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Chen Guangcheng: le régime chinois a fait pression sur l’Université de NY pour m’obliger à partir

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
19.06.2013
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  • Le dissident chinois Chen Guangcheng lors de son discours au Conseil des relations étrangères, le 31 mai 2012 à New York. Une déclaration, publiée le 17 juin, annonce qu’il est contraint de mettre fin à son séjour à l’Université de New York, en raison de la pression du régime chinois, en réponse à son plaidoyer franc pour les droits de l’homme en Chine. (Don Emmert/AFP/Getty Images)

L’avocat dissident chinois Chen Guangcheng, est apparu avec une déclaration indiquant qu’il était contraint de mettre fin à sa collaboration avec l’Université de New York (NYU) en raison de la pression exercée par le régime chinois, suite à son plaidoyer ouvert pour les droits de l’homme en Chine.

La nouvelle s’est répandue dimanche soir, trois jours après que des premiers rapports en la matière apparaissent et a été rapidement démentie par un porte-parole de la NYU et le professeur qui a amené Chen aux États-Unis, où il vit actuellement en exil.

Chen a affirmé dans sa déclaration: «Dès l’automne dernier, en août et septembre, le Parti communiste chinois avait déjà commencé à utiliser toutes sortes de moyens pour exercer une pression énorme sur la NYU. Elle était telle qu’après trois ou quatre mois seulement aux États-Unis, la NYU a déjà commencé à discuter avec nous de notre départ.»

C’est fin juin qu’il aurait été invité à partir, toutefois, du fait d’un voyage pour Taiwan avec sa femme pendant deux semaines, à partir du 23 juin, le terme a été prolongé jusqu’au 15 juillet.

«Le travail des communistes chinois dans les milieux universitaires aux États-Unis est beaucoup plus grand que ce que les gens imaginent, et certains chercheurs n’ont d’autres choix que de se contenir», a expliqué Chen. La déclaration était en anglais et en chinois, et n’a pas été publiée officiellement en ligne, il l’a auparavant envoyé directement aux médias. La déclaration s’est vue placée sous embargo jusqu’à 00h01 le 17 juin, mais le New York Times et d’autres médias en avaient fait mention peu de temps avant.

«L’indépendance académique et la liberté académique des États-Unis sont maintenant grandement menacées par une dictature», annonce le communiqué.

Le ton du contenu de la déclaration diffère de celui d’une conversation tenue entre Epoch Times et un proche collaborateur de Chen le 13 juin, lorsque la nouvelle que Chen quittait la NYU a d’abord été rapportée par le New York Post. L’associé n’a alors pas révélé que Chen et son épouse croyaient que l’université avait exigé leur départ du fait de la pression exercée par le régime chinois.

La déclaration de Chen n’avait pas précisé clairement pourquoi il croyait que la NYU avait subie une pression politique, ni les moyens particuliers par lesquels on suppose qu’elle avait subi la pression. Une situation a été rapportée par le New York Times et qui a eu lieu à Washington, deux responsables de la NYU auraient empêché Chen de faire une interview pour Radio Free Asia (ce qui l’aurait rendu furieux).

Chen a récemment cosigné une lettre avec Mgr Desmond Tutu, qui a reçu le prix Nobel de la paix, et qui comportait la critique en termes vigoureux des violations du régime chinois en matière des droits de l’homme, faisant référence notamment à la persécution religieuse, la torture, les camps de travaux forcés et le prélèvement d’organes. À la lettre étaient joints une pétition et le clip vidéo Youtube de la musique du film Free China: le courage de croire, un film qui couvre les récits des persécutions de deux pratiquants de Falun Gong, la discipline spirituelle qui est fortement réprimée en Chine et forme un sujet extrêmement sensible politiquement pour le régime chinois. Il est difficile de savoir si cette lettre en particulier, publiée le 4 juin a accéléré un regain de pression.

Lors d’une brève conversation téléphonique jeudi, l’épouse de Chen, Yuan Weijing, n’a pas voulu précisé le moment où ils avaient été priés de quitter la NYU, la lettre ne fournit pas non plus cette information. Dimanche soir ni Chen, ni Yuan, n’ont répondu à un courriel.

L’Université de New York a récemment achevé un campus à Shanghai, attendu pour être une source de revenus pour l’institution, le New York Post a initialement allégué que le campus aurait été utilisé pour exercer une pression sur la NYU afin qu’elle expulse Chen. L’université a rejeté cette demande en soulignant qu’elle avait accepté de le prendre après qu’elle ait commencé à construire le campus. Au cours des treize mois de séjour à la NYU Chen a fait une série de remarques directes concernant les droits de l’homme en Chine. Dans une conversation précédente, un proche collaborateur de Chen a affirmé qu’il se sentait contraint par l’université à ne pas être aussi franc.

Le porte-parole de la NYU John Beckman a publié un communiqué dimanche, cherchant à réfuter les allégations de Chen. «Nous sommes réellement découragés d’apprendre la déclaration de M. Chen, qui contient un certain nombre de spéculations sur le rôle du gouvernement chinois concernant la décision de la NYU qui sont à la fois fausses et contredites par des faits bien établis», a-t-il déclaré. La NYU, indique le communiqué, a été «étonnée et attristée» par cette situation.

Chen Guangcheng est devenu aveugle dans son enfance, à l’âge adulte, il a en personne enseigné le droit et l’a utilisé pour défendre les victimes d’abus violents en lien avec la politique de l’enfant unique. Son travail l’a mené à subir une peine de prison de quatre ans, qui s’est terminé en 2010, il a ensuite été placé sous une assignation à résidence extra-judiciaire très stricte. En avril 2012, à l’aide de collaborateurs, il s’est échappé de son domicile fortement gardé à la campagne, et s’est réfugié à l’ambassade américaine de Pékin. Après des négociations tendues entre les diplomates américains et chinois, il a été autorisé à entrer aux États-Unis pour occuper un poste offert par l’Université de New York.

A la fin de son discours, Chen a précisé que le régime chinois tente de «me rendre si occupé par le devoir de gagner ma vie de sorte que je ne puisse pas avoir le temps pour la défense des droits de l’homme, mais cela n’arrivera pas».

«Qu’il s’agisse des dangers que j’ai rencontrés en Chine ou des difficultés momentanées actuelles auxquelles nous faisons face, je ne courberais jamais l’échine face au mal ou au mensonge. Je ferai toujours tout ce que je peux pour mes compatriotes de retour en Chine qui ne sont toujours pas libres et qui sont maintenant opprimés», a-t-il poursuivi.

Déclaration de Chen Guangcheng concernant son départ de l’université de New York

Récemment, quelques rapports ont déclaré que ma famille et moi quittions l’Université de New York, et mes amis en Chine comme ailleurs à l’étranger sont très inquiets à ce sujet. Je tiens donc à remercier tout particulièrement mes amis. Dans le même temps, je tiens à expliquer quelques éléments quant à ce qui s’est passé:

1. Il est vrai que l’Université de New York nous a demandé de partir avant fin juin.

2. En fait, dès les mois d’août et septembre dernier, les communistes chinois ont déjà commencé à appliquer une grande et implacable pression sur l’Université de New York, à un tel point tel, que trois à quatre mois seulement après notre arrivée, NYU avait déjà commencé à discuter de notre départ avec nous.

3. Le travail des communistes chinois dans les milieux universitaires aux États-Unis est beaucoup plus important que ce que les gens imaginent, et certains chercheurs n’ont d’autre choix que de se tenir en retrait. L’Indépendance académique et la liberté académique aux États-Unis sont fortement menacées par un régime totalitaire.

4. Je suis très reconnaissant à la NYU pour son aide alors que ma famille était dans une période difficile et pour son soutien efficace lorsque nous sommes arrivés aux États-Unis. Nous remercions le Professeur Cohen et d’autres amis pour avoir essayé de leur mieux de nous aider. Cette aide nous a permis un passage en douceur vers les États-Unis. Pour cela, nous avons toujours voulu remercier le président de la NYU en personne. Malheureusement, à ce jour, nous n’avons toujours pas eu la chance de le rencontrer. Bien que la NYU ait arrangé beaucoup de nos activités, à ce jour, elle n’a pas organisé de réunion pour nous avec le président. Par conséquent, je ne peux lui montrer ma gratitude que de cette façon.

5. Les dirigeants communistes de la Chine espèrent utiliser ces moyens pour perturber notre vie normale, et veulent même me rendre si occupé à tenter de gagner ma vie que je ne puisse avoir le temps pour la défense des droits de l’homme, mais cela ne se produira pas. Qu’il s’agisse des dangers que j’ai rencontrés en Chine ou des difficultés momentanées actuelles auxquelles nous sommes confrontés, je ne m’inclinerais jamais devant le mal ou le mensonge. Je ferai toujours tout ce que je peux pour mes compatriotes de retour en Chine, qui ne sont toujours pas libres et qui sont actuellement opprimés.

Je vous remercie!

Chen Guangcheng

Version en anglais: Chen Guangcheng: Chinese Regime Pressured NYU to Force Me Out

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