Tibet: la campagne «Au profit du peuple» apporte des contrôles plus stricts

Écrit par Carol Wickenkamp, Epoch Times
30.06.2013
  • Dans une photographie provenant d'une zone partiellement peuplée de Tibétains en Chine, la police répond à une manifestation dans la ville de Serta, dans la province du Sichuan, le 24 janvier 2012. Selon certains documents du Parti et l’association Human Rights Watch, le Parti communiste chinois a lancé une nouvelle campagne de mobilisation politique, d'endoctrinement et de surveillance. (Étudiants pour un Tibet libre)

Selon un communiqué publié par Human Rights Watch (HRW), le Parti communiste chinois, sous couvert de bénéfices pour le peuple tibétain, a mobilisé plus de 5.000 équipes de fonctionnaires et de cadres du Parti communiste, soit en tout quelque 21.000 personnes, à l’aide d’une campagne menée à l’échelle des villages et qui consiste en une surveillance étendue, une rééducation politique, et l'expansion de l’influence et de la taille du Parti.

La campagne, l’un des composants d’une manœuvre de trois ans au Tibet pour promouvoir le «maintien de la stabilité», est nommée «Consolider les fondations, profiter au peuple». Elle permettra d’identifier ceux qui sont perçus comme potentiellement déloyaux, et restreindre leur liberté de religion et d'opinion, selon HRW.

«Il est difficile de voir le ‘profit’ des Tibétains ayant à subir des milliers de sessions d'éducation politique, la mise en place d’opérations menées par des forces de para-police du Parti, et l'examen attentif de leurs opinions politiques», a déclaré Sophie Richardson, directrice de HRW en Chine.

«Dans une région où les gens sont déjà soumis à une surveillance hors du commun, cette manœuvre à l’échelle des villages, parallèlement aux efforts similaires menés contre les villes et les monastères, signifie en effet que les Tibétains n’ont pas moyens d’échapper à la surveillance de l'État», a déclaré Richardson.

«Si le gouvernement et le Parti sont sérieux concernant l'amélioration de la vie quotidienne des Tibétains, ils doivent commencer par s'attaquer aux violations continues des droits de l'homme, notamment les restrictions à la liberté religieuse, la liberté d'expression et l'accès à l'information», a t-elle poursuivi.

Les cadres ont été parqués en groupes de quatre ou plus dans chacun des plus de 5.000 villages du Tibet, pour un coût d'environ 1.48 milliard de yuans (174.36 millions d’euros) par an, à peu près l’équivalent du montant alloué pour la construction et l'amélioration des infrastructures.

Leur mission est de promouvoir le «maintien de la stabilité» et d’éliminer complètement les manifestations ou toute expression de la dissidence, attribuées au «sabotage séparatiste des forces hostiles et la clique du Dalaï-lama», a déclaré le communiqué de presse de HRW.

La manœuvre de trois ans au Tibet comprend un nouveau système de surveillance des monastères établit en 2011, la mise en place en 2012 d'un système de surveillance accrue similaire au système de grille dans le Xinjiang, et la nouvelle campagne «Solidifier les fondations, profiter au peuple», permettant de couvrir la surveillance, la répression religieuse, l'influence du Parti communiste et le contrôle sur la population.

«L'obsession de Pékin avec son soi-disant ‘maintien de la stabilité’ est une recette pour les violations», a déclaré Richardson. «C’est destiné à supprimer les droits fondamentaux des citoyens tibétains à la libre expression et à instiller la peur.»

«Le maintien de la stabilité», a été avancé par le secrétaire du Parti du Tibet en mars 2013, comme «la priorité nº1 dépassant tout le reste» au Tibet, et en février, le fonctionnaire en charge du maintien de la stabilité du Tibet a déclaré aux forces paramilitaires qu'elles devaient «renforcer la surveillance et le renseignement», selon HRW.

«Approfondir la lutte» contre les adeptes du Dalaï-lama et «le renforcement de la gestion et de l'éducation des moines et des nonnes» sont les moyens d'atteindre la «stabilité sociale», selon le rapport.

Version en anglais: Campaign to ‘Benefit the Masses’ in Tibet Brings Tighter Controls Instead

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