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Annulation d’un séminaire pour le ministère chinois de la Sécurité publique, au Royaume-Uni

Écrit par Jane Gray
19.08.2013
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  • Convoi de police paramilitaire chinois lors d’une démonstration de force à Urumqui dans la province du Xinjiang, le 29 juin 2013. Une conférence pour les officiels chinois du ministère public de la Sécurité, devant se tenir à Cambridge, a été annulée suite aux plaintes qu’il n’y aurait nulle mention des droits de l’homme lors de l’assemblée. (Mark Ralston/AFP/Getty Images)

Londres - À Cambridge, un séminaire pour les fonctionnaires du tristement célèbre Bureau de la Sécurité publique chinois, au cours duquel les orateurs n’étaient pas autorisés à évoquer le sujet des droits de l’homme, a été annulé.

Le professeur Anthony Glees, directeur du Centre pour la Sécurité et le Renseignement à l’Université de Buckingham, avait été avisé par l’organisateur du séminaire de ne pas mentionner le Tibet ou le cyber-espionnage lors de son discours, afin de ne pas «gêner» les délégués.

Il a déclaré que le séminaire a été annulé parce que la position de l’organisateur était «éthiquement indéfendable».

Les 24 fonctionnaires du ministère de la Sécurité publique devaient se rencontrer au Trinity Hall, à Cambridge, du 12 au 14 août 2013, pour une conférence sur les technologies du renseignement au Royaume-Uni, organisée par le CBPSE (Centre for Business and Public Sector Ethics), soit le centre pour les entreprises et l’éthique du secteur public, qui se trouve à Cambridge, mais qui n’est pas affilié à l’Université de Cambridge.

En réponse à un courriel publié sur Tibettruth.com, un réseau à but non lucratif, le CBPSE a écrit qu’ils n’accueilleraient pas les délégués et que «la délégation des policiers chinois avaient acquis des visas pour le Royaume-Uni afin d’étudier la façon dont la police s’occupe de faire respecter les droits de l’homme».

Le centre a également écrit que la délégation avait planifié d’organiser des sessions avec d’autres organisations du Royaume-Uni au cours de leurs 20 jours de visite.

Le directeur du CBPSE joint et organisateur du séminaire, le Dr Rosamund Thomas, a écrit une lettre publiée dans le Sunday Times, dans ce courrier, elle annonce que l’annulation du séminaire est due à un précédent article du Sunday Times publié fin juillet.

Dans l’article du Sunday Times intitulé La Grande-Bretagne accueille les barbouzes chinois, les universitaires avaient exprimé leurs préoccupations sur le manque d’ouverture pour cette réunion à Cambridge proposée aux délégués chinois.

Le président de la Commission du Renseignement et de la Sécurité, Sir Malcolm Rifkind a déclaré au Sunday Times: «Il y a une différence fondamentale entre les agences de renseignements et des questions de ce genre dans un État autoritaire et un État démocratique. Et ces questions devraient être portées au grand jour.»

«Je suis certainement déçu que ce groupe d’élèves ne se sente pas capable de laisser les questions concernant les droits de l’homme être soulevées parce qu’elles sont centrales dans le rôle du renseignement et de la sécurité en Chine.»

Cependant, le Dr. Thomas a écrit que le centre couvrait les droits de l’homme d’un point de vue juridique et considérait les suggestions d’Anthony Glees comme «trop politiques».

Pourtant, selon Annie Yang, la majorité des citoyens vivant dans la Chine d’aujourd’hui voudrait aborder le sujet des violations des droits de l’homme, à un tel séminaire.

Madame Yang, une pratiquante de la discipline spirituelle Falun Gong a souffert personnellement de graves violations des droits de l’homme. En 1999, le chef du Parti communiste chinois d’alors, Jiang Zemin, craignant la popularité du Falun Gong, a lancé une campagne pour éradiquer la pratique.

En mars 2005, huit policiers chinois ont fait irruption dans sa maison et l’ont emmenée sous les yeux de son fils. Elle a été condamnée, sans procès, à 2 ans de camp de travail où elle a subi torture et mauvais traitements afin de renoncer à ses croyances.

Maintenant, résidente britannique, Mme Yang a estimé que le séminaire aurait été une occasion propice pour soulever la question des violations des droits de l’homme pour la délégation chinoise.

«Les Occidentaux devraient vraiment aider à améliorer la situation des droits de l’homme en Chine. Je pense que les Chinois sont très reconnaissants de leurs initiatives», a-t-elle précisé.

«L’organisateur craint probablement de décevoir cette délégation», a-t-elle déclaré, «les personnes disent souvent les droits de l’homme sont très importants, mais elles ne vont pas plus loin».

La réaction de nature éthique du séminaire est allée au-delà du Royaume-Uni, et est arrivée jusqu’à Maura Moynihan à New York, une militante pour la cause tibétaine.

Madame Moynihan compare le ministère chinois de la Sécurité, à la Gestapo. Depuis l’occupation communiste chinoise du Tibet en 1949, plus d’un million de Tibétains sont décédés, avec 100.000 torturés à mort, a-t-elle expliqué.

Un article, non signé, publié sur Tibettruth.com déclare: «Il est tout à fait incompréhensible de savoir comment un organisme de recherche sérieux comme le CBPSE souhaiterait la bienvenue à ceux qui sont engagés dans la torture, la censure et l’oppression.»

Mr Glees a déclaré: «Je ne suis même pas sûr que le Dr Thomas sache qui elle a invité... Elle doit se demander si elle ne joue pas avec le feu.»

Selon le Sunday Times, la liste des participants comprenait les officiers Fan Ke qui travaille pour le troisième Institut de Recherche du ministère, à proximité de l’unité 61398, récemment identifiée comme lançant les cybers-attaques sur l’ouest et Tian Zhenyu, qui est lié à la déportation, l’emprisonnement et la mort des familles de réfugiés nord-coréens.

Mr Glees a affirmé que la pression médiatique a joué un rôle dans l’annulation du séminaire.

«Une presse libre et forte, agissant dans la loi, mais ayant la liberté d’exprimer la vérité est un garde-fou vital pour éviter que le pouvoir soit abusé, que ce soit par les gouvernements, les individus riches ou les individus mal avisés», a-t-il déclaré.

Il a ajouté: «Nous avons besoin de valeurs éthiques très nettes, quand il s’agit de la sécurité internationale. Nous devons nous lever et dire non».

Version en anglais: Seminar in UK for China’s Ministry of Public Security Cancelled

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