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La planète Mars, riche en oxygène

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
02.07.2013
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  • Différentes altitudes mesurées par la sonde Mars Orbiter Laser. Alors que l’eau de surface est rare sur Mars, la topographie révèle des vallées et des canaux d’écoulement. (NASA/JPL-Caltech 605513)

Les différences entre les météorites martiennes et les roches examinées par la NASA auraient pu s’expliquer si Mars avait eu une atmosphère riche en oxygène. Une étude publiée dans la revue Nature révèle que la planète Mars possédait, il y a environ 4 milliards d’années, une atmosphère riche en oxygène, soit 1,5 milliard d’années avant l’avènement de l’oxygène atmosphérique sur Terre. Ce résultat est inattendu. C’est en comparant la composition des météorites martiennes avec les roches récoltées sur Mars dans le cratère de Gusev par le robot Spirit de la NASA que les scientifiques de l’université d’Oxford ont conclu à la présence d’une atmosphère riche en oxygène sur cette planète. Le docteur Bernard Wood, chercheur à l’université d’Oxford, confirme que «Mars a eu une atmosphère riche en oxygène il y a environ 3,5 à 4 milliards d’années soit bien avant son avènement sur Terre, il y a environ 2,5 milliards d’années».

L’oxydation donne à Mars sa couleur distinctive

Ces recherches ont des résonances directes sur l’espoir et le souhait de trouver une trace de vie sur Mars. Selon le professeur Wood, la planète Mars devait être, il y a des milliards d’années, chaude, humide et habitable. Il déclare: «L’implication de ceci est que Mars a eu une atmosphère riche en oxygène à un moment, il y a environ 4 milliards d’années. Etant donné que l’oxydation est ce qui donne à Mars sa couleur distinctive, il est probable que la planète rouge fut humide, chaude et rouillée, des milliards d’années avant que l’atmosphère terrestre soit devenue riche en oxygène».

Mais d’autres scientifiques demeurent sceptiques face à ces conclusions. Alors que la venue de l’oxygène atmosphérique sur Terre aurait été créée, probablement, par la vie, selon les scientifiques, «il serait un produit résultant d’un mécanisme de photosynthèse microbienne». Cela ne serait pas le cas pour l’oxygène martien, seule résultante de réactions chimiques produites dans l’atmosphère.

L’un des spécialistes interrogé par la BBC News, non impliqué dans les recherches, le docteur Francis Mc Cubbin, de l’université du Nouveau-Mexique a déclaré: «Je ne suis pas arrivé à la même conclusion que leurs résultats, ils impliquent une atmosphère primitive riche en oxygène sur Mars, mais seulement que le manteau supérieur est plus oxydé que les couches en profondeur, ce qui ne nécessite pas réellement d’oxygène sous forme gazeuse».

  • Après avoir parcouru une courte distance à partir de leur site d’atterrissage, deux explorateurs s’arrêtent pour inspecter un atterrisseur robotique et son petit rover. (Photo NASA de Pat Rawlings, 107427)

Des réactions chimiques, sources d’énergie?

L’étude des météorites et des roches a soulevé des questions sur les différences de composition des éléments analysés, les roches étant cinq fois plus riches en nickel que les météorites. Cette différence a étonné les chercheurs et les a poussés à émettre des doutes quant à la nature volcanique des météorites. «Ce résultat est surprenant car les météorites sont géologiquement ‘jeunes’, aux environ de 180 à 1.400 millions d’années, et que le robot Spirit a analysé une partie très ancienne de Mars, âgée de plus de 3 700 millions d’années», a expliqué le professeur Bernard Wood de l’université d’Oxford. Ceci indique que la composition géologique de Mars pourrait varier largement d’une région à une autre. Mais les chercheurs envisagent une autre hypothèse. «Ce que nous avons montré, c’est que les météorites et les roches volcaniques de surface sont conformes aux origines similaires des profondeurs de Mars, mais que les roches de surface proviennent d’un environnement plus riche en oxygène, probablement causés par le recyclage des matériaux plus riches en oxygène à l’intérieur de la planète», a déclaré le professeur Bernard Wood. Ainsi, les roches auraient pu être englouties puis seraient remontées à la surface de la planète Mars. Selon eux, la différence pourrait venir aussi d’un phénomène géologique de subduction, tel que le glissement des plaques qui se chevauchent, puis s’enfouissent dans des couches plus profondes. Plus distinctement, les chercheurs estiment que la surface de Mars aurait subi une oxydation et qu’avec la commutation des éléments du sol, les matériaux riches en oxygène auraient été entraînés vers l’intérieur. Plus tard, au cours de séismes, éruptions volcaniques ou autres évènements, les roches seraient remontées en surface, il y a 4 milliards d’années.

Le docteur Francis Mc Cubbin partage cet avis et commente: «Je suis toutefois d’accord avec les conclusions générales de ce travail, il y a des transformations substantielles avec les profondeurs sur Mars, ce qui pourrait être potentiellement très important pour l’habitabilité de la planète Mars, parce que certains organismes auraient pu tirer parti des réactions chimiques et les utiliser comme une source d’énergie et de nourriture».

Les météorites, en revanche, sont des roches volcaniques beaucoup plus jeunes qui ont émergé du plus profond à l’intérieur de la planète et elles ont été moins influencées par ce processus géologique de subduction.

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