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Petite histoire du temps

Écrit par Angélique Raimbaut, Epoch Times
08.10.2014
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  • Copie d’un réveil à bougie utilisé en Europe dès le IXe siècle. (collection du Musée de l’horlogerie et du décolletage de Cluses) (Charles Savouret - Ville De Cluse)

Avant l’invention des montres et des horloges, comment faisait-on pour se repérer au cours de la journée? Comment se donner rendez-vous et surtout arriver à l’heure? L’anecdote raconte que le retard d’un officier et de ses troupes, sur le champ de bataille, aurait mené Napoléon à la défaite.

Dans l’Antiquité, les Grecs et les Romains utilisaient le cadran solaire: une pique solidement ancrée dans la paroi verticale d’un mur, de sorte que la course du soleil fasse projeter et déplacer l’ombre de la pique, en direction des heures inscrites sur le mur. Le problème était que ces cadrans dépendaient de journées bien ensoleillées. La nuit ils ne pouvaient plus donner l’heure. L’astrolabe et le nocturlabe ont été adaptés pour connaître l’heure la nuit. Ils se servent des étoiles et de leur course, dans le ciel, comme repères du temps qui passe.

Les marins se servaient d’un sablier pour mesurer le temps et d’une boussole pour se repérer dans la mer. Au moyen de ces deux instruments, ils pouvaient connaître le temps parcouru et estimer leur position géographique.

Les civilisations antiques, chinoises et musulmanes, connaissaient un niveau scientifique et technologique avancé. Ainsi, la Route de la Soie a contribué à véhiculer la connaissance d’inventions technologiques, comme l’horloge à eau, appelée aussi clepsydre. Ce procédé n’était pas totalement fiable suite aux altérations de l’eau en fonction de l’environnement extérieur.

Des lampes graduées au réveil

Au Moyen-Âge, le temps était surtout réglé sur les offices religieux. Les ecclésiastiques chargés de faire sonner les cloches devaient se réveiller au bon moment, comme le rappelle les paroles de la comptine: «Frère Jacques, où es-tu? Sonnez les matines: Ding! Deng! Dong!» Ils avaient inventé le réveil à bougie au moyen d’une chandelle sur laquelle les heures étaient graduées, il suffisait d’allumer pour voir fondre la bougie et passer les heures. Utilisant le même système d’heures graduées, la lampe à huile a remplacé la bougie. Ces systèmes, plus fiables que les clepsydres, se sont davantage répandus.

Mais comment se réveiller à une heure voulue, avec une bougie qui se consume silencieusement? Une tige métallique reliée à un grelot était enfoncée dans la cire de la bougie, à la graduation de l’heure où l’on voulait se réveiller. Au fur et à mesure que la cire fondait, la bougie diminuait pour atteindre le niveau de l’aiguille. Celle-ci finissait par se détacher de la cire molle et tombait en faisant tinter son grelot contre la surface métallique du bougeoir, réveillant ainsi le dormeur.

Plus tard, seront développés des mécanismes automatiques. De là seraient nées, en France, les premières horloges, du grec hôrologion qui signifie «dire l’heure», dont l’existence remonterait au XIVe siècle.

Certaines bourgades ont préféré s’émanciper de ce «temps divin» qui divisait la journée en cinq temps de prière. Apparaissent alors les beffrois. Les cloches sonnent toutes les heures découpant désormais la journée en «temps profane», définitivement orienté vers les activités commerçantes.

Le mécanisme à échappement

Le mécanisme, faisant fonctionner une horloge, a besoin d’énergie qui doit être transmise et canalisée pour permettre sa régulation stable, marquant un rythme régulier. Les horloges hydrauliques précèdent le mécanisme à échappement. Inventées en Chine médiévale, elles seront utilisées par l’horlogerie française.

Un système de poids fournit l’énergie motrice nécessaire, transmise par un mouvement de balancier. Véritable régulateur d’énergie, le pendule libère et retient alternativement la chute du poids transmettant ce mouvement aux aiguilles. Cependant, ils manquent de fiabilité.

Le ressort à spirale remplace le poids et le pendule, le mécanisme se réduit et peut alors s’intégrer dans des horloges miniatures qui ornent désormais le bureau, ou habillent la cheminée. Ces horloges peuvent être richement décorées, ornées de dorures, faites de bronze, de marbre...

Remettre les pendules à l’heure

Avec l’ère industrielle, des montres de poche seront réalisées. On les appelle des oignons, par leur ressemblance avec ces bulbes, puis goussets, car ils seront pourvus d’une chaînette prévue pour se fixer à ce gilet en soie du même nom, sans manches, que portaient les hommes au-dessus de leur chemise.

Avant l’invention de l’électricité, ou des piles, le mécanisme d’une horloge ou d’une montre fonctionnait au moyen d’un ressort qu’il fallait remonter régulièrement, sous peine de ne plus être à l’heure. Alors comment faire pour remettre les pendules à l’heure? L’ancêtre de notre horloge est munie d’une loupe et d’un canon miniature. Elle devait être positionnée de façon à ce que les rayons du soleil passent à travers la loupe et se projettent sur la poudre à canon. Les rayons chauffaient suffisamment pour brûler la poudre et le canon tonnait à midi, d’où l’expression «midi pétante». Actuellement, notre horloge parlante est joignable sur simple appel téléphonique au 3669.

L’horlogerie connaît-elle la crise?

Qui pourrait deviner que nos montres sont nées au milieu du bétail et des pâturages? Au XIXe siècle, ce sont des agriculteurs et éleveurs qui ont développé des ateliers de fabrique de pièces horlogères. En effet, l’hiver, cette activité leur fournissait un revenu d’appoint. Les pièces étaient ensuite envoyées en Suisse, pour le montage.

Avec l’invention des montres de poche et, plus tard, des bracelets- montres, la fabrique horlogère devient une industrie de précision, à l’image des bijoutiers. Les aiguilles finement ciselées et le cadran minutieusement décoré font naître des objets uniques et même personnalisés.

À partir des années 1970, l’affichage à quartz, et récemment à LED, fait décliner l’horlogerie mécanique au profit de l’électronique. Mais les fabriques horlogères s’adaptent en se spécialisant dans la mécatronique (fusion de la mécanique, de l’électronique et de l’informatique). Les usines de décolletage produisent des pièces de précision destinées à des secteurs aussi variés que l’horlogerie, l’automobile, l’aéronautique, l’aérospatiale, le médical, l’électroménager, la connectique, le machinisme agricole, le bâtiment, les travaux publics, l’armement et le nucléaire.

Aujourd’hui, plus de la moitié de ces usines de décolletage se concentrent en périphérie de Genève, en Haute-Savoie et en Franche-Comté, anciennement territoires privilégiés des fabriques de pièces horlogères et de leur commerce avec la Suisse.

Pour en savoir plus:

Au coeur de la vallee de l’Arve, le Musee de l’horlogerie et du decolletage se propose de vous faire remonter le temps, a travers expositions et animations tout au long de l’annee.

Musée de l’horlogerie et du décolletage

100 place du 11 novembre

74300 Cluses

04 50 96 43 00, musee@cluses.fr

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.