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Japon: découverte d’un volcan gigantesque de plus de 200.000 km2

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
30.09.2013
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  • La topographie du plus grand volcan, le massif Tamu. (Wikipédia)

Le massif Tamu, le plus grand volcan sur notre planète Terre, se cache dans les profondeurs de l’océan Pacifique, à environ 1.500 km à l’est du Japon. Cette découverte vient d’être publiée dans la revue Nature Geoscience du 6 septembre dernier. C’est une découverte extraordinaire faite par des chercheurs américains de l’université de Houston.

Ce volcan se serait formé il y a 145 millions d’années et s’étendrait sur plus de 200.000 km2. Ce géant sous les mers est en forme de dôme, sa superficie est approximativement de la taille du Nouveau-Mexique. «Cette découverte va à l’encontre de ce que nous pensions, car ce que nous avons trouvé est un immense volcan», a déclaré William Sager, professeur de géologie à l’université de Houston au Texas. Selon les chercheurs, une structure géologique aussi gigantesque n’a pu être découverte qu’au début du troisième millénaire «car, éteint depuis longtemps, "le géant" se cachait sous les mers de l’océan Pacifique».

Comparaison avec d’autres volcans prestigieux

Cette découverte dégrade le volcan Mauna Loa, qui jusque-là détenait le record mondial du plus grand volcan de la planète terre, l’un des cinq formant la grande île d’Hawaii. Ce dernier a émergé il y a environ 500.000 ans. Mauna Loa culmine à 4 171 m, il était jusqu’alors la plus haute montagne du monde, le volcan le plus volumineux avec 42.500 km3, et le plus étalé avec une superficie de 3.200 km2, soit à peine 2% de la taille du massif Tamu.

Le massif Tamu bat des records: «Il est dans la même ligne qu’Olympus Mons sur Mars, qui avait été considéré comme le plus grand volcan du système solaire», a précisé Sager. Olympus Mons s’élève à 21 km au-dessus de la plaine environnante de Mars, il est surélevé de trois fois la hauteur du mont Everest. Sa superficie est de 624 km de diamètre et les fosses de sa caldeira s’enfoncent jusqu’à 3 km de profondeur. Le volume d’Olympus Mons est près de 100 fois plus grand que celui du Mauna Loa. «Nous ne savions pas que ces volcans massifs existaient sur Terre», a expliqué William Sager de l’université de Houston au Texas. Il ajoute: «Désormais nous avons sur Terre des volcans similaires aux grands, à ceux que nous trouvons sur Mars».

  • Nous avons sur terre des volcans similaires à ceux que nous trouvons sur Mars. (Olympus Mons Wikipédia)

Une chaîne de montagnes sous-marines d’environ 900 km de long

Les océanographes connaissaient déjà ce grand relief sous-marin, qu’ils appelaient Shatsky Rise et qui se trouvait en plein milieu du Pacifique, à 1.500 km à l’est des côtes du Japon et à 2.000 m de profondeur, mais qui n’avait pas été identifié. Ils pensaient qu’il avait été créé par les éruptions de plusieurs volcans. Il se présentait sous la forme d’un plateau océanique et comme une chaîne de montagnes sous-marines d’environ 900 km de long. Ainsi, Shatsky Rise avait été reconnu, tout comme trois massifs volcaniques principaux, Tamu, Ori et Shirshov. Selon ce qu’ils pensaient précédemment, le massif Tamu était le plus grand et le plus ancien, son éruption datait de l’époque entre le Jurassique et le Crétacé et a dû s’arrêter au bout de quelques millions d’années. Cependant, après des observations plus poussées, le massif Tamu est reconnu comme un seul, unique et immense volcan, construit à partir de coulées de laves basaltiques qui avaient émané du cœur du volcan pour former un vaste bouclier comme la forme l’indique.

Investigation employée par l’industrie pétrolière

Des carottages montrent qu’il datait de 145 millions d’années et qu’il était composé de roches volcaniques. Mais les géologues pensaient que la montagne qui culmine à 4 km du fond de la mer a pu être construite à partir de plusieurs volcans en éruption, et fusionnée en un tout, à l’instar des volcans des îles d’Hawaii et d’Islande qui ont été construits de cette manière, à partir de plusieurs volcans. Cependant, William Sager et ses collègues pensaient à d’autres hypothèses. Les résultats des carottages n’étant pas satisfaisants, ils ont cherché une autre méthode d’exploration, la méthode sismique. Une investigation habituellement employée par l’industrie pétrolière en recherche de nouveaux gisements a été mise en place. Ainsi, en participant à deux campagnes océanographiques au-dessus de Shatsky Rise, en 2010 et 2012, ils ont jaugé les massifs sous-marins grâce à des explosions provoquées par des canons à air comprimé.

Les océanographes ont utilisé des canons à air pour envoyer des ondes sismiques au travers des montagnes sous marines et ils ont observé les surbrillances. Les ondes sismiques ont pénétré de plusieurs kilomètres dans le massif et ont exposé le point de départ de l’ensemble des coulées de lave, même éloigné. Ils ont pu distinguer que les surbrillances revenaient toutes au même endroit, au sommet du volcan, ce qui implique un magma central. «Sous tous les angles que nous regardions, les coulées de lave provenaient du centre de l’ensemble», dit Sager.

  • Le massif Tamu et les côtes du Japon. (Sager University)

D’autres géants pourraient dormir au fond des mers

La plupart des plateaux océaniques sont des volcans basaltiques massifs. La structure de ces volcans, comme ils éclatent et évoluent sans cesse, reste incertaine, car ils sont éloignés et submergés sous les océans. «D’autres géants pourraient dormir au fond des mers, échappant à la vue des scientifiques», estime William Sager.

Le Pr Sager étudie ce volcan depuis plus de 20 ans. Toutefois, les chercheurs n’avaient pas établi qu’il s’agissait d’un simple mégavolcan. Ils pensaient à un assemblage de plusieurs éruptions. Les mégavolcans contiennent des millions de kilomètres cubes de lave solidifiée. Selon le Pr Sager, «d’autres mastodontes volcaniques pourraient se cacher parmi la douzaine de grands plateaux océaniques autour du monde».

«Nous n’avons pas de données pour voir l’intérieur de toute leur structure, mais il se pourrait qu’ils soient identiques au massif Tamu», déclare le Pr Sager. «En effet, le plus grand plateau océanique est l’Ontong, le plateau de Java, près de l’équateur, dans le Pacifique, à l’est des îles Salomon, il est beaucoup plus grand que le massif Tamu, il a la taille de la France.»

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