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De plus en plus d’Italiens choisissent d’émigrer

Écrit par Marco Tistarelli, Epoch Times
15.10.2014
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  • Timbre commémorant l’émigration italienne au siècle dernier. (Shutterstock)

ROME – Le flot ne saurait s’arrêter, l’Italie fait ses bagages et se dépeuple. De plus en plus d’Italiens décident de quitter leur pays et de s’établir à l’étranger. Le nombre est presque le double si on compare avec les nouveaux arrivants.

Ça ne ressemble quand même pas aux vagues d’émigration de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, lorsque des millions d’Italiens – d’abord ceux du Nord et ensuite ceux du Sud – ont fui la misère et la faim pour, la plupart, arriver sur le continent américain. Toutefois, la Fondazione Migrantes (fondation des émigrants) enregistre un flot constant d’allers simples et constate que la récession et la crainte du chômage sont les raisons principales derrière ce mouvement.

Après la Seconde Guerre mondiale, il y a eu les boîtes de carton en guise de valises, les semaines de voyage et la quarantaine. Le visage de la migration italienne actuelle est plutôt celui des prix abordables des billets d’avion et des téléphones intelligents pour demeurer en contact avec les proches. Selon le rapport Italiens dans le monde de la Fondazione Migrantes, présenté à Rome le 8 octobre dernier, environ 94 000 personnes ont quitté leur ville d’origine en 2013, soit une augmentation de 16 % par rapport à l’année précédente.

Durant les six premiers mois de 2014, AIRE (le registre des Italiens d’outre-mer) a reçu l’inscription de 12 933 nouvelles personnes, soit une augmentation de 75 % par rapport à 2013. Ce nombre s’ajoute aux 4,5 millions environ d’Italiens déjà enregistrés. La destination principale est le Royaume-Uni, suivie de près par l’Allemagne, la Suisse et la France.

Au cours des dernières années, c’était plutôt les hommes qui quittaient, bien que l’écart ne soit pas très grand : en 2013, ils constituaient 56,3 % des migrants contre 56,2 % en 2012. Ce n’est pas surprenant que les jeunes cherchent à tenter leur chance ailleurs. Avec un des pires taux de chômage des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – près de 40 % chez les 18 à 34 ans, parmi ceux qui ont un emploi, la moitié sont occasionnels – le tiers des gens de ce groupe d’âge habite maintenant à l’étranger.

  • De jeunes Italiens de gauche manifestent contre le chômage et l’austérité le 1er mai 2014 à Turin. La situation économique pousse de nombreux Italiens à émigrer. (Marco Bertorello/AFP/Getty Images)

«Il n’est pas exact de parler d’un exode des cerveaux», a commenté lors de la présentation du rapport Mario Giro, le secrétaire adjoint aux Affaires étrangères, dont le portfolio comprend les Italiens de la diaspora. M. Giro faisait allusion à la migration de travailleurs hautement qualifiés qui vont à l’étranger pour de meilleures conditions de travail et de vie. Il a ajouté que le phénomène est plutôt répandu et que, de nos jours, les Italiens ne fuient pas la guerre ou la persécution religieuse et qu’ils sont en mesure de choisir.

«[De nos jours] émigrer signifie se déplacer, mais aussi demeurer en communication constante avec sa famille par l’entremise de Skype et avoir la chance de revenir. Les gens ne quittent pas définitivement», a commenté M. Giro.

L’année dernière, le Conseil européen de la recherche (CER) a honoré 312 chercheurs en leur octroyant 821 millions de dollars pour faire avancer leurs projets. Il y avait parmi eux 46 Italiens, en deuxième place derrière l’Allemagne avec 48. En revanche, seulement 20 d’entre eux travaillent actuellement en Italie.

On remarque également que, sur les réseaux sociaux, les pages et les groupes dédiés aux communautés italiennes d’outre-mer sont en expansion. C’est un lieu d’échange virtuel où les gens partagent leurs succès et leurs échecs. C’est une manière de maintenir les sociétés d’aide mutuelle, qui ont été établies au siècle dernier pour venir en aide aux familles italiennes dans le besoin. Aujourd’hui, le portail italianinelmondo.it indique qu’il y a plus de 7500 associations italiennes dans le monde, la plupart en Amérique du Nord.

C’est le passage du flambeau dans l’ère digitale. «Pendant plus d’un siècle, les associations italiennes à l’étranger ont compensé l’absence de l’État. Aujourd’hui encore, on retrouve cette forme particulière d’aide mutuelle et de solidarité qui fait partie d’être italien, et cela dépasse les frontières nationales», indique le rapport de Fondazione Migrantes.

Le rapport affirme que les données présentées prennent aussi en compte la migration du Sud vers le Nord, la mobilité et la formation des chercheurs italiens qui travaillent à la frontière du canton suisse Ticino et la comparaison avec les principaux pays européens. Le rapport fait état d’un «portrait articulé au sujet de l’importance de la mobilité italienne moderne, ses caractéristiques, ses tendances et son évolution».

Version originale : More and More Italians Choose to Move Abroad

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