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Les ressources d’eau répondront difficilement à la demande mondiale

Écrit par Jacob Schewe, Institut de Potsdam pour la recherche sur le climat
12.01.2014
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  • Image d’un lac asséché. (Shutterstock)

Il existe déjà de nombreux pays où la pénurie d’eau impacte la vie de la population. Puisqu’il s’agit avant tout de l’eau potable, dans la mesure où l’agriculture est la plus grande consommatrice d’eau au monde, la rareté de l’eau constitue d’abord et avant tout une menace pour l’approvisionnement alimentaire. Et comme de nombreux procédés industriels reposent sur la disponibilité de l’eau, elle entrave aussi le développement économique.

En termes plus simples, la pénurie d’eau implique que l’offre ne peut faire face à la demande. Le besoin en eau douce augmente dans la plupart des régions du monde en raison de la croissance de la population. En 2050, entre huit et dix milliards de personnes devraient vivre sur Terre, contre six milliards aujourd’hui. Mais tout comme pour l’approvisionnement, les ressources en eau seront affectées par les prévisions des changements climatiques liés aux émissions intensives de gaz à effet de serre, qui pourront se remarquer par des modifications sur la quantité, le type et la durée des précipitations et de l’évaporation.

Alors que la demande croissante n’est pas prête de cesser, il serait toujours possible de limiter le changement climatique. C’est pourquoi notre étude, publiée dans les Comptes Rendus de l’Académie nationale des sciences, a tenté d’identifier l’impact relatif du changement climatique sur la rareté de l’eau. L’effet s’est avéré considérable. En collaboration avec une équipe internationale de chercheurs, des simulations utilisant une large gamme de modèles hydrologiques indiquent que le changement climatique est susceptible d’impacter environ 40% de personnes en plus sur le risque de pénurie d’eau absolue, ce qui ne serait pas le cas sans changement climatique.

De la pénurie à la pénurie absolue

On ne parle pas là d’un lointain avenir. La plus forte augmentation de la pénurie mondiale d’eau peut se produire avant que le réchauffement global atteigne 3°C de plus que les niveaux pré-industriels. Ce qui signifie que l’objectif de limiter le réchauffement à 2°C, adopté à l’échelle internationale, est très important pour les ressources mondiales en eau. Mais comme le monde semble largement campé sur le principe de «la routine habituelle», nous serons prêts à brusquement franchir cette limite de 2°C d’ici quelques décennies. Aujourd’hui, entre une et deux personnes sur cent vivent dans des pays où existe la pénurie d’eau absolue. En laissant la température augmenter de 3°C et avec l’augmentation de la population, nous pourrions porter ce chiffre à dix d’ici une décennie.

La pénurie d’eau absolue est définie selon moins de 500m3 d’eau par personne et par année. Certains pays industrialisés peuvent faire face à une si petite quantité grâce à des techniques de gestion et de traitement de pointe de l’eau. Mais dans beaucoup d’autres pays, l’infrastructure nécessaire n’existe tout simplement pas, et la pénurie d’eau absolue met des vies et des moyens de subsistance en danger.

Les modifications du cycle de l’eau de la planète

L’impact du changement climatique n’est pas uniformément réparti à travers le monde, et il y aura de grandes différences d’une région à l’autre. Par exemple, la Méditerranée, le Moyen-Orient, les États du sud de l’Amérique du Nord, et le sud de la Chine devraient très probablement connaître une baisse prononcée de l’eau disponible. En revanche, l’Inde du Sud, la Chine occidentale et certaines parties de l’Afrique de l’Est peuvent voir une augmentation substantielle des ressources en eau moyenne du temps de plus en plus tropical et humide. Cela pourrait être bénéfique si l’eau supplémentaire vient au bon moment et que les moyens pour l’utiliser et la gérer sont en place. Sinon, cela pourra seulement ajouter des problèmes d’engorgement et d’inondations et causer des problèmes aux systèmes d’égouts et de drainage–une chose qui arrive régulièrement en Europe, même maintenant. Les risques globaux augmentent donc avec les changements rapides dans le cycle de l’eau.

Et ces changements sont encore loin d’être complètement compris. Notre étude fait partie d’un effort scientifique mondial sans précédent pour évaluer plus systématiquement l’impact du changement climatique. Nous avons utilisé une série de modèles hydrologiques, nourris par différents scénarios climatiques futurs. Mais tous ces modèles montrent une tendance similaire, tandis que les chiffres diffèrent, reflétant les hypothèses sous-jacentes, l’eau est de plus en plus rare. Évaluer les différences entre les simulations du modèle nous aidera à mieux comprendre ce qui nous attend.

Jacob Schewe a reçu un financement de projet public par le ministère allemand de la recherche et de l’éducation (BMBF).

Cet article a été publié à The Conversation. Lire l’article original ICI.

 

Version en anglais: Water Supply Will Struggle to Meet Demands of Thirstier World

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