Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

L’obsession de la technologie outre Atlantique 

Écrit par Barry Cooper
18.02.2014
| A-/A+
  • Deux enfants jouent à des jeux vidéo sur leurs téléphones. Le monde subit l’essor de l’utilisation du smartphone qui aura, à long terme, un impact certain sur les relations humaines. (Sean Gallup/Getty Images)

J’ai remarqué quelque chose d’étrange concernant les étudiants de l’université de Calgary au Canada et de retour d’une grande université américaine, concernant toutes les universités à travers tout le continent; c’est l’utilisation presque universelle du smartphone et l’usage quasi constant de Facebook. La diffusion du smartphone chez les étudiants arrive à saturation. C’est un miracle qu’il y ait eu si peu d’impact.

L’été dernier, CBC a signalé que les sites de médias sociaux étaient surtout un moyen de stimuler l’ego. «Il s’agit de soigner votre propre image, la façon dont vous êtes vus, et également de vérifier la manière dont les autres réagissent devant cette image», a-t-il indiqué. L’observation est probablement vraie. Réfléchissons à un contexte historique plus large.

Tout a commencé il y a une génération, quand les baladeurs ont déplacé la musique de son contexte d’origine, de la salle de concert et de la maison. Les iPods ont continué la transformation d’une  beauté audible en un produit, comme de la musique d’ascenseur. On n’a plus besoin de patience et d’éducation pour comprendre la musique. On a demandé à des utilisateurs d’iPods pourquoi ils aiment tant leur appareil, ils répondent le plus souvent: il me donne le contrôle. Avec le contrôle, vient le plaisir d’écouter, et plus de surprise musicale.

Les jeunes brandissant des smartphones, se balançant en public, entièrement absorbés par leurs propres flux audios, ont créé un nouveau type d’espace public. Christine Rosen, rédactrice en chef de The New Atlantis, a déclaré qu’ils sont une  «présence absente», vivant dans le monde réel mais incapables d’être attentifs à ce qu’il s’y passe et incapables de se concentrer.

Modifier et vérifier les «mises à jour de statut» sur Facebook - un acte qui exprime également l’état réel d’anxiété- renforce cette présence absente en gaspillant des millions d’heures de vie réelle hors ligne par le «partage» de mises à jour de renseignements les plus banals avec des «amis en ligne». On utilise même le mot «ami» en tant que verbe, c’est significatif.

L’amitié véritable est une relation entre des personnes réelles. Ils se font confiance; ils échangent et partagent leurs intérêts et parfois leurs secrets. L’amitié prend du temps pour évoluer. Une amitié publique et instantanée est fausse, c’est une alliance de convenance avec des objectifs limités et définissables.

Une étude a découvert que Facebook permet aux ados de mieux «gérer leurs amitiés» et d’améliorer leur propre statut (et le statut de leur anxiété) en «acceptant comme ami» de plus en plus de gens que peut-être ils n’ont jamais rencontrés. Ce développement «Orwellien» culmine dans «robo-amis» et «social-robot» qui se cultivent l’un l’autre comme des personnes réelles.

En revanche, les amitiés réelles comportent des risques: la déception et le chagrin. Sans aucun doute, si on vous prend pour un idiot, un véritable ami vous le dira. En sous-traitant la tâche difficile de gagner de vrais amis et de développer l’amitié, tout ce que vous obtenez sont des amis fiables, anonymes, bien élevés et «Potemkine».

Alors quoi? Les gens avec des smartphones et Facebook ne voient pas l’apocalypse culturelle. Et pourtant, les dépossessions sont réelles!

En nous intégrant dans des technologies sociales confortables qui nous donnent ce à quoi nous aspirons, on rend de plus en plus difficile de réfléchir à la façon dont nous sommes formatés par celles-ci. Il y a quelques années, le philosophe George Grant se moquait d’un de ses collègues en informatique qui a déclaré, en toute sincérité, «l’ordinateur n’impose à personne comment il doit être utilisé».

Si cette phrase était vraie, pourquoi se soucierait-on de la monotonie de l’individualité technologique? Cela me rappelle les hippies qui, quand j’étais étudiant, se voulaient tous uniques mais sur le même modèle.

George Santayana l’a dit le mieux. «Les Américains aiment les trucs de mauvaise qualité», a-t-il observé. Et les Canadiens aussi. Puis il a ajouté: «Ce n’est pas la mauvaise qualité qui me dérange, c’est l’amour qu’on lui porte». Aimer des machines amicales est effrayant.

Barry Cooper est chercheur à l’Institut canadien de la défense et des affaires étrangères.

Avec l’aimable autorisation de TroyMedia.com

Version en anglais: Obsession With Technology Just Plain Creepy

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.