Au Canada, les immigrants chinois trouvent la liberté pour vivre leurs croyances

Écrit par Zhou Xing, Epoch Times
05.07.2013

TORONTO – Un historien qui a quitté la Chine après le massacre de la place Tiananmen, un ingénieur en informatique qui ne s'est jamais senti à l'aise en parlant de Hong Kong, sa ville natale, ainsi qu’un artiste; tous ont en commun des expériences similaires en arrivant au Canada. Chacun s'est épanoui grâce à la liberté qu'ils ont pu apprécier au Canada. Ils profitent de leur nouveau pays tout en exprimant leurs convictions les plus profondes, ce qui est impossible à réaliser en Chine.

Vivre ses valeurs

Su Ming, un commentateur et membre du conseil d'administration de la Fédération pour une Chine démocratique (FDC), est arrivé au Canada il y a 24 ans. Il a déclaré : « Le Canada m'a accepté et m'a donné asile, ce qui prouve que mes philosophies étaient compatibles avec les valeurs canadiennes. Le Canada est un pays libre et démocratique, où je peux dire ce que je veux dire et continuer à dénoncer le Parti communiste chinois (PCC).»

Avant l'incident de la place Tiananmen en 1989, Su Ming était directeur d'un institut de l'Académie chinoise des sciences sociales et historien. Il a raconté que, lors du massacre, certains de ses collègues ont été tués, blessés et se sont enfuis. «[Après le massacre de la place Tiananmen] ils [le régime chinois] me tenaient responsable de la plupart de ces émeutes.»

Toutefois, Su Ming estime que plaider pour la justice pour le peuple est juste et qu'un intellectuel devrait être un homme libre qui a une personnalité et une pensée indépendantes. «C'est-à-dire, ils doivent parler pour le peuple, surveiller et critiquer le gouvernement du point de vue social et de la justice, de la conscience et de la morale», a déclaré Su.

«J'ai fait des choses basées sur ces valeurs, mais le résultat était offensant pour le régime totalitaire.» Après son arrivée au Canada, Su a trouvé que c'était un endroit convenable pour remplir sa philosophie personnelle de vie. Il a accompli ce qu'il pense comme étant de sa responsabilité et un devoir en Chine. «Comme un homme, j'ai fait ce que je devais faire et j'ai dit ce que je devais dire.»

Su a souligné que, dans les universités partout dans le monde, les sciences humaines, les sciences sociales et les sciences naturelles sont étudiées. Mais en Chine continentale, selon Su, seules les sciences sociales et les sciences naturelles sont enseignées.

«Il n'y a pas d'humanité, ce qui signifie la négation de la nature humaine de l'homme, de la culture humaine et de l'esprit humain», a déclaré Su. «L'idée du Parti communiste était, “par le biais des sciences naturelles, de résoudre les problèmes sociaux”, mais je pense que c'est une erreur.»

Bien que ce soit réprimé par le PCC, Su a toujours insisté pour vivre selon ses propres valeurs. «Nous naissons en tant qu'être humain, ce qui est une grande bénédiction et satisfaction. Nous devons agir en fonction de nos valeurs dans la vie.»

Beaucoup de Chinois qui sont venus au Canada étaient incapables de s'intégrer parce qu'ils pensaient que les différences culturelles entre les peuples asiatiques et occidentaux étaient un obstacle majeur.

«Les cultures qui peuvent durer des milliers d'années sont toutes des cultures humaines», a déclaré Su. «Confucius a dit que la nature des gens est la même, mais que leurs habitudes sont très différentes, ce qui signifie que l'humanité est pareille, mais il y a des différences dans les habitudes de vie.»

Depuis son arrivée au Canada à l'âge de 39 ans, Su Ming a appris l'anglais diligemment et s'est bien adapté à la société canadienne. Il a travaillé pour le gouvernement de la ville de Toronto pendant longtemps et n'a jamais cessé de se battre pour la liberté et la démocratie en Chine. Su a résumé pourquoi il ne peut jamais arrêter de parler du système communiste : «Les communistes sont toujours fous là-bas. Certes, je ne peux pas arrêter de parler de ça tant que je suis vivant. Si les Chinois continuent à supporter ce système, le comportement du peuple ira du simple soutien, à la sympathie, à la pitié. Alors, ce sera fini pour le peuple chinois.»

Au service de la communauté

Li Shude n'a jamais parlé en public lorsqu’il était à Hong Kong. Il a expliqué à Epoch Times : «Je ne suis allé à aucune manifestation lorsque je vivais à Hong Kong. Même si j'avais quelque chose à dire, je ne voulais pas le dire.»

À ce moment-là, Li se souciait seulement d'avoir un bon emploi et fonder une famille. Plus tard, il a pensé qu'il serait mieux d'aller étudier au Canada. Li a visité le Canada en vacances l'année juste avant celle où il a étudié là-bas. Il a été impressionné par le multiculturalisme et l'harmonie de la société canadienne.

«Depuis que je suis arrivé au Canada, mon horizon s'est élargi. J'ai pensé que c'était un très bon endroit», a déclaré Li. Il a remarqué que l'on pouvait tout voir par les médias du Canada.

M. Li est arrivé au Canada à l'âge de 26 ans. Se sentant plus détendu au sein de la société canadienne, il a participé à la protestation contre le traitement réservé aux Chinois présenté par le magazine W5 (W5 est un magazine d'actualités sur CTV. En septembre 1979, W5 a diffusé un rapport intitulé : Gadgets Campus qui a ensuite été jugé raciste dans sa description de Canadiens d'origine chinoise fréquentant les universités canadiennes).

Li a participé à cette manifestation, car il craignait que le rapport W5 ait une incidence sur les perspectives d'avenir pour les étudiants chinois qui fréquentent les universités canadiennes. Plus tard, la chaîne a présenté ses excuses pour la diffusion. Li a affirmé : «J'ai parlé contre une injustice, et cela a fonctionné.»

Après le massacre de la place Tiananmen le 4 juin 1989, Li est devenu plus soucieux des droits de l'homme en Chine. Il a déclaré : «Je pensais que les étudiants chinois étaient vraiment impressionnants, car ils étaient capables [de parler], même dans un tel environnement [en Chine]. Nous vivons au Canada et avons un bon environnement, il n'y a donc aucune excuse pour rester silencieux.»

Maintenant, Li est président de Canada-Hong Kong Link et a mis en place le Programme de la direction de la vision de la jeunesse. Il espère que la jeunesse sino-canadienne peut se soucier de la société et d'autres sujets. «J'espère qu'ils pourront continuer notre travail.»

En tant qu'informaticien accompli, Li estime que le développement professionnel est important pour un immigrant, mais il ou elle ne peut pas ignorer le service communautaire et les droits de l'homme. «Nous avons l'obligation de prendre la parole, en particulier pour les nombreuses personnes qui n'ont pas de voix en Chine.»

Il croit que les valeurs fondamentales de la vie humaine sont d'abord de parvenir à un état de vie stable et ensuite de contribuer à la société.

Dire la vérité

Le citoyen canadien Zhang Kunlun passe ses journées à sculpter méticuleusement et à peindre des œuvres d'art représentant des scènes du ciel, remplies d'iconographies et de symbolisme bouddhiques.

«Quand vous dessinez une ligne, toutes vos informations telles que vos qualités, votre moralité, vos expériences de la vie et même votre santé ont été inscrits à l'intérieur», explique l'ancien professeur d'art. «C'est le reflet de votre nature profonde. Donc, un artiste doit être une personne noble et morale, et être une personne réfléchie.»

Il ne fait aucun doute que les expériences de vie de Zhang sont montrées à travers ses œuvres. Une de ses peintures à l'huile, Le mur rouge, représente symboliquement le règne du Parti communiste chinois, un mur croulant rouge. Les personnages victimes de la répression y sont peints. Un homme, dépouillé de ses sous-vêtements, est enchaîné contre le mur, torturé, mais son esprit résiste. Un autre médite avec une détermination inébranlable, alors qu'il est aspergé d'eau glacée. Un autre se trouve dans une position de torture contre le mur alors que la police chinoise surveille.

La peinture, a confié Zhang, est représentative de ce qu'il a vécu quand il est retourné en Chine en 2000 pour s'occuper de sa belle-mère assez âgée. En juillet 2000, Zhang a été placé en garde à vue, car il pratiquait la discipline spirituelle du Falun Gong. Zhang a été envoyé dans un centre de détention où 18 détenus étaient entassés dans un espace de 20 mètres carrés.

Zhang a été condamné à une amende de 10 000 yuans (1250 euros; selon les statistiques officielles, en 1999, le salaire annuel moyen dans le secteur de l'éducation et de la culture en Chine était de 8510 yuans), il a été torturé avec une matraque électrique si sévèrement qu'il a eu des difficultés à marcher pendant trois mois et il a été forcé de s'asseoir droit sur un petit banc nuit et jour à regarder des films de propagande diffament sa croyance spirituelle.

«Leur but était de nous empêcher d'avoir même une minute pour être capable de penser de façon indépendante», a déclaré Zhang. Ceux qui ont protesté contre le traitement ou la tentative de pratiquer la méditation du Falun Gong ont été parfois brûlés ou battus jusqu'à l'inconscience.

En décembre, Zhang a été transféré au camp de travail Wangchun, où l'endoctrinement et la torture psychologique sont montés d'un cran. Zhang était constamment surveillé par quatre ou cinq personnes qui l'entouraient sans cesse, ils parlaient en essayant de discréditer le Falun Gong.

«J'étais surveillé 24 heures par jour par un groupe de policiers. Après des jours et des nuits de lavage de cerveau sans fin, de tromperie, de coercition et de violences psychologiques, je me suis presque effondré. Une telle torture mentale était encore pire que la torture physique.»

Avec l'aide du gouvernement canadien et d'Amnesty International, Zhang a été libéré de sa détention le 10 janvier 2001 et est retourné au Canada avec une détermination renouvelée pour exposer la persécution qu'il avait traversée.

En 2003, Zhang et un certain nombre d'autres artistes du Falun Gong ont commencé à travailler sur une exposition d'art qui décrivait le traitement des pratiquants en Chine. Leur but n'est pas seulement de faire connaître la persécution en Chine, a-t-il dit, mais aussi d'inspirer des valeurs positives de courage, de bonté et de pureté. Depuis lors, leur exposition d'art fait le tour du monde et touche le public partout où elle passe.

Zhang dit que depuis qu'il pratique le Falun Gong, la qualité de son travail s'est considérablement améliorée.

«Tout au long de leur vie, ces artistes ont cherché un moyen pur et sans tache de s'exprimer à travers leur art, mais ne pouvait pas trouver», a déclaré Zhang, décrivant ses collègues dans l'Art de Zhen, Shan, Ren (Vérité, Compassion, Tolérance) une exposition internationale d'art. «Ils ont seulement pu récupérer leur état d’esprit propre à travers la pratique du Falun Gong.»

«Après avoir purifié leur esprit, ils ont pu se libérer de l'influence des innombrables notions et trouvé leur véritable identité. C'est seulement alors qu'ils ont été en mesure d'exprimer les côtés d'eux-mêmes qui sont naturellement bons et gentils», a déclaré Zhang.

Zhang estime que s'il peut transmettre les principes du Falun Gong de «Vérité, Compassion et Tolérance» à travers son art, il peut, à sa manière, faire du monde un endroit meilleur, et que chacun soit à l'abri de la persécution dans les générations futures.

«La raison pour laquelle [l'ancien chef du PCC] Jiang Zemin et le régime communiste ont pu persécuter le Falun Gong, c'est qu'ils ont attaqué et détruit les valeurs traditionnelles et la morale, plongeant la Chine dans la confusion», a déclaré Zhang.

«Je veux dire aux gens une vérité à travers ma peinture. Dans l'Univers, il y a un principe auquel personne ne peut échapper : les bonnes actions seront récompensées par le bien, tandis que les actes répréhensibles et les actes malveillants amèneront des rétributions», a ajouté Zhang.

«Le Falun Gong enseigne aux gens à être de bonnes personnes, mais le [régime communiste] les persécute brutalement», a déclaré Zhang. «Pour tout le monde, leurs attitudes et comportements détermineront leur avenir.»

Traduction et recherche réalisées par Xiangyu Ding. La section sur Zhang Kulun a été adaptée avec permission et provient de l'article Zhang Kunlun : un Canadien torturé en Chine, du Centre d'informations du Falun Dafa.

Version originale : In Canada, Chinese Immigrants Find Freedom to Live Their Beliefs