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OGM, un débat mondial

Le Royaume-Uni change de cap

Écrit par Jane Gray, Epoch Times
07.08.2013
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  • Une partisane d’Ami de la Terre brandit une pancarte à l’extérieur du parlement, lors d’une manifestation contre les OGM à Londres, Angleterre, le 23 février 2005. (Graeme Robertson/Getty Images)

LONDRES - Les années 1990 ont vu le tollé de toute la population à l’encontre de la nourriture génétiquement modifiée au Royaume-Uni. Les activistes ont taillé et arraché les récoltes d’OGM. «La nourriture de Frankenstein» faisait les gros titres des journaux. Pour le consommateur britannique, les aliments génétiquement modifiés ne pouvaient pas être commercialisables plus longtemps. Plus de deux décennies plus tard, on pourrait penser que l’attitude générale du grand public à l’égard des OGM s’est adoucie, mais les opinions restent encore partagées.

Les sceptiques de la nécessité de la modification génétique s’inquiètent des répercussions de l’altération de la nature et affirment que les seuls bénéficiaires sont les producteurs guidés par le profit, tel le géant de la biotechnologie, Monsanto. Les partisans déclarent que les récoltes génétiquement modifiées ont été consommées pendant des années sans produire d’effets secondaires et que les OGM peuvent résoudre la crise alimentaire mondiale tout en recourant à moins de produits chimiques.

Aujourd’hui, le gouvernement britannique soutient la technologie génétiquement modifiée, contrairement au reste du continent européen. Le secrétaire d’État britannique pour l’Environnement, la Nourriture et les Affaires rurales, Owen Patterson, a exprimé le potentiel positif des OGM lors d’un discours formulé dans les installations du centre de recherche Rothamsted, le 20 juin dernier.

«Le recours aux modifications génétiques pourrait s’avérer être aussi rénovateur que l’origine de révolution agricole», a-t-il déclaré. «Le Royaume-Uni devrait se trouver aujourd’hui en première place comme il l’était alors.»

«L’Europe risque d’être laissée pour compte. Nous ne pouvons nous permettre que cela se produise», a-t-il déclaré.

En avril, les géants des supermarchés tels Sainsbury, la Co-opérative et Marks & Spencer, ont levé leurs interdictions sur les produits issus d’animaux nourris aux OGM, rejoignant Assa, Morrisons et Tesco. Les produits animaux n’ont pas besoin d’être labélisés comme étant génétiquement modifiés au Royaume-Uni, bien que tous les produits contenant plus de 0,9 % de matières génétiquement modifiées doivent être signalés sur l’étiquette.

Waitrose est la seule grande chaîne de supermarchés ayant maintenu son interdiction sur les produits dérivés d’animaux nourris aux OGM, tels la viande, le lait et les œufs.

La nourriture génétiquement modifiée est-elle nécessaire au Royaume-Uni?

Les récoltes génétiquement modifiées ne sont pas communément cultivées en vue d’être commercialisées au Royaume-Uni. La plupart des produits importés et génétiquement modifiés au Royaume-Uni sont utilisés pour l’alimentation du bétail. Selon le Food Standards Agency (FSA) (Agence des normes alimentaires), 85 % de la nourriture fabriquée dans l’Union européenne contient des OGM, soit 107 millions de tonnes.

Les magasins récemment tournés vers l’alimentation génétiquement modifiée pour les animaux affirment qu’il est devenu trop difficile de trouver de la nourriture non génétiquement modifiée. La majorité de la nourriture est importée du Brésil et d’autres pays.

Un porte-parole de la FSA a déclaré : «Le Royaume-Uni, comme beaucoup d’autres endroits de l’UE, est tributaire des matières premières importées pour nourrir notre bétail, et les variétés génétiquement modifiées sont très largement cultivées dans les pays exportateurs.»

Dr Colin Ruscoe, président de l’organisation de bienfaisance British Crop Production Council (BCPC) (Production des récoltes britanniques), a déclaré que les nourritures génétiquement modifiées présentent beaucoup d’avantages largement passés sous silence par la presse défavorable des années 1980 et 1990.

«Cela accroîtrait rapidement la production agricole et permettrait d’envisager la sécurité alimentaire», a-t-il déclaré. Il a ajouté que les dispositions anti-OGM au Royaume-Uni sont en train de changer : «La tendance tourne, bien que lentement.»

 

Au Royaume-Uni, une partie importante de la population reste opposée aux OGM. Une journée d’action mondiale contre le géant des OGM, Monsanto, s’est déroulée le 25 mai 2013 sous la bannière «Marche contre Monsanto». Le mouvement Occupy London estime que l’évènement du 25 mai a attiré près de 1000 personnes à Londres et 300 ont participé à la marche. 

Un sondage d’opinion publique pour The Independant, mené par ComRes et publié le 23 juillet dernier, indiquait que 47 % des interviewés soutiendraient la culture des OGM au Royaume-Uni, 42 % y seraient opposés et 11 % sont sans opinion. ComRes a interrogé 1000 personnes.

Peter Melchett, directeur de la politique de l’association Sol du Royaume-Uni, a énoncé qu’aucune demande publique n’existe pour les OGM : «Personne ne va au supermarché en demandant : "Où sont mes pommes de terre génétiquement modifiées?"»

Dr Brian John, ancien professeur de géographie à l’université de Durham, travaille maintenant avec l’organisation Cymru Sans OGM, établie au Pays de Galles. John partage le point de vue de Melchett en précisant : «Les seuls bénéficiaires sont les sociétés de biotechnologies. Les fermiers sont pris dans un gigantesque corporatisme féodal.»

«Les gens vont souffrir», a-t-il déclaré. «Nos enfants et petits-enfants vont souffrir si cette énorme expérience agricole n’est pas arrêtée avant qu’il ne soit trop tard.» 

Études au Royaume-Uni sur les effets sur la santé de la nourriture génétiquement modifiée

Une des études sanitaires les plus influentes sur les effets de la nourriture génétiquement modifiée au Royaume-Uni a été menée en 1998 par Dr Arpad Pusztai. Son étude a montré que des rats nourris avec des pommes de terre génétiquement modifiées souffraient de problèmes de leur système immunitaire et d’une croissance retardée.

À l’occasion d’une diffusion télévisée de 150 secondes en 1998, le biochimiste de l’institut de recherche Rowett, en Écosse, a déclaré concernant la nourriture génétiquement modifiée : «Je trouve qu’il est très injuste d’utiliser nos concitoyens comme cobayes… Si j’avais le choix, je n’en mangerais certainement pas.»

Quelques jours plus tard, Dr Pusztai a été limogé de son poste de travail. Des critiques affirment que son étude n’était pas fiable, néanmoins, elle a eu un énorme impact sur le public britannique et a rajouté de l’huile sur le débat mondial explosif de la nourriture génétiquement modifiée.

Les études sanitaires actuelles au Royaume-Uni concernent principalement le développement de la nourriture génétiquement modifiée et non pas l’étude des produits génétiquement modifiés déjà sur le marché. Par exemple, le professeur Cathie Martin de l’institut de biosciences du centre John Innes à Norfolk a récemment développé une tomate violette mise au point afin de prolonger les vies de souris prédisposées au cancer et doubler la durée de vie des tomates, tout en gardant leur saveur.

Concernant l’aspect sanitaire de la nourriture génétiquement modifiée déjà mise sur le marché, le porte-parole de la FSA a déclaré : «Toute la nourriture et les matières premières génétiquement modifiées sont rigoureusement évaluées avant de pouvoir être autorisées à être utilisées dans l’Union européenne.»

«Ces évaluations proviennent de manière centralisée de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments EFSA, pour le compte de tous les États membres de l’UE, et nous n’avons pas de duplicata de ces évaluations ici, au Royaume-Uni», a-t-il déclaré. 

Mais Pete Riley, directeur de campagne pour le gel des OGM n’en est pas si sûr. «L’EFSA ou la FSA ne souhaitent pas enquêter afin de déterminer si de faibles taux d’organismes génétiquement modifiés peuvent être nuisibles sur le long terme», a-t-il déclaré. Des chercheurs indépendants mettent à jour les problèmes liés la modification génétique, tandis que les études industrielles n’en découvrent aucun, a déclaré Riley. Il a ajouté qu’une étude montrant l’innocuité du maïs génétiquement modifié (souches nommées NK 603, MON 810 et MON 863), déjà présent dans la nourriture et l’alimentation animale, a été l’objet d’une nouvelle analyse par le Comité de Recherche et d’Informations indépendantes sur le Génie Génétique (CRIIGEN) à l’Université de Caen. La dernière étude révèle des signes de problèmes potentiels liés aux OGM.

Riley a déclaré : «Il existe encore de sérieux points d’interrogation concernant les répercussions sanitaires des récoltes génétiquement modifiées dans la chaîne alimentaire.»

Grâce à son réseau de correspondants dans le monde entier, Epoch Times décline la question des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans une série intitulée OGM, un débat mondial. Chaque article de cette série focalise sur le rôle et la diffusion des organismes génétiquement modifiés dans plusieurs pays dans le monde.

Version originale : GMOs, a Global Debate: UK’s Change of Heart

 

 

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