Des microblogueurs placés en détention pour avoir «diffamés» une figure modèle du communisme

Écrit par Leo Timm, Epoch Times
27.08.2013
  • Jeudi 28 octobre 2004, les étudiants s’attardent sous une statue de Lei Feng, l’un des héros du Parti communiste au pouvoir en Chine. Deux hommes ont été arrêtés, récemment, après avoir été accusés d’avoir diffamé l’idole communiste. (Frederic J. Brown/AFP/Getty Images)

En Chine, les «rumeurs» peuvent vous conduire à l’incarcération. C’est ce qui est arrivé à Yang Xiu et trois autres personnes, qui se sont moqués du communiste modèle Lei Feng ainsi que d’autres personnalités publiques, après que leurs messages en ligne aient été signalés à la police.

La police a identifié Yang Xiu, qui a fondé la Beijing Erma Interactive Marketing and Planning Co, une société de promotion en ligne et son employé Qin Zhihui, comme étant ceux qui ont «créé, répandu des rumeurs en ligne et tiré profit de leurs actes illégaux», selon l’agence de presse de l’État Xinhua. Deux autres personnes ont été aussi arrêtées.

«L’image glorieuse de Lei Feng a été remise en question par quelques internautes», selon la police qui a déclaré que ces messages exigeaient une «enquête approfondie concernant les créateurs des rumeurs diffamant l’image de Lei Feng».

Lei Feng a été un soldat promu comme modèle d’abnégation et de frugalité au cours des premières années du régime communiste. Ses exploits sont célébrés lors de la journée annuelle nommée «Apprendre de Lei Feng». Certains des courriers en ligne ont laissé des «pokes» concernant la légitimité de ses vertus: un de ces messages enregistré sur une capture d’écran, explique que Lei était peut-être corrompu, portant des habits valant 90 yuans (10.99 euros), tandis que le salaire de ses soldats n’était que de 6 yuans (O.73 euros).

Yang et Qin ont été accusés de répandre ce type de déclarations en ligne, afin d’attirer l’attention et d’en tirer profit pour leur affaire sur le Web. En dehors de Lei Feng, Yang et Qin ont également raillé un commentateur bien connu des affaires militaires, placé à la tête de la Fédération des Personnes handicapées de Chine. Le communiqué de la police affirme que Qin avait déjà eu une histoire en lien avec le fait de faire circuler des rumeurs. En 2011, il avait ouvert un total de 12 comptes de microblogging différents pour contourner la censure et avait eu plus de 100.000 suiveurs. Pour cela, il avait utilisé des variantes de la saisie «Qin Huohuo», qui signifie «Qin Feu Feu».

«La Chine a mené une campagne pour lutter contre les rumeurs en ligne, et les autorités gouvernementales affirment que les internautes doivent garder à l’esprit les principes moraux fondamentaux et dissuader de fausses informations pour créer un domaine Internet», a rapporté Xinhua. «Qin et Yang ont avoué à la police qu’il fallait manipuler les internautes pour qu’ils se croient les ‘victimes de l’injustice sociale’ et que seules ‘des activités antisociales pourraient les aider à exprimer leur mécontentement’».

Mais, selon le South China Morning Post, l’action fait partie d’une vaste campagne visant à discréditer et faire taire la dissidence libérale, depuis que Xi Jinping est devenu chef du Parti communiste. Une circulaire secrète du Comité central du Parti communiste, publié en avril 2013, appelle à une attaque sur tout ce qui peut être identifié comme une force subversive au sein de la société chinoise; ce qui englobe n’importe quelle discussion de la société civile, la démocratie et la liberté de la presse.

Version en anglais: Police Detain Microbloggers for ‘Defaming’ Communist Role Model

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays.