Évoluer pour permettre aux enfants défavorisés de lire

Des livres neufs de la part de bons samaritains

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
28.01.2014
  • La comédienne et porte-parole du programme La lecture en cadeau, l’une des branches de la Fondation pour l’alphabétisation. (Jeremy Bobrow)

La lecture tient à cœur la comédienne Marie Turgeon depuis qu’elle est enfant. Elle continue de l’honorer au quotidien, autant sur le plan personnel que professionnel, par exemple lorsqu’elle doit plonger dans différents scripts ou pièces de théâtre. Transmettre son goût de lire est maintenant une seconde nature. Au même moment où sa fille Béatrice est entrée à la maternelle il y a huit ans, elle est devenue porte-parole du programme La lecture en cadeau, l’une des branches de la Fondation pour l’alphabétisation. Par sa participation et celle de la Fondation, elles permettent que chaque foyer, aussi démuni qu’il soit, puisse avoir accès «au monde» que peut offrir la lecture.

La lecture en cadeau est un programme offrant la chance à un enfant issu d’un milieu défavorisé d’obtenir un livre neuf qui lui appartient, tout en goûtant à la magie de la lecture. Depuis 1999, La lecture en cadeau a permis de rejoindre plus de 323 000 enfants de zéro à douze ans et leurs parents.

Le programme met l’accent sur le livre neuf et non usagé. «Que ce soit pour un enfant ou pour un adulte, on offre rarement un cadeau usagé, à moins qu’on décide de se dire qu’on se fait un échange de cadeaux en ce sens. Ça n’a pas le même impact, ni la même visée. La lecture en cadeau, c’est souvent le seul livre neuf que le jeune va avoir touché de sa vie à ce jour. Il va être le premier à le sentir dans ses mains, à sentir son odeur et à tourner les pages. Le sentiment d’appartenance de recevoir un cadeau de quelqu’un qu’il ne connaît pas est totalement différent de celui d’avoir un livre usagé en début d’année scolaire ou d’aller en chercher à la bibliothèque. Je sais, j’ai assisté à plusieurs remises de livres. On peut voir l’effet! “Ah! Quelqu’un m’a offert un livre”», rapporte la maman qui lisait déjà à sa fille lorsqu’elle était encore dans son bedon.

«L’enfant des milieux favorisé et défavorisé a des contacts avec les livres usagés toute sa vie. Dans la région de Québec, il y a un grand réseau de livres usagés. Dans le cas de La lecture en cadeau on veut donner la piqûre, le coup de foudre, et le livre neuf peut contribuer à l’avoir. Ça doit dépasser le simple objet académique, mais qu’il permette d’élargir l’imaginaire, les découvertes et surtout le goût d’apprendre», pense la comédienne qui voit le livre notamment comme un moyen de défaire bien des nœuds de notre vie.

«Ce livre-là va faire son chemin et se promener dans la famille. Dans les familles défavorisées, on a souvent des parents appelés “faibles lecteurs”. On veut, par la bande, encourager un parent “faible lecteur” à peut-être commencer une démarche en alphabétisation. Ça donne au moins l’idée. C’est déjà arrivé. Chaque année, des parents appellent la Fondation. “Mon fils a reçu un livre et ça me fait prendre conscience de mon problème. C’est une honte, j’aimerais régler ça. Je ne suis pas bien, j’aimerais m’en sortir.” La Fondation pour l’alphabétisation, c’est justement leur travail de sensibiliser et d’aider concrètement les gens», définit Marie Turgeon qui a joué dans les séries télévisées québécoises Rumeurs, Providence et Caméra Café, pour n’en nommer que quelques-unes.