Écrit par Matthew Little, Epoch Times

OTTAWA – On s'attend à ce que le premier ministre, Stephen Harper, remplace plusieurs éléments clés au sein de son cabinet en procédant cet été, et peut-être même d'ici les prochains jours, à un remaniement ministériel.

Les prédictions au sujet de qui mérite une promotion ou qui pourrait être relégué à l'arrière-plan est le passe-temps favori des analystes politiques, mais ils ont peu de détails à se mettre sous la dent. La plupart s'entendent quand même pour dire que le remaniement est imminent.

M. Harper avait annoncé son intention de réviser son cabinet au mi-mandat lors de la dernière pause estivale, des députés conservateurs ont indiqué à Époque Times qu'ils s'attendent également au remaniement cet été.

Le Hill Times rapporte que la retraite annuelle du cabinet pourrait avoir lieu à la mi-juillet, mais le Bureau du Premier ministre n'a pas confirmé cette échéance.

Si c'est le cas, il serait logique que le remaniement s'effectue avant la retraite afin que les nouveaux ministres puissent participer aux discussions stratégiques au sujet des priorités législatives et des positions à adopter.

Dans le vide causé par l'absence d'information, les analystes y vont de toutes sortes de prédictions, allant de la démission de Stephen Harper à un remaniement majeur. Il semble y avoir l'unanimité au sujet des députés conservateurs qui ont le vent dans les voiles, mais le premier ministre doit prendre en compte la représentation des différentes régions. Il pourrait aussi chercher à augmenter le nombre de femmes à l'avant-plan.

Le groupe relativement fort de députés albertains pose un certain défi à M. Harper, car bien qu'ils possèdent les bonnes qualifications, ils ne proviennent pas de la bonne région. Le premier ministre n'a aucun problème à gagner l'Alberta, mais il doit améliorer son statut dans les autres régions avec l'aide de députés importants afin d’augmenter ses chances en 2015.

Une des rares certitudes est que le ministre des Pêches et Océans, Keith Ashfield, sera remplacé. M. Ashfield l'a lui-même demandé afin de se concentrer sur sa santé après avoir été diagnostiqué avec le lymphome de Hodgkin.

Le ministre d'État (Finances), Ted Menzies, devrait aussi quitter après avoir récemment annoncé qu'il n'allait pas briguer les prochaines élections. M. Menzies a publié un communiqué indiquant que les inondations dans sa circonscription de Macleod au sud-ouest de l'Alberta lui ont fait réaliser qu'il était plus important pour lui de retourner dans son patelin.

«En raison de cette décision, j'ai demandé au premier ministre Harper de ne pas être considéré à l'avenir pour tout poste au sein du cabinet», a déclaré M. Menzies.

Puisque M. Menzies ne cherchera pas à être réélu, il serait logique de laisser la chance à un autre député de gagner de l’expérience dans le poste avant l'élection de 2015.

Remplacements possibles

Un remaniement estival pourrait également permettre à M. Harper de remplacer en douce certains de ses porte-paroles les plus controversés, notamment son propre secrétaire parlementaire Dean Del Mastro.

Tandis que M. Del Mastro a souvent eu le rôle difficile de défendre le gouvernement accablé par les scandales ou les controverses, il a ses propres problèmes alors qu'Élections Canada enquête sur ses finances électorales.

Si M. Harper soupçonne que des accusations pourraient être déposées, il pourrait juger valable de déplacer M. Del Mastro dans une fonction moins visible sans que cela soit trop perçu comme une réaction à l'enquête.

Bien que redonner un nouveau visage à son gouvernement pour séduire les électeurs soit important, le premier ministre doit aussi effectuer des changements pour régler certaines tensions au sein du parti.

Les députés d'arrière-ban semblent particulièrement mécontents du whip du gouvernement, Gordon O'Connor, et son style militaire, de même que du leader du gouvernement à la Chambre, Peter Van Loan.

Quand on lui a demandé s'il était au courant du remplacement possible de M. Van Loan, son secrétaire parlementaire, Tom Lukiwski, a répondu par la négative.

«Nous avons beaucoup, beaucoup de gens qualifiés et compétents», a-t-il déclaré. «Y aura-t-il un remaniement majeur? Il faudra attendre pour voir.»

Il est probable que les prochains ministres choisis par M. Harper restent en poste jusqu'à la prochaine élection, ce qui aura un effet sur l'image des conservateurs et influencera la prochaine campagne électorale.

Tandis que M. Harper n'a rien dit laissant croire qu'il pourrait céder sa place, certains spéculent qu'il pourrait se retirer avant la prochaine élection – peut-être un an ou plus à l'avance – afin de permettre la tenue d'une course à la direction et pour laisser le temps au nouveau chef de s'établir.

Même s'il n'y a pas de successeur évident au sein du Parti conservateur pour remplacer Harper, certains suggèrent qu'après trois mandats il pourrait y penser deux fois avant d'affronter une campagne qui s'annonce difficile. En 2015, il sera sixième dans la liste des premiers ministres ayant servi le plus longtemps et il n'aura pas seulement à lutter contre les autres partis, mais contre la fatigue des électeurs vis-à-vis les conservateurs.

D'un autre côté, sans successeur évident, la perte de M. Harper pourrait affecter les chances des conservateurs et ces derniers pourraient l'encourager à briguer un autre mandat.

Version originale : Rumour Mill Works Overtime on Cabinet Shuffle