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Retrouver l’essence de Noël

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
17.12.2014
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  • Une partie de la famille Lemay lors du traditionnel repas de Noël, le seul moment de l’année où la famille au complet se réunit. (Claude Lemay)

Des montagnes de cadeaux emballés sous le sapin, quelle merveille! Cependant, trouver des cadeaux pour chaque membre d’une famille nombreuse peut s’avérer un véritable casse-tête pour ceux qui doivent les acheter, d’autant plus qu’il faut se renouveler chaque année. Une famille bien québécoise de Granby a fini par décider de changer leur manière de fêter Noël pour retrouver l’essence de cette fête familiale par excellence.

Raymond et Marie-Jeanne Lemay avaient l’habitude de fêter Noël en grand avec leurs quatre enfants, les conjoints de ceux-ci et leurs petits-enfants. Ils décoraient un grand sapin, préparaient des bons plats et recevaient tout le monde dans leur belle maison de Granby. Sous le sapin, ils disposaient deux cadeaux pour chaque membre de la famille : un gros cadeau et un petit.

Le couple voulait toujours faire plaisir à tout le monde. Au moins deux mois avant le 25 décembre, ils commençaient leurs recherches dans les magasins, essayant de trouver le cadeau idéal pour chacun. Marie-Jeanne se souvient : «Ça faisait des montagnes de cadeaux à envelopper! Dans ce temps-là, j’avais du plaisir à faire ça.»

Puis, avec les années, les petits-enfants vieillissant, les demandes pour des cadeaux particuliers sont devenues de plus en plus précises, ce qui était un plaisir s’est transformé en corvée : «on voulait telle chose, de telle couleur, de telle grandeur». À un moment donné, ça n’en finissait plus. Jusqu’au jour où, il y a une dizaine d’années, une des petites-filles, adolescente, a voulu comme cadeau «des gants de ski noirs de telle grandeur et de telle marque». Raymond et Marie-Jeanne ont essayé de trouver les fameux gants dans de nombreux magasins de Granby et de Montréal, sans succès.

«À ce moment-là, on s’est dit que c’était ridicule», raconte Mme Lemay. D’un commun accord avec son mari, elle a décidé que ce serait la dernière année où ils se casseraient autant la tête pour des cadeaux et qu’ils essaieraient plutôt de retrouver l’essence de la fête de Noël. «On a décidé de tout annuler ça; ce qui était important, c’était de se réunir.»

Au Noël suivant, toute la famille avait été mise au courant et tous étaient d’accord. Il était décidé qu’il ne serait plus permis de donner des gros cadeaux comme dans le passé et que chaque famille, à la place, pouvait faire un seul cadeau à chacune des familles, mais ce cadeau devait être fait maison. Tout l’argent que les parents Lemay dépensaient habituellement en cadeaux serait mis de côté sur un compte pour louer un chalet une autre année et inviter toute la famille à passer de belles vacances en faisant de belles activités, tous ensemble.

  • Lors du Noël de 2002, la famille Lemay a décidé de retrouver l’essence de Noël, et de profiter de ce beau moment en famille. Ici, sous les yeux de son mari Raymond, Marie-Jeanne lit un poème composé par leurs petites-filles. (Claude Lemay)

Le 24 décembre 2002, toute la famille Lemay se réunit donc chez la sœur cadette, Suzanne. Les parents commençant à vieillir, il fallait bien que les enfants prennent le relais. Les cadeaux ne formaient pas une montagne comme dans le passé; cependant, on aurait dit que le plaisir de les déballer avait redoublé, puisque personne n’avait une idée de ce qu’ils pouvaient contenir. Certains avaient fait des pots de betteraves marinées, d’autres des CD de compilation de musique, d’autres encore des petits sacs contenant tous les ingrédients pour réaliser un thé chaï à l’indienne, accompagné de la recette. Raymond et Marie-Jeanne ont reçu un poème composé et calligraphié par deux de leurs petites-filles. Chacun avait eu du plaisir à s’adonner à la créativité, la soirée de Noël fut une belle réussite familiale.

Pendant les années qui ont suivi, la règle du cadeau «fait maison» n’a pas tenu, mais Marie-Jeanne et Raymond, qui sont maintenant arrière-grands-parents, ont tenu bon. Ils ne donnent plus de cadeaux de Noël, sauf aux plus jeunes : «les bébés, c’est plaisant de leur donner quelque chose». Cependant, les quatre grands enfants du couple ne peuvent pas se retenir de donner des cadeaux à leurs parents vieillissants : «On leur dit toujours "laissez donc faire", mais ils tiennent encore à nous en donner. Même s’ils ne nous en faisaient pas, nous autres on serait bien content quand même», explique l’arrière-grand-mère.

Quelques années plus tard, la famille Lemay a utilisé l’argent mis de côté sur le compte spécial : elle a loué un grand chalet sur le bord d’un lac où chacun pouvait s’adonner à différentes activités comme le vélo, le VTT ou la promenade. Toute la famille a fait un tour de ponton à moteur et jouait à des jeux. C’était une magnifique fin de semaine d’automne, où les couleurs des feuilles étaient à leur maximum. Cependant, le plus important pendant cette longue fin de semaine de quatre jours, c’est qu’ils ont enfin passé du temps tous ensemble, bien plus que lors de la traditionnelle fête de Noël qui est le seul moment de l’année où chacun, même ceux qui vivent loin, se libère au même moment pour passer du temps ensemble.

Au chalet, le soir, certains jouaient à des jeux en pyjamas alors que les trois fils de Raymond et Marie-Jeanne jouaient de la guitare, accompagnés au chant par une partie de la famille. Suzanne, la seule fille du couple, a apprécié particulièrement les matins : «Se lever ensemble, ce n’est pas pareil. Le matin chacun se lève à son rythme. Les conversations qui n’ont pas eu lieu le soir peuvent avoir lieu à ce moment privilégié.» Finalement, chacun a bien plus apprécié cette réunion de famille que le fait d’avoir de gros cadeaux de Noël comme auparavant : «c’était tellement mieux! C’était plus le fun que Noël», s’exclame Claude, le deuxième fils. «On s’en souvient tous, on en parle encore», ajoute sa petite sœur. «Ça avait été merveilleux!», confie leur mère.

Pendant ces quatre jours merveilleux, Raymond Lemay a pris de nombreuses photos de tout le monde. Il a réuni les plus belles qu’il a fait imprimer en calendrier… qu’il a donné à chacun au Noël suivant! La famille Lemay continue à se réunir chaque année pour la fête de Noël, sans le stress qu’occasionnait l’achat des gros cadeaux. Ils ont toujours du plaisir à passer ce moment en famille. Marie-Jeanne espère maintenant que ses enfants prennent le relais et organisent, à leur tour, une belle fin de semaine comme celle du chalet du Lac-à-l’Eau-Claire avec l’argent des cadeaux de Noël qui s’est accumulé à nouveau dans le compte en banque…

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