Au-delà de la science

Un physicien explique pourquoi l’âme pourrait exister

Écrit par Tara MacIsaac, Epoch Times
16.12.2014
  • «Âme immortelle de l’adepte taoïste» ou «Origin of a new being in the place of power». Image provenant du livre Le Secret de la fleur d’Or (En chinois : 太乙金華宗旨; pinyin : Tài Yǐ Jīn Huá Zōng Zhǐ) un livre taoïste sur la méditation. (Wikimedia commons)

L’univers est rempli de mystères qui remettent en question notre savoir actuel. Dans la série «Au-delà de la science», Epoch Times rassemble des récits à propos de ces phénomènes étranges pour stimuler notre imagination et nous amener à découvrir des horizons insoupçonnés. Sont-ils vrais? À vous de décider.

Henry P. Stapp est un physicien théoricien de l’université de Californie-Berkeley qui a travaillé avec quelques-uns des pères fondateurs de la mécanique quantique. Il ne cherche pas à prouver l’existence de l’âme, mais il dit que l’existence de l’âme s’inscrit dans le cadre des lois de la physique.

Il est faux de dire que la croyance en l’existence de l’âme n’est pas scientifique, selon Stapp. Ici, le mot «âme» se réfère à une personnalité indépendante du cerveau ou du reste du corps humain, qui peut survivre après la mort. Dans son article, Compatibility of Contemporary Physical Theory With Personality Survival (Compatibilité des théories de la physique contemporaine et de la survie de la personnalité), il écrit : «Les doutes sérieux sur la survie de la personnalité, seulement basés sur la croyance que la survie après la mort est incompatible avec les lois de la physique, sont dénués de tout fondement.» 

Il travaille avec les principes d’interprétation de la mécanique quantique de Copenhague – plus ou moins les principes utilisés par les fondateurs de la mécanique quantique, Niels Bohr et Werner Heisenberg. Même Bohr et Heisenberg étaient en désaccord sur les principes de fonctionnement de la mécanique quantique, les compréhensions de la théorie se sont depuis diversifiées. L’article de Stapp sur les principes d’interprétation de Copenhague a été influent. Il l’a écrit dans les années 1970, et Heisenberg a même écrit une annexe.

Stapp a noté, sur ses propres concepts : «Il n’y avait aucun indice dans mes descriptions précédentes (ou conception) de cette mécanique quantique orthodoxe sur une quelconque notion de la survie de la personnalité.»

Pourquoi la théorie quantique pourrait-elle inspirer la théorisation sur la vie après la mort?

Stapp explique que les fondements de la théorie quantique demandent essentiellement aux scientifiques de diviser le monde en deux parties. Au-dessus de la séparation se trouvent les notions mathématiques classiques pouvant décrire les processus physiques de manière empirique. En dessous de la séparation, la mécanique quantique décrit cet endroit comme un domaine «qui n’implique pas complètement le déterminisme physique».

De ce domaine en dessous de la séparation, Stapp écrit : «On trouve généralement que, pour aborder l’évolution du système se trouvant en dessous de la séparation, il est inconcevable de le rapprocher à quelconque description classique de propriétés visibles par l’observateur.»

Alors, comment les scientifiques observent-ils l’invisible? Ils choisissent des propriétés particulières du système quantique et montent un dispositif pour en observer les effets sur les processus physiques «du domaine situé au-dessus de la coupure».

La clé est le choix de l’expérimentateur. Lorsqu’on travaille à l’intérieur du système quantique, le choix que fait l’observateur a un impact sur ce qui se manifeste et peut être démontré au-dessus de la séparation.

Stapp cite l’analogie de Bohr pour décrire cette interaction entre un scientifique et le résultat de son expérimentation : «[C’est comme] un homme aveugle avec sa canne : quand la canne est tenue de façon relâchée, la frontière entre la personne et le monde extérieur est la division entre la main et la canne; mais lorsque la canne est tenue fermement, elle devient une partie de l’explorateur : la personne sent que le bout de la canne devient une prolongation d’elle-même.»

Le physique et le mental sont liés de façon dynamique. En ce qui concerne la relation entre l’esprit et le cerveau, il semble que l’observateur puisse maintenir une activité cérébrale qui autrement serait éphémère. C’est un choix similaire à celui que le scientifique fait lorsqu’il choisit quelle propriété du système quantique il va étudier.

L’explication quantique à propos de comment l’esprit et le cerveau peuvent être séparés ou différents et en même temps reliés par les lois de la physique «est une révélation qui est la bienvenue», écrit Stapp. «Cela résout un problème qui sévit autant en science qu’en philosophie depuis des siècles – l’observateur scientifique créatif devra soit considérer comme un seul élément l’esprit et le cerveau, soit considérer le cerveau comme étant dynamiquement indépendant de l’esprit.»

Stapp ajoute que rien n’est contraire aux lois de la physique dans le fait de penser que la personnalité d’une personne décédée puisse s’attacher à une personne vivante, comme dans le cas des soi-disant possessions par des esprits. Ça ne demande pas de changer les fondements de la théorie traditionnelle, bien que ça «demande d’assouplir l’idée selon laquelle les évènements physiques et mentaux n’existent que de façon indissociable».

Les théories de la physique classique ne peuvent qu’éluder le problème, les physiciens classiques ne peuvent que travailler à discréditer l’intuition en la reléguant sur le plan de la confusion humaine, explique Stapp. La science devrait plutôt, dit-il, reconnaître «les effets physiques de la conscience comme une problématique physique ayant besoin d’être comprise en termes dynamiques».

Comment cette compréhension affecte-t-elle la structure morale de la société?

En outre, il est impératif pour maintenir la moralité humaine (à des niveaux acceptables) de ne pas considérer les gens seulement comme des machines de chair et de sang.

Dans un autre article, intitulé Attention, Intention, and Will in Quantum Physics (Attention, intention et désir en physique quantique), Stapp écrit : «Il est bien connu maintenant que l’assimilation par la population en général de la vision "scientifique", selon laquelle chaque être humain est – à la base – un robot mécanique pourrait sans aucun doute avoir des impacts importants et destructeurs sur les fondements moraux de la société.»

Il écrit au sujet de la «tendance croissante des gens à se disculper eux-mêmes en utilisant l’argument selon lequel ils ne seraient pas responsables directement, mais les responsables seraient plutôt les processus mécaniques internes : "mes gènes m’ont poussé à le faire"; ou "mon taux de sucre élevé m’a fait agir". Rappelons-nous la tristement célèbre défense du Twinkie(1), qui a évité le pire à Dan White, qui n’a écopé que de cinq ans pour les meurtres du maire George Moscone et de son superviseur Harvey Milk».

1. Un Twinkie est une génoise fourrée à la crème populaire aux États-Unis.

Version originale : A Physicist’s Explanation of Why the Soul May Exist