L’Union européenne a-t-elle besoin de la NSA pour lutter contre l’espionnage chinois?

L’UE envisage de se retirer des programmes de renseignement communs avec les États-Unis

Écrit par Joshua Phillip, Epoch Times
06.01.2014
  • Mike Rogers, le président de la Chambre des représentants du Comité de renseignement des États-Unis, s’adresse aux médias dès son arrivée à une réunion privée avec les membres de la Chambre des représentants le 11 juin. Rogers s’est adressé aux membres du Parlement européen en ce qui concerne l’espionnage, le 17 décembre (Alex Wong/Getty Images).

L’Union européenne (UE) examine ses possibilités pour répondre à la branche espionnage de la NSA (Agence de sécurité nationale), notamment en étudiant son retrait de certains programmes communs avec les États-Unis. Mais, un membre du Congrès des États-Unis a affirmé que l’UE a besoin de la NSA.

Le 17 décembre, Mike Rogers, président de la Chambre des représentants du Comité de renseignement américain, a défendu les programmes de la NSA et a déclaré au Parlement européen que la NSA et d’autres agences de renseignement sont nécessaires pour lutter contre l’espionnage chinois.

Rogers a déclaré que des opérations conjointes entre l’UE et les États-Unis sont nécessaires pour se défendre contre l’espionnage économique chinois.

«Nous n’avons pas de front uni contre l’espionnage industriel de la Chine», a-t-il déclaré, selon Intellectual Property Watch, un service d’informations à but non lucratif sur les politiques de propriété intellectuelle.

Juste avant l’audience, le 10 décembre, Rogers s’est adressé à la menace de l’espionnage étranger via Fox News. Dans une discussion sur la NSA, il a expliqué que d’autres pays ont des programmes de renseignement contre les États-Unis, et que leurs objectifs sont malveillants.

«Le débat est de savoir si la NSA est vraiment mauvaise. Les Chinois sont sur nos réseaux, les Russes sont sur nos réseaux, les Iraniens sont sur nos réseaux», a déclaré Rogers.

Rogers a ajouté qu’il croit que l’administration Obama devrait expliquer les programmes de la NSA et les protections qui sont en place au public pour éviter les abus.

«Cela ne veut pas dire que les gens qui travaillent pour la NSA et qui ont prêté serment sur la constitution sont mauvais», a-t-il annoncé. «Mais je vous garantis que les services des renseignements russes, chinois et iraniens sont mauvais.»

Les réformes proposées

Rogers a été parmi plusieurs personnes invitées à faire des remarques avant l’UE. Le Comité parlementaire des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures envisage plusieurs réformes de la politique de l’UE sur sa coopération avec les services de renseignements américains.

Parmi les propositions, il est question de mettre fin à plusieurs accords passés avec les États-Unis, y compris l’accord Safe Harbor qui protège les médiateurs d’Internet, et le programme de surveillance du financement du terrorisme qui donne aux États-Unis l’accès aux données bancaires.

Le 19 décembre, le comité a reçu un résumé oral des réformes proposées à la NSA qui ont été inclus dans un rapport de la Maison Blanche rendu public la veille, selon Intellectual Property Watch.

Parmi les 46 recommandations du rapport, se trouve une réforme de l’une des pratiques les plus controversées de la NSA: la vaste collection des données de tous les appels téléphoniques américains à l’étranger. Le rapport propose un consortium, la conservation des données dans les mains de sociétés privées de télécommunications, et octroie au gouvernement l’accès à des dossiers spécifiques seulement par une ordonnance du tribunal.

Le comité a invité l’ancien agent de la NSA Edward Snowden pour témoigner. Snowden a divulgué les documents de la NSA à la presse, il se trouve actuellement en Russie où il a demandé asile. Le journaliste du Guardian, Glenn Greenwald, à qui Snowden a fourni les documents a déjà témoigné.

Contre-espionnage

Rogers souligne la nécessité de lutter contre l’espionnage dans son témoignage devant l’UE, peut être que c’est un signe qui montre les services de renseignement vont au-delà de défendre les opérations de renseignement américains uniquement sur la base de la prévention du terrorisme.

Le «budget noir» proche de 38 milliards d’euros de la NSA, de l’Office national de reconnaissance, de la CIA, du Programme national scientifique geospatial a été parmi les documents volés par Snowden.

Le budget montre que ces entités ont cinq missions essentielles: lutter contre l’espionnage étranger avec 2,8 milliards d’euros. Il y a 3,1 milliards d’euros dédiés à la défense contre les cyber-intrusions et pour prévenir la propagation des armes de destruction massive, selon les données du Washington Post.

Historiquement, l’espionnage était généralement utilisé en temps de guerre et les départements concernés étaient démantelés après le conflit. Cela a cependant changé avec la montée du communisme et l’utilisation intensive des espions pour l’infiltration, le vol de technologies clés, et la subversion.

Le directeur à la retraite du Service national clandestin de la CIA et le chef du département de contre-espionnage de la CIA, Michael J. Sulick, détaille l’histoire des opérations de renseignement américaines dans son livre récent, Espions américains.

Sulick, ainsi que de nombreux autres anciens agents des services de renseignement, affirment que l’espionnage étranger contre les États-Unis, surtout en provenance de Chine et de la Russie demeure un problème important et grave.

«En 2007, la directeur du contre-espionnage national, Joel Brenner, a affirmé ‘qu’il y a maintenant 140 services de renseignement étrangers qui tentent de pénétrer dans les organisations des États-Unis ou dans les organisations des États-Unis à l’étranger, et que pour beaucoup d’entre eux, nous sommes leur cible numéro un’», a écrit Sulick.

L’ancien agent de la CIA Henry Crumpton a aussi écrit dans son livre, L’art de l’intelligence, «La Russie et la Chine ont probablement plus d’espions clandestins à l’intérieur des États-Unis maintenant, dans la deuxième décennie du 21e siècle, que pendant la guerre froide.»

Version en anglais: EU Needs NSA to Fight Chinese Espionage: Intelligence Chief

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