Crédible le projet de Mars One?

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
12.02.2014
  • Une partie de la base que Mars One prévoit installer sur la planète rouge. (Mars One)

En 2025, un premier équipage de quatre terriens devrait fouler le sol martien grâce à une organisation sans but lucratif des Pays-Bas, Mars One. Plusieurs Québécois pourraient faire partie de cette manifestation du rêve humain de longue date qui est de vivre sur la planète rouge. Le projet, qui serait financé en majeure partie par une téléréalité, est-il plus utopique qu’à prendre au sérieux?

  • Norman Dominic Green est candidat sélectionné par l’équipe de Mars One. (Gracieuseté de Norman Dominic Green)

Nom : Norman Dominic Green

Sexe : homme

Âge : 37 ans

Pays : Canada

Langue : anglais

Diplômé d’un DEC en sciences humaines, Norman travaille actuellement comme technicien informatique. Ses intérêts sont multiples : bénévolat auprès des jeunes, apprendre sur le monde qui l’entoure, peu importe le médium, et se récréer à travers différents jeux de stratégie. Divorcé, il est père de deux enfants.

«Ce qui donne la crédibilité au projet Mars One est l’équipe qui constitue cette organisation. Je me suis particulièrement intéressé au Dr Norbert Kraft, qui a travaillé pour la NASA et pour d’autres agences spatiales internationales. Il s’intéresse beaucoup à l’aspect du dynamisme de groupe. Cela démontre l’intérêt de l’équipe pour les petits détails qui sont, en fin de compte, bien importants.»

  • Un des candidats très critiques qu’a pu retenir le projet Mars One, Benjamin Jebrak. (Benjamin Jebrak)

Nom : Benjamin Jebrak

Sexe : homme

Âge : 32 ans

Pays : Canada

Langue : français

Fervent d’aventure depuis longtemps, Benjamin est plongé dans les eaux de la politique, du droit et du journalisme. Propriétaire d’entreprises offrant des services pour les journalistes et d’autres proposant de l’enregistrement vidéo aérien par drones, il se passionne pour les innovations technologiques, artistiques et scientifiques. Il est notamment fasciné par l’adaptation de l’humanité face aux défis qu’elle rencontre ainsi que sa force créatrice.

«Je suis le projet depuis ses débuts. Je l’avais croisé sur Internet comme je suis journaliste en technologie de l’information. Ça a toujours été utopique pour moi. Technologiquement, c’est impossible. Pour les radiations rencontrées pour aller sur Mars, on n’a pas de solution. Donc, le voyage est très risqué. Se rendre là-bas, c’est mortel. Ceci dit, j’ai quand même postulé comme candidat. […] Je ne trouve toujours pas que c’est crédible, ils ont des preuves à faire. C’est illusoire de faire confiance à ce projet avec les informations que les gens ont actuellement et on n’a pas grand-chose.

«Le talon d’Achille de ce projet, c’est la gestion humaine. Nous ne sommes plus dans les années 1800 où est-ce qu’on peut se permettre de gaspiller des vies humaines. Il faut avoir un plan B, il faut avoir une manière de les extraire en cas d’urgence. Et ça, Mars One n’en parle pas encore.

«Ça serait un peu bidon de dire que les personnes derrière Mars One sont des rêveurs. Si ce genre de gens-là n’existait pas, on n’aurait jamais envoyé de satellites sur Mars. Ça va insuffler un regain pour l’exploration spatiale, même s’il y a beaucoup d’activités spatiales qui vont avoir lieu cette année et dans les prochaines. Si Mars One peut faire tourner la tête des gens au nom de la science, je suis pour! Ça reste nécessaire, peu importe la forme que ça prendra.»

  • Le souhait du candidat Claude-Michel Laroche d’aller vivre sur Mars pourra être réalité grâce à Mars One. (Gracieuseté de Claude-Michel Laroche)

Nom : Claude-Michel Laroche

Sexe : homme

Âge : 32 ans

Pays : Canada

Langue : français

Physicien et ingénieur de Montréal, Claude-Michel s’abreuve de tout ce qui touche l’exploration spatiale depuis l’âge de huit ans. Ce Canadien, ayant aussi du sang italien, a toujours rêvé d’être astronaute. Même ses divertissements préférés sont à la sauce cosmique.

«J’ai trouvé que Mars One devenait plus crédible quand un contrat a été donné à Lockheed Martin [entreprise américaine et mondiale de défense et de sécurité], approvisionneur des États-Unis et du Canada en matériel militaire. On sait qu’il s’agit d’une entreprise multimilliardaire qui ne s’associerait pas à la légère avec n’importe qui. Plus il y a de gros participants venant de milieu d’affaires internationales qui s’associeront à Mars One, plus le projet sera solide.

«Selon moi, le fait que la NASA critique Mars One est un gain pour Mars One. La NASA a un quasi-monopole dans le domaine de l’espace. C’est une agence extrêmement respectée. Si une entreprise privée arrive et fait ce qu’elle n’a pas pu encore faire, ça crée un affrontement bénéfique pour l’avancement de l’exploration de l’espace.

«Ayant une formation scientifique, on m’a appris à ne pas tenir tout pour acquis et à remettre en question. Il n’y a aucune garantie que Mars One va réussir ce qu’elle veut faire pour 2025. Et encore, la date de 2025 est une date qui a déjà été modifiée dans leur échéancier. Il prévoyait arriver sur Mars quelques années plus tôt.

«Les deux fondateurs de Mars One avaient des postes bien placés dans des agences gouvernementales assez importantes et ils sont relativement jeunes. Si dans cinq ans, ils décident de tout arrêter, c’est leur carrière et leur crédibilité personnelle qu’ils mettent en jeu. S’ils échouent, ils ne pourront jamais être réembauchés dans le domaine.»