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La fête de l’Halloween peut-elle traumatiser nos enfants?

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
29.10.2014
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  • (Nathalie Dieul/Époque Times)

Fantômes, sorcières, coupeurs de tête ensanglantés, squelettes… toute sorte de personnages se promènent dans les rues le soir de l’Halloween. Faut-il craindre de traumatiser nos enfants pendant une telle fête? À quoi devons-nous faire attention pour nous assurer qu’ils aient seulement du plaisir lors de cette fête si populaire en Amérique du Nord? Et qu’en est-il des films d’horreur que la tradition veut que l’on regarde pendant cette période de l’année? Voici l’avis d’une spécialiste, Françoise Maheu, professeure chercheure au département de psychiatrie de l’Université de Montréal.

Mme Maheu se spécialise en imagerie cérébrale chez les adolescents, particulièrement à propos du circuit de la peur et du circuit des récompenses.

Époque Times (É.T.) : L’Halloween peut-elle faire tellement peur à certains enfants qu’ils en restent traumatisés?

Françoise Maheu (F.M.) : En général, ce n’est pas nécessairement une période qui va faire réagir plus des enfants qui sont anxieux, qui sont atteints d’un trouble anxieux. C’est sûr qu’il y a plus de stimuli extérieurs qui pourraient susciter la peur, mais ça ne déclenche pas comme tel ce qu’on appelle une attaque de panique ou une crise d’anxiété.

É.T. : Qu’est-ce qui est le plus important pour nous assurer que tout se passe bien le soir de l’Halloween?

F.M. : On recommande évidemment aux parents de jeunes enfants, jusqu’à 10 ans au moins, de les accompagner ce soir-là. Quand ils se promènent dans les rues, techniquement ils ne devraient pas être seuls, donc techniquement ils ne devraient pas être exposés à des craintes ou à des peurs sans avoir des ressources pour se sécuriser. […] Je suis surprise de constater qu’il y a de jeunes enfants qui se promènent seuls ou avec des adolescents qui peuvent décider de partir avec leurs amis et le jeune enfant est moins sécurisé dans ce temps-là. Donc, c’est vraiment important qu’il y ait une présence parentale pour qu’il y ait un réconfort rapide si jamais il arrive quelque chose. […] Quand le parent est là et que les choses sont bien gérées, il n’y a pas de problème.

  • (Nathalie Dieul/Époque Times)

É.T. : Si l’on sait que notre enfant est particulièrement peureux, devrait-on choisir de visiter certaines maisons et pas d’autres?

F.M. : Oui, et surtout être à l’écoute des demandes de l’enfant. Il y a des enfants qui sont extrêmement motivés quand ils partent, finalement ils se promènent dans la rue, il fait noir, il y a toute sorte de monde habillé bizarrement, alors si l’enfant finit par manifester qu’il veut rentrer, il faut être à l’écoute. […] Habituellement, les parents font attention, ils connaissent leurs jeunes. Ils savent à quoi les exposer et à quoi ne pas les exposer.

É.T. : Faut-il éviter certains costumes?

F.M. : Je dirais qu’en général, les jeunes enfants, 7 ans et moins, ne sont pas ceux qui sont attirés à se déguiser dans des choses plus gore, c’est après en général. Ce ne sont pas eux qui vont demander de porter le costume de squelette ou de zombie ou de vampire. C’est très rare. Ils vont plutôt aller vers des pirates, des petits animaux, des petites princesses pour les petites filles. C’est plutôt dans l’état de prépuberté qu’on peut être plus intrigué par tout cet univers-là. Rendu à cet âge-là, quand même, il y a un certain niveau de discernement. Ils comprennent que ça fait partie du jeu finalement. C’est pour ça que c’est important qu’il y ait un adulte avec les jeunes enfants pour leur expliquer, s’ils ont peur en voyant des plus vieux habillés comme ça, que c’est un jeu, que la personne n’est pas vraiment blessée.

É.T. : Si l’on est soi-même déguisée en sorcière par exemple, et qu’on dit en blague à un jeune enfant qu’on va le transformer en crapaud s’il n’est pas sage, il se peut que l’enfant le prenne au sérieux…

F.M. : Des fois on pense qu’on fait une blague et l’enfant ne le vit pas bien. Je pense que l’important c’est de bien récupérer ça par la suite et d’expliquer que c’était une blague et que, évidemment, on ne va pas faire ça, que ce n’est pas des choses qui se font, on peut remettre ça dans le contexte d’Halloween […] Mais, techniquement, à moins que l’enfant ait une importante vulnérabilité à la pathologie, il ne devrait pas rester marqué par ça. Tant que c’est récupéré, ça ne devrait pas porter de problème à long terme. […] Je pense que les enfants, en général, savent que ça se veut une fête et que ça se passe dans la bonne humeur et dans un esprit positif, même s’il s’agit de faire des petites peurs ou d’imiter des fantômes.

É.T. : Souvent, les parents permettent aux enfants de regarder des films d’horreur dans la période de l’Halloween. À partir de quel âge devrait-on les laisser en regarder pour qu’il n’y ait pas de séquelles?

F.M. : Ça dépend du niveau de maturité de l’enfant mais, personnellement et surtout dans le contexte de ma pratique clinique, en bas de 10 ans, il faut vraiment se poser la question : quel genre d’enfant on a? Il y a des enfants qui sont capables de prendre certaines choses vers l’âge de 8, 9 ans. On peut commencer à les exposer à des films peut-être un peu plus chargés en ce qui concerne les émotions négatives, mais je ne le recommande certainement pas en bas de 6 ans. Si oui, il va y avoir des cauchemars qui vont être entraînés par des choses qu’ils peuvent avoir vues et puis, oui, ça peut durer un certain temps. Donc, c’est vraiment déconseillé d’exposer des jeunes enfants en bas de 6 ans, même à des films comme Batman, Spiderman, qui sont des films extrêmement violents, des films qui peuvent faire peur. Des gros films d’horreur chargés, avec beaucoup de gore et de matériel gore, moi, vraiment, en bas de 6 ans, je ne recommande pas, et même en bas de 10 ans, il faut voir quel est le niveau de maturité.

É.T. : Peut-on faire confiance dans les cotes gouvernementales qui interdisent certains films à des enfants selon leur âge?

F.M. : Absolument. Quand ils disent 14 ans, ça devrait vraiment être 14 ans. Quand ils disent 18 ans, ça devrait vraiment être 18 ans. Parfois, on ne fait pas assez attention à ce genre de détails ou on pense que notre enfant est capable de le prendre. Puis, on se rend compte au bout du compte que non.

É.T. : Les parents devraient-ils aussi regarder eux-mêmes les films qu’ils autorisent à leurs enfants avant de laisser ceux-ci les regarder?

F.M. : Oui, ça peut être une technique que les parents peuvent considérer. Il y a même des films qui sont faits plus pour un public enfant, mais qui vont quand même faire peur. Ce n’est pas parce qu’il y a des jeunes enfants qui jouent dedans que ça justifie d’exposer de jeunes enfants à les voir.

 

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