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Snowden et la Chine: c’était bien tant que cela durait

La Maison Blanche: la libération de Snowden a un «impact négatif» sur les relations sino-américaines

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
04.07.2013
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  • Un reportage télévisé montrant Edward Snowden, le 23 juin 2013 dans un centre commercial de Hong Kong, l’ancien employé de la CIA qui a divulgué des documents top secrets sur les programmes de surveillance des États-Unis. Snowden était un sujet brûlant et délicat à Hong Kong que le Parti communiste chinois a déplacé pour le plus grand plaisir de la Russie. (AP Photo/Vincent Yu)

Avant que les autorités chinoises ne permettent à Edward Snowden, qui avait travaillé sous contrat pour la NSA, de quitter Hong Kong, ils se sont assurés avoir soutiré tous les renseignements dont il était détenteur.

Selon Dianne Feinstein, présidente du Comité de sélection pour les renseignements du Sénat américain, qui a parlé dimanche dernier à l’émission de la CBS Face à la nation, une voiture spéciale a amené les bagages de Snowden à l’aéroport de Hong Kong pour son vol à destination de la Russie.

Compte tenu de la liberté d’action des services de renseignement de la République populaire de Chine à Hong Kong, et du très vif intérêt de la Chine pour les renseignements que possède Snowden, il est probable que toutes les données informatiques qu’il détenait soient tombées entre les mains de la Chine.

Deux agents de renseignements occidentaux ont déclaré la même chose au New York Times: en affirmant que les agents de renseignement chinois avaient certainement dû vider le contenu des quatre ordinateurs portables de Snowden.

Avant son départ, Hong Kong a reçu une demande d’extradition des États-Unis, qu’ils ont décidé de ne pas suivre en disant qu’elle n’était pas correctement renseignée. Ce défi a été largement interprété, y compris par les politiciens américains, comme une manière de taper sur les doigts de l’Amérique.

Feinstein a fait les commentaires suivants: «Je pense que c’est une très grande surprise. En fait, j’avais pensé que la Chine verrait cela comme une occasion d’améliorer nos relations et l’aurait extradé vers les États-Unis. À mon avis, la Chine a clairement joué un rôle dans cette affaire. Je ne pense pas que cela soit fait par Hong Kong sans l'approbation chinoise».

La Maison Blanche, qui a généralement beaucoup plus de retenue dans ses déclarations publiques par rapport à la Chine, a partagé cet avis.

Jay Carney, attaché de presse de la Maison Blanche a déclaré le 24 juin lors d’une conférence de presse quotidienne aux journalistes: «Nous n’acceptons pas la version selon laquelle, cela a été une décision technique d’un fonctionnaire de l’immigration de Hong Kong. C’était un choix délibéré du régime de libérer un fugitif en dépit d’un mandat d’arrêt valable et cette décision a incontestablement un impact négatif sur les relations sino-américaines».

«Les Chinois avaient souligné l’importance d’établir  une confiance mutuelle. Et nous pensons qu’ils ont sérieusement porté atteinte à cette initiative. Si nous ne pouvons pas compter sur eux pour observer leurs obligations légales d’extradition, alors il y a un problème. Et c’est un point que nous leur avons clairement souligné», a poursuivi Carney.

Snowden s’est envolé le 23 juin pour Moscou, où on pense qu’il va rester. Il est bien probable que les Russes vont également se procurer tous les renseignements dont il dispose.

Selon les déclarations officielles, les États-Unis ont demandé que la Russie arrête Snowden à son arrivée et l’expulse vers les États-Unis, mais la probabilité que cela se produise est bien faible.

D’après Shi Cangshan, un analyste indépendant du Parti communiste chinois et de ses politiques, basé à Washington, «pour le régime chinois expédier Snowden aux Russes était une façon bien intelligente de gérer la situation».

Shi a déclaré lors d’une interview téléphonique: «Xi Jinping vient de conclure les deux jours de rencontres informelles avec le président Obama. Cela aurait eu un grand impact sur les relations entre les deux nations si cet incident s’était intensifié et Xi Jinping veut éviter cela».

«L’incident avec Snowden pourrait faire s’effondrer tout ce qu’il a réussi à accomplir lors de son voyage en Californie.»

«Au lieu de renvoyer Snowden aux États-Unis – ce qui aurait été perçu comme un signe de faiblesse et dissuader les transfuges possibles dans l’avenir – l’expédier dans un autre pays était ce qui pouvait causer ‘le moins de tracas’», a continué Shi.

«En fait, le Parti communiste chinois n’ose pas tellement provoquer les Américains. Et les Américains en sont conscients. C’est la raison pour laquelle Washington insiste toujours sur ‘la diplomatie de la face’ avec la Chine, ce qui signifie que vous devez laisser la Chine sauver la face autant que possible pour pouvoir obtenir quelque chose de substantiel en retour.»

Dans ce cas cependant, la Chine a laissé  Washington perdre la face. Lors d’un précédent épisode de défection de grande importance qui s’est passé au début de 2012, lorsque Wang Lijun, le chef de police de la ville de Chongqing (sud-ouest) s’était réfugié dans un consulat américain, les Américains ne l’avaient pas gardé après l’avoir questionné.

Snowden a atterri le 23 juin à l’aéroport de Sheremetyevo à Moscou – en route peut-être vers un autre pays qui n’est pas un allié des États-Unis, comme l’Equateur ou le Venezuela.

Version en anglais: Snowden and China: It Was Good While It Lasted

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