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Le déséquilibre moderne de notre alimentation

De l’industrialisation à la surconsommation de viande

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
27.08.2013
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Sans l’ombre d’un doute, la viande constitue aujourd’hui l’ingrédient principal de notre alimentation. La France est réputée pour sa consommation de viande rouge, s’élevant en moyenne pour un Français à 25 kg de viande bovine consommée par an. Si l’on ajoute à cela les autres protéines animales, comme les autres types de viandes ainsi que les fromages et les œufs, cela constitue la majeure partie d’un menu type des Français. Les arguments culturels ne manquent pas pour appuyer cette consommation, mais la recrudescence des maladies digestives et cardiaques liées à une alimentation saturée en matières grasses animales fait apparaître de nouvelles perspectives.

Le secteur agroindustriel carnaire occupe une place importante dans l’économie nationale et les habitudes liées au folklore rural se cachent souvent derrière les arguments en faveur d’une consommation soutenue de viande. Cependant, une lecture plus attentive de l’histoire agricole et l’analyse de l’impact environnemental de la production intensive de viande, complétées par les recherches médicales démontrent que nous pouvons aisément reconsidérer l’importance qu’occupe la viande dans notre alimentation.

Les conséquences mondiales de la consommation de viande au quotidien

Au début du siècle, servir la viande au repas était signe d’aisance. Dans l’environnement rural, l’abattage d’un animal domestique était associé aux occasions spéciales. En effet, le noyau de l’alimentation était constitué de céréales, de légumineuses et de fruits de saison. Très souvent, la viande servait à ajouter un peu plus de goût aux plats.

Aujourd’hui, un tiers de la production céréalière du monde est utilisé pour la production de viande. Cette même quantité de céréales utilisée pour nourrir un animal pourrait nourrir 10 fois plus de personnes. La France ainsi que le reste de l’Europe produisent de grandes quantités de viandes relativement bon marché nourries par des céréales provenant en grande partie d’Amérique du Sud. La production de viande est très coûteuse, mais l’importation de quantités effarantes de céréales bon marché permet de maintenir des prix bas.

Ces aliments pour la production animale industrielle sont importés du Brésil, du Paraguay et proviennent d’exploitations agricoles géantes qui transforment les paysages en déserts agricoles. Environ 70 % des terres déboisées en Amérique latine le sont pour être transformées en prairies pour les bovins. Le prix à payer est lourd quand on sait qu’il faut 16 kg de céréales, 13 000 à 20 000 litres d’eau selon les estimations, ainsi que l’abattage de 50 m2 de forêt vierge pour produire un kilo de viande. Le tableau n’étant pas assez coloré, le soja qui nourrit les animaux d’élevage d’Europe n’est pas autant réglementé que celui destiné à la nutrition des humains, et sont presque exclusivement constitués d’OGM.

La production et la consommation de viande n’ont cessé d’augmenter au cours du siècle. En moyenne, on consommait 26 kg de viande par an en 1950, aujourd’hui c’est 70 kg de viande par habitant en France. Dans les années 1900, ce chiffre était largement inférieur.

Une industrie en pleine croissance

Actuellement 250 millions de tonnes de viande sont consommées par an dans le monde. Les pays émergents s’empressent d’emboîter le pas aux pays développés, manger de la viande à volonté y est signe d’aisance.

Les élevages industriels fournissent la majorité de la viande consommée dans le monde. Ces exploitations basées sur le rendement fonctionnent par un engraissement extensif des animaux. Pour maintenir une productivité optimale, le taux de mortalité des animaux dans les fermes est réduit par tous les moyens. Certains animaux vivent dans leurs excréments toute leur vie et ont souvent une santé très fragile. Ces animaux ne peuvent survivre sans médicaments dans ces conditions.

Antibiotiques, vitamines et hormones sont administrés systématiquement à tous les animaux. Par exemple, un poulet atteint la maturité et est prêt à la vente après seulement 4 à 6 semaines, la comparaison avec un poulet ayant atteint la maturité naturellement après 5 à 6 mois est sans appel.

L’excédent de lisier est répandu en grande quantité dans les champs, ce qui se traduit par une contamination des nappes phréatiques dans les régions contenant bon nombre d’élevages d’animaux.

C’est le cas en Bretagne qui depuis plusieurs décennies fait face à la pollution de toutes ses nappes phréatiques. Une des conséquences visibles est la prolifération des algues sur les plages, mais surtout des maladies chez les habitants.

L’abattage a lieu dans des conditions souvent difficiles, selon certains activistes pour le droit des animaux, un tiers des bœufs ne serait pas mort pendant le découpage en morceaux. Pour sensibiliser les consommateurs au destin des animaux d’élevage, le Laboratoire d’interaction humaine virtuelle de l’Université de Stanford a mis au point une immersion via la réalité virtuelle dans la vie d’une vache. Ces expériences ont pour but de changer la perception du consommateur vis-à-vis de l’animal et le sensibiliser au fait qu’il faut tuer un animal qui a bien une vie et est une entité vivante indépendante avant de le manger.

Toutefois, sous la pression d’éleveurs certains États aux États-Unis sont allés jusqu’à voter des lois qui interdissent la prise d’image dans les élevages et abattoirs industriels, en faisant subir de lourdes peines aux militants. Ces lois «ag-gag» servent directement à empêcher le grand public de connaître la provenance de ses aliments et protègent les industriels.

Les alternatives noyées dans les préjugés

D’après Jean Ziegler, ex-rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation à l’ONU, «l’agriculture mondiale pourrait, sans aucun problème, nourrir 12 milliards de personnes».

Les subventions PAC Européennes permettent la production d’une viande abondante et bon marché qui reste le majeur atout et argument de vente partout dans le monde. Les producteurs locaux et les petits producteurs se trouvent coupés de leurs revenus traditionnels. Le coût de cette viande européenne fait d’elle un plat économique de choix.

L’alimentation à base de végétaux plus traditionnelle est complètement supplantée par celle de la viande. Cependant, l’idée qu’il faut manger de la viande pour être en bonne santé est de plus en plus réfutée par la science. Plusieurs études mettent en corrélation l’apparition de maladies modernes avec la consommation excessive de viande.

Un des cancers les plus répandus dans les pays développés est le cancer du côlon et de l’intestin. L’étude d’EPIC (European Prospective Investigation Into Cancer and Nutrition) sur les risques de cancer d’estomac liés à la consommation de viande a prouvé qu’une consommation journalière de 100 g de viande peut faire augmenter jusqu’à 5 fois le risque de cancer de l’estomac.

La viande contient une partie des substances défavorables à la santé d’après Claus Leitzmann, professeurs à l’institut des sciences nutritionnelles, surtout le cholestérol, les acides gras saturés et un surplus de purine.

Aujourd’hui, le consommateur dispose d’un large choix de céréales, de légumineuses et d’une variété grandissante d’aliments à base de soja et autres composés à base de gluten, pouvant être accommodés de différentes manières. Ses choix nutritifs sont élargis de toutes les gammes possibles de végétaux et de graines, faut-il seulement oser faire le pas.

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