Situation incertaine pour Ilham Tohti

Écrit par Carol Wickenkamp, Epoch Times
29.01.2014

Quelques heures après l’explosion de violences dans la région du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine, l’intellectuel Ilham Tohti, détenu à Pékin depuis le 15 janvier dernier, a été accusé par les médias officiels de «séparatisme» et aurait été transféré à Urumqi, la capitale du Xinjiang.

Dimanche dernier, la police d’Urumqi avait annoncé que M. Tothi avait été soumis à une enquête pour avoir promu l’indépendance de la région du Xinjiang. L’épouse d’Ilham Tohti n’a pas pu confirmer qu’il avait été emmené de Pékin.

«Je pense que mon mari pourrait se trouver à Urumqi maintenant» a-t-elle confié à Radio Free Asia. «Mais ni la police de Pékin ni la police d’Urumqi ne m’ont donné d’information à son sujet.»

L’avocat Li Fangping, à la recherche d’informations sur le possible transfert d’Ilhma Tohti, s’est rendu à Urumqi pour enquêter sur sa situation, mais on l’a fait attendre huit heures dans un poste de police, sans aucun résultat.

«Il est impossible de communiquer avec les responsables et ils refusent de répondre au téléphone. C’était épuisant,» a commenté l’avocat pour Reuters. Il a dit qu’il n’avait pas été autorisé à voir M. Tothi ni à s’enregistrer pour le défendre.

Selon une publication de l’agence de presse officielle chinoise Xinhua lundi dernier, un haut cadre du Parti communiste chinois a annoncé un encadrement plus strict des activités religieuses, après avoir précisé que les explosions qui ont touché la province du Xinjiang vendredi dernier avaient été «orchestrées par un activiste religieux».

Ce responsable n’a pas mentionné le nom d’Ilham Tohti dans les remarques citées par Xinhua. Mais dimanche dernier, une déclaration du Bureau de la sécurité d’État d’Urumqi publiée par Xinhua, disait qu’«Ilham Tohti a organisé un groupe sous la couverture de son identité, s’est allié aux dirigeants des forces séparatistes du Turkestan oriental basés à l’étranger et a envoyé des partisans à l’étranger préparer des activités séparatistes.»

L’explosion de vendredi à Urumqi alimente des controverses.

Selon Xinhua, une explosion dans un marché du Xinjiang a tué douze personnes et la police enquêtant sur l’attentat a été attaquée par des bandits armés d’explosifs.

Dilxat Raxit, porte-parole du Congrès mondial ouïgour, a présenté une autre version des faits à la chaîne de médias Al Jazeera. Selon lui, des Ouïgours étaient en train de manifester contre le prix des porcs sur le marché comme tous les vendredis, un jour saint dans la tradition musulmane, lorsque des policiers ont ouvert le feu sur la foule et touché le réservoir à essence d’un véhicule, qui a explosé.

«Il n’est pas possible que des Ouigours aient des armes, en raison des contrôles stricts appliqués par les autorités» a précisé Dilxat Raxit.

Lors d’un autre incident la semaine dernière dans le canton d’Awat, trois Ouigours sont morts sous les balles de la police, qui a accusé les hommes d’avoir attaqué un poste de police dans un acte de «séparatisme».

Version en anglais: Whereabouts of Detained Uyghur Intellectual Unknown

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