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Échos africains de la (situation en) RCA

Malgré quelques sceptiques, Catherine Samba-Panza fait l’unanimité

Écrit par Kremena Krumova, Epoch Times
20.02.2014
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  • Farhan Hassan, 39 ans, chercheur indépendant, de Somalie, vivant à Londres: u00abAvec le soutien de toutes les parties prenantes, Samba-Panza peut semer les graines de la réconciliation comme l’équité, la justice, la miséricorde et plus important, restaurer la loi et l’ordre dans la République Centrafricaine (RCA) et la région.» (Avec l’aimable autorisation de Farhan Hassan)

Des Africains donnent leur point de vue.

Farhan Hassan, originaire de Somalie, 39 ans, chercheur indépendant, vivant à Londres

Que Samba-Panza soit capable n’est certainement pas la question. Le débat politique actuel de la RCA devrait plutôt se demander si toutes les parties prenantes, en particulier, les musulmans et les chrétiens, frères et sœurs en RCA sont prêts à donner à la paix et à la réconciliation une chance ou non. S’infliger les uns les autres de grosses souffrances et pressions à cause d’une affiliation religieuse ou autre est une erreur flagrante et une semence pour les atrocités qui peuvent mener à un génocide.

Avec le soutien de toutes les parties prenantes, Samba-Panza peut semer les graines de la réconciliation comme l’équité, la justice, la miséricorde et plus important, restaurer la loi et l’ordre en République Centrafricaine (RCA) et la région. La paix en RCA est trop fragile et la confiance entre les différentes parties est trop brisée. Ainsi, sans désarmer la milice et refuser un état où la guerre et se terroriser les uns les autres est la norme, il ne pourra jamais y avoir de paix et de prospérité en RCA et la région. Par conséquent, la tâche importante devrait être de créer une atmosphère de confiance et d’harmonie en RCA et la région, qui non seulement, pourra créer une absence de violence (paix négative) mais aussi n’apporter aucune inquiétude à l’esprit (paix positive) parmi les citoyens de la RCA et au-delà.

Sans cela, malheureusement, la RCA sera un autre État africain en déroute ou fragile, contrôlé par les forces en compétitions et les factions. Ce scénario n’est dans l’intérêt de personne.

  • Zoumalde Toussain Jean Marius, 42 ans, directeur de radio, vivant à Bouar, République Centrafricaine (RCA): u00abSon plus grand avantage est qu’elle ne fait pas partie du paysage politique corrompu de RCA, ainsi, elle ne devrait pas avoir les mains liées. Elle pourra prendre des décisions pour le bien commun.» (Avec l’aimable autorisation de Zoumalde Toussaint Jean Marius)

Zoumalde Toussaint Jean Marius, 42 ans, directeur de station radio, vivant à Bouar, République Centrafricaine

Catherine Samba-Panza, en tant que femme n’ayant pas participé directement à la gestion du pays dans le passé, peut apporter la paix et la réconciliation dans le pays. Pourquoi? Simplement grâce à son statut de femme qui renvoie à l’image de la mère qui nourrit et protège, restée intacte dans la conscience collective africaine. Lorsqu’il y a un problème et que les femmes réagissent ou protestent, les hommes gardent les oreilles ouvertes et écoutent. Les hommes politiques ont lamentablement échoué depuis 1960. Ainsi, pour écrire une nouvelle page dans l’histoire de la RCA, une femme doit être choisie pour la transition. Elle a été choisie, non seulement pour ses compétences dans les affaires, mais aussi parce qu’il y a un groupe de pression qui veut tourner la page de l’histoire politique de la RCA.

Son plus grand avantage est qu’elle ne fait pas partie du paysage politique de la RCA, donc, elle n’a pas les mains liées. Ainsi, elle prendra des décisions pour le bien commun. Par exemple, elle vient juste de demander aux ex-FACA [l’armée nationale] de rentrer dans leurs casernes, parce que les forces multinationales auront besoin de leur soutien en terme de connaissance du terrain. Si elle veut réussir à gérer la transition, elle doit avoir un certain degré d’intransigeance à la manière des anciens dictateurs romains en temps de crise. Elle a extrêmement peu de temps et son succès dépendra de la manière dont elle le gérera.

Habibatou Gologo, 41 ans, journaliste et bloggeuse, vivant à Dakar, Sénégal

Catherine Samba-Panza est un choix consensuel après toutes les atrocités commises en RCA et subies par le peuple, dont la tolérance semble avoir été épuisée.

  • Habibatou Gologo, 41 ans, journaliste et bloggeur, vivant à Dakar, Sénégal: u00abInévitablement, lorsque les hommes échouent, ils se tournent vers les femmes. Ils agissent ainsi dans cette sorte de crise pour soigner les blessures, ramasser les morceaux et pourquoi pas, embobiner.» (Avec l’aimable autorisation de Habibatou Gologo)

Son choix est aussi une nécessité pour regarder ailleurs. Inévitablement, lorsque les hommes échouent, ils se tournent vers les femmes. Ils agissent ainsi dans cette sorte de crise pour guérir les blessures, ramasser les morceaux et pourquoi pas, embobiner. Je dis cela parce que Mme Samba-Panza a été très médiatisée jusqu’à son serment et la nomination d’un Premier ministre. Mais, pas tant, après cela.

Étant une personne neutre, le choix de Catherine Samba-Panza était ainsi, nécessaire. Elle peut apporter la paix et la réconciliation parce qu’elle n’est affiliée à aucun des groupes impliqués dans le conflit. Sa carrière est aussi un avantage parce qu’elle aura besoin de toute son expérience, pour être entendue par toutes les parties.

Sa tâche sera complexe. Pour réussir, tous les acteurs de la crise doivent être déterminés à y mettre fin. La société civile centrafricaine jouera aussi un grand rôle en identifiant le mal et en proposant des solutions pour une réconciliation efficace et durable.

Catherine Samba-Panza a toutes les armes pour emmener la paix en RCA. Elle est la première femme élue chef de l’État de RCA. En tant que personne originaire de République de Centrafrique, je suis très fière. De plus, le fait qu’elle soit avocate me rend encore plus heureuse! Elle est un modèle de courage et de rigueur: après avoir grandi à Bangui, elle a étudié le droit à Paris, et dans les années 1990, a choisi de retourner à Bangui, bien que la situation politique et économique ne soit pas rose. En tant que jeune femme noire, elle est un bon exemple de courage et de discipline, auquel de nombreux jeunes doivent apprendre à s’identifier et construire des projets durables en Afrique. Elle s’investit dans la vie de la communauté. Elle est ouverte à un dialogue national. Toutes ces qualités ont certainement séduit les parlementaires centrafricains, pour qu’ils votent pour elle.

  • Anita Grant, 28 ans, avocate, de RCA, vivant à Paris: u00abCatherine Samba-Panza est une personne qui n’a pas été affectée par l’actuelle crise politique. Elle est combative et résiste à la violence, ce qui je l’espère, fonctionnera pour stabiliser le pays.» (Avec l’aimable autorisation d’Anita Grant)

Catherine Samba-Panza est une personne qui n’a pas été affectée par la crise politique actuelle. Elle est combative et résistante à la violence, ce qui, j’espère servira pour stabiliser le pays. Bien qu’atteindre la stabilité prendra quelques années, ce début est néanmoins bienvenu. Son élection donne un grand espoir au peuple et à la diaspora de Centrafrique – comme moi et certains des membres de ma famille en France.

Nous espérons voir des jours meilleurs bien que la violence continue de secouer le pays. Laissez-moi vous rappeler que la RCA n’a encore jamais été politiquement stable durant ses 50 ans d’indépendance.

Samuel Okocha, 31 ans, présentateur d’informations à la radio et journaliste indépendant, vivant à Lagos, Nigéria. Je suis optimiste sur le fait qu’elle apportera paix et réconciliation dans ce pays. Son parcours suggère qu’elle n’est pas partisane. Elle est née en Afrique française équatoriale, d’une mère centrafricaine et d’un père camerounais, avant de retourner dans le pays, à l’âge de 18 ans. Formée en tant qu’avocate en France, elle a travaillé comme femme d’affaires et avocate d’affaires avant d’entrer en politique. Ajoutez-lui le titre d’ancien maire de la capitale, Bangui, et je dirai qu’elle a les compétences et l’expérience de gérer le processus de paix et de réconciliation en RCA. Plus important, les groupes belligérants la respectent.

  • Samuel Okocha, 31 ans, présentateur d’informations à la radio et journaliste indépendant, vivant à Lagos, Nigéria: u00abEn tant qu’ancien maire de Bangui, la capitale, elle a les compétences et l’expérience pour gérer le processus de paix et de réconciliation en RCA.» (Avec l’aimable autorisation de Samuel Okocha)

Il est trop tôt pour juger si elle est capable de mener la RCA à bon port, mais allons en profondeur et voir ce que les deux cotés doivent garder ou lâcher: les Seleka qui demandent à faire partie de la République Centrafricaine, bien que depuis longtemps, ils sont considérés comme des étrangers ou des intrus; d’un autre coté, les anti-Balaka, qui ont lutté contre les Seleka, ne veulent pas être dirigés par des musulmans, pensent que l’Islam est une chose étrange pour la culture de la RCA et accusent tous les Musulmans ou conspirent avec la Séléka.

Le problème principal ici, est la haine et le fait que les civils aient peur les uns des autres, ainsi, l’élection de la nouvelle présidente est un bon signe pour toutes les parties en présence, d’abord, parce qu’elle est chrétienne, et bien connue à Bangui. Elle sait ce qui doit être gardé. La principale raison pour laquelle elle a été choisie est qu’elle a été maire de Bangui et probablement, qu’elle a l’expérience pour traiter ce genre de conflit. Ce dont à besoin la RCA est un dirigeant fort qui ramène la justice et traite sévèrement tous ceux qui volent, tuent, violent et menacent la population civile. Elle doit créer un exemple pour quiconque pense à commettre un crime.

  • Ahmat Adam, 23 ans, étudiant, vivant à Tianjin, Chine. (Avec l’aimable autorisation d’Ahmat Adam)

Pour beaucoup aux États-Unis, le conflit en RCA est inconnu ou considéré comme une autre lutte entre «ces» Africains qui se battent «là-bas». Il est aussi considéré comme un autre conflit dans une autre région où les nations développées ont envoyé de l’aide et de la nourriture pour aider, une fois «qu’ils» auront cessé de se battre. Heureusement, grâce à quelques formes sociales de média traditionnels, nous sommes capables d’applaudir aux efforts en direction de la paix et de la réconciliation grâce aux élections de la première présidente en RCA et la troisième du continent africain, la présidente Catherine Samba-Panza. La présidente par intérim nouvellement élue, Catherine Samba-Panza est naturellement armée pour mener le pays vers la paix et la réconciliation, simplement parce qu’elle est une femme. Tout comme une pandémie ne connaît pas de frontières souveraines; la paix et la réconciliation peuvent aussi se diffuser à travers la région grâce à une bonne stratégie. Dans le cas de la RCA, une approche régionale de la paix et de la réconciliation est nécessaire. Avec la constante migration des réfugiés, du fait de divers conflits dans les États voisins, les stratégies gagnantes de paix devraient se focaliser dans la région entière.

Ce ne sera pas une tâche facile. La présidente nouvellement élue a certainement son travail à accomplir. De même que pour l’élection du président Barack Obama, à travers différentes séries de défis, les gens ont voté pour le changement et pour que quelqu’un puisse réparer un désordre colossal. La présidente Samba-Panza a la capacité de gérer les conflits créés par l’homme, économiques et humanitaires et la presse, en allant de l’avant vers la paix, d’une façon nourricière et maternelle.

  • Andrea McCarthy, Gibson, coordinatrice de projet touristique, du Nigéria, vivant à Macon, Ga., États-Unis. (Avec l’aimable autorisation d’Andrea McCarthy Gibson)

Pour beaucoup en RCA et au-delà, la question qui se pose continue à rester sans réponse. Quel est le fondement du conflit en République de Centrafrique et les régions frontalières? Pourquoi ces anciennes colonies françaises ont tant souffert durant si longtemps? Une recherche approfondie révélera probablement que cette crise la plus récente n’a absolument rien à voir avec les différences entre chrétiens et musulmans. Certains pensent même que la réponse est visible. D’autres ont même éludé le fait que beaucoup des conflits africains peuvent remonter directement à des sources communes.

Si c’est le cas, alors la présidente nouvellement élue devrait en faire une priorité pour comprendre les rouages politiques et tout des acteurs qui ont un intérêt en RCA; avec un focus particulier sur ceux qui n’éprouvent pas d’intérêt pour les citoyens de la RCA. Une définition très claire du problème est obligatoire et devrait débuter avec des faits historiques et des vérités. Je pense que la nouvelle présidente a la capacité d’ouvrir la voie à un changement positif et de jeter les bases pour les élections 2015.

La Présidente Samba-Panza a certainement ce qu’il faut pour réussir. Non seulement, elle a la confiance de son peuple, mais aussi la confiance de la communauté internationale. Du point de vue de la paix et de la réconciliation, les œuvres étonnantes de Nyeko Caesar Poblicks et de l’ONG, Conciliation Resources, les efforts des ONG et autres organisations populaires de la RCA pourrait fournir un cadre de travail pour l’apprentissage et la mise en application des meilleures pratiques, glanés dans d’autres régions après les conflits. D’un point de vue économique et de durabilité, sa stratégie devrait se focaliser sur: une bonne gouvernance, une croissance et une durabilité sur le long terme, à travers l’accès au commerce. Ceci inclurait un engagement à l’éducation, l’infrastructure et construire la capacité des femmes. Une autre priorité élevée devrait inclure l’établissement de routes commerciales plutôt que des oléoducs infinis pour l’aide humanitaire. Les gens qui commercent les uns avec les autres, en général ne se battent pas entre eux.

  • Masimba Biriwasha, 38 ans, blogueur, du Zimbabwe, vivant à Washington, D.C. (Avec l’aimable autorisation de Masimba Biriwasha)

Ceci pourrait-il être facile? Avec beaucoup de prières et de soutien, une claire identification des problèmes doit être posée; c’est-à-dire que ces forces malveillantes (qu’elles soient grandes ou petites) sont finalement nécessaires pour traiter les conflits qui durent depuis des générations dans cette région. Je suis optimiste sur le fait que la présidente Catherine Samba-Panza pourra y faire face. Pourquoi ne le pourrait-elle pas? Elle est une femme.

Les attentes pour la paix et la réconciliation se sont accrues en RCA, après la nomination, le 23 janvier, de Catherine Samba-Panza en tant que nouvelle présidente par intérim, la première dirigeante féminine du RCA et la troisième en Afrique.

Symboliquement, sa nomination est une déclaration puissante de l’intention de la RCA de cesser les effusions de sang qui ont déchiré le pays. Mme Samba-Panza n’a pas abandonné Bangui, capitale du pays, au plus fort de la violence. En conséquent, elle a été surnommée «mère courage» et les jours suivants nous dirons si elle est à la hauteur de la tâche énorme de favoriser l’espoir nécessaire en RCA, de l’empêcher de tomber dans une «anarchie, un non-état», comme l’a supposé son ancien Premier ministre, Nicolas Tiangaye.

Après des mois de carnage, Mme Samba-Panza a apporté un sens de l’espoir pour le pays assiégé. Mais beaucoup de travail reste à accomplir. Selon The Economist, alors que Mme Samba-Panza prêtait serment, des coups de feu ont été tirés dans la capitale et de violents échanges ont continué dans les banlieues faisant au moins 16 morts.

Un quart de la population, soit presqu’un million de personnes, a été déplacé par les combats qui ont débuté lorsque les rebelles Seleka, principalement musulmans, ont pris le pouvoir dans la majorité des anciennes colonies françaises en mars.

  • Mamadou Ndiaye, 27 ans, bloggeur, vivant à Dakar, Sénégal. (Avec l’aimable autorisation de Mamadou Ndiaye)

Mme Samba-Panza est chrétienne, de même qu’André Nzapayeke, nommé nouveau Premier ministre. Il est à craindre que les dirigeants politiques loyaux à l’ancien président puissent saborder les efforts de paix s’ils se sentent rejetés et que la présence de dirigeants chrétiens puisse attiser les représailles en cours contre les musulmans dans le pays.

Pour réussir à rassembler le pays, Mme Samba-Panza devra mettre immédiatement fin aux assassinats gratuits. Sa priorité est d’enrayer l’effusion de sang, assurer la sécurité de la population entière. Si elle est vue comme favorisant les chrétiens au détriment des musulmans, ses efforts enflammeront une situation déjà explosive.

Mme Samba-Panza devra mettre en œuvre un programme de désarmement pour les milices chrétiennes et musulmanes. Mais, plus important, elle doit assurer un accès humanitaire pour les personnes qui ont été déplacées par la violence.

Une investigation complète, rapide et impartiale sur les assassinats devra être demandée pour s’assurer que les victimes et leurs familles obtiennent justice et que les leçons puissent être apprises dans le but de mettre un terme à la répétition de la violence dans le futur. Faire cesser la violence, l’anarchie et l’impunité sera la clé. Renforcer l’état de droit et la responsabilité donnera aux citoyens de la RCA, confiance dans le fait que leur pays se dirige vers une sortie du bourbier de sang.

  • Maixender Nganare, 22 ans, étudiant de République Centrafricaine, vivant à Oujda, Maroc. (Avec l’aimable autorisation de Maixender Nganare)

En fin de compte, un règlement politique apportera la stabilité la plus nécessaire à la RCA. Mme Samba-Panza est seulement présidente pendant un an, puisque des élections auront lieu en janvier 2015. Mais son action jusque là sera la clé de la trajectoire future du pays. En l’absence d’un règlement politique, la nation de la RCA continuera sa descente vers un déclin une désintégration futurs. Et ce n’est pas ce dont l’Afrique a besoin aujourd’hui.

Mme Samba-Panza, une dame, esprit plutôt indépendant et ancienne maire de Bangui. Elle est la meilleure personne en cette période de crise pour réconcilier et apporter des solutions. Elle est une femme de valeur et s’est battue toute sa vie. Il est toujours difficile en Afrique pour une femme de gravir les échelons.

Je pense qu’elle a tout ce qu’il faut pour trouver les moyens de la reconstruction politique et physique de son pays. Ce qu’elle a construit aujourd’hui est une image consensuelle. Elle a été choisie d’après sa participation à plusieurs forums de réconciliation nationale. Elle a une bonne éducation et suffisamment de bagages en termes de gouvernance pour sortir le pays de l’abîme. Elle possède les atouts pour apporter des réponses concrètes à la crise humanitaire en RCA.

  • Ben Omoakin Oguntala, 40 ans, consultant en entreprise, du Nigéria, vivant à Londres. (Avec l’aimable autorisation de Ben Omoakin Oguntala)

Catherine Samba-Panza peut faire mieux: d’abord, elle est une femme de dialogue, puisqu’elle était dans le passé, une des organisatrices d’un grand dialogue politique inclusif qui s’est déroulé en décembre 2008, impliquant toutes les entités politiques de cette époque, ensuite, elle est neutre par rapport à la crise actuelle en RCA, enfin, la raison pour laquelle elle a été choisie pour mener cette transition, est qu’elle est une femme de caractère qui a de la détermination, elle devra prouver sa détermination en choisissant un Premier ministre technocrate neutre. Son avantage est qu’elle est une femme, elle a le soutien de la population entière, de toutes les entités politiques et bénéficie aussi du soutien de la communauté internationale.

Même si je suis content que la Présidente Samba-Panza ait été élue pour être dirigeante, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a une arrière-pensée à sa sélection. C’est parce que c’est une région qui n’a pas encore promu l’égalité des femmes. Ceci m’amène à croire qu’elle est utilisée comme le meilleur de deux extrêmes.

  • Michael Oyakojo, 32 ans, économiste, vivant au Nigéria. (Avec l’aimable autorisation de Michael Oyakojo)

Cela me fait penser qu’elle pourrait ne pas avoir la profondeur de puissance ou de conviction pour apporter un changement dans une région qui a été témoin d’une haine et d’une violence si profondément enfouie. L’unicité qu’une femme dirigeante devrait avoir est absente chez elle parce qu’elle pourrait ne pas vouloir ou se battre pour ce poste.

Les caractéristiques clés attendues d’un dirigeant déterminé à apporter un changement sont donc absentes, elle pourrait manquer de la conviction de faire des vagues et de traiter la racine du problème. Il est aussi peu probable qu’elle ait l’indépendance d’exercer les instincts maternels d’une dirigeante, pour faire la différence.

Son expérience en politique montre qu’elle n’a pas suffisamment traité les questions politiques cruciales pour s’armer de la profondeur d’expérience afin de gérer des parties très prondément divisées, des lignes de division qui nécessitent qu’un dirigeant puisse sortir de la norme, faire des vagues et bouleverser quelques personnes pour un objectif à long terme.

Enfin, elle est avocate et par défaut, aura de l’aversion pour le risque, ce qui signifie que toutes les caractéristiques requises pour être créative et innovatrice et trouver une solution seront d’être trop risquées pour qu’elle les explore.

Ce sont toutes des compétences nécessaires pour apporter la paix et la réconciliation dans le pays et la région et il est plus difficile de voir la manière dont elle possède une de ces compétences pour permettre que cela arrive.

  • Winnie Ewango-Pirioua, 44 ans, gestionnaire de clientèle chez HUMANIS, groupe de protection sociale, de République Centrafricaine, vivant à Paris. (Avec l’aimable autorisation de Winnie Ewango-Pirioua)

L’évidence suggère qu’un dirigeant approprié n’a pu être trouvé qui plaise à toutes les parties et ils ont opté pour une dirigeante intrinsèquement incapable de bouleverser les parties. Sa féminité a probablement pour but de faire appel aux deux parties, alors que son instinct maternel ne soulèvera probablement pas de vagues.

Son avantage réside donc dans la probabilité de maintenir le cessez-le-feu entre les deux parties avec l’espoir qu’avec le temps, la tension s’essoufflerait.

La nouvelle présidente de la RCA par intérim pourrait être l’instrument de la restauration de la paix et de la réconciliation du pays et de la région, à condition que les bonnes choses soient faites objectivement, avec transparence et professionnellement, sans forme de biais. Sans doute, elle fait face à la tâche difficile de réconcilier et de restaurer la confiance dans une nation divisée par la guerre, divisée entre les différences religieuses et politiques.

De façon intéressante, son émergence en tant que présidente par intérim a été acceptée par les deux cotés du conflit –les Seleka et les Anti-balaka – parce qu’elle est non partisane. La nomination a aussi été soutenue par la communauté internationale comme l’Union Africaine et les Nations-Unies. Après avoir été impliquée dans la politique depuis 2003 et avoir participé à plusieurs processus de médiations, il semble qu’elle possède les compétences nécessaires et l’expérience pour défendre le dialogue, le processus de réconciliation et de mener la nation vers les élections générales de 2015.

  • Marck Kapchanga, 30 ans, journaliste et doctorant, vivant à Nairobi, Kenya. (Avec l’aimable autorisation de Marck Kapchanga)

Pour avoir des impacts significatifs, il est nécessaire d’avoir une évaluation objective de la situation actuelle, avec un point de vue pour identifier les recommandations pour des solutions durables. Les parties en conflit doivent dialoguer et cesser le feu pour que la paix soit restaurée. Le désarmement et la réintégration des militants dans la société, suivront alors. Puis, la présidente par intérim devra construire des institutions et restaurer un gouvernement qui fonctionne en RCA. Bien que ces tâches prennent une longue période pour être réalisées, pendant ce temps, les actions de la présidente Samba-Panza créeront la fondation pour la restauration de la paix, de la réconciliation et le développement en RCA.

Chacun espère que le respect des femmes, symbole de la mére dans la tradition africaine, l’aidera à communiquer et être entendue, en particulier par les groupes armés qui sèment la mort à travers le pays et l’ont plongé dans le chaos!

La grande difficulté est le désarmement. Nous voyons les limites de la présence française et leur personnel en nombre trop faible; ils n’opèrent seulement que dans la capitale et n’ont pas encore réussi à restaurer le calme dans certaines régions très tendues de Bangui. Dans le même temps, à l’extérieur de la capitale, ces villes sont déchirées par des conflits d’une extrême violence. La présidente doit demeurer ferme contre ces criminels et organiser leur transition vers la justice. La réconciliation entrainera nécessairement la fin de l’impunité, et le retour à la justice.

De très grands défis attendant Samba-Panza: le soutien de la communauté internationale et le choix du Premier ministre devrait impulser le succès, mais le chemin sera long et difficile, parce que la rupture dans la société centrafricaine est totale.

  • Olivier Limanya, 36 ans, activiste pour la démocratie, Congolais, vivant à Paris. (Avec l’aimable autorisation de Olivier Limanya)

Pour Catherine Samba-Panza, présidente par intérim élue de République Centrafricaine, la route devant elle pourrait être rude et longue. Réunir les deux factions en guerre – les combattants musulmans Seleka et les milices anti-balaka chrétiennes est un travail ardu. Sa première et urgente mission est de réunir les deux groupes. Il est très encourageant que dans son discours, elle ait utilisé des paroles maternelles comme «mes enfants» pour faire appel à la paix dans le pays. Plus important, elle a incité les parties belligérantes à déposer leurs armes et à se concentrer sur «notre patrie». Ce sont des mots forts dans le contexte africain qui auront certainement un impact positif en RCA. Pour corroborer ses paroles de supplication, Samba-Panza est vue comme une dirigeante non partisane parce qu’elle n’a jamais appartenu au Groupe Seleka qui a chassé François Bozize.

C’est en effet le cas dans la plupart des parties de Banqui où des résidents et la communauté des affaires ont montré leur soutien total pour la juriste de formation. Alors qu’elle tente de reconstruire la nation en ramenant les réfugiés, il est important qu’elle ne se comporte pas comme les dirigeants africains typiques qui tendent à fausser les nominations gouvernementales, en se basant sur la religion, l’ethnie ou le sexe de la personne. Elle devrait prendre son temps et trouver une gouvernance inclusive qui sera une vraie représentation de la diversité du pays.

Il est parfois difficile pour les dirigeantes de mener un continent massivement subjectif sur le genre, mais la nouvelle présidente doit tirer les leçons de l’actuelle présidente du Libéria, Ellen Johnson-Sirleaf. L’Union africaine mourante doit aussi soutenir la reconstruction de la nation, financièrement et techniquement. Elle ne doit pas seulement s’asseoir et regarder comme cela à été le cas avec le Sud Soudan. De cette manière, la région bénéficiera de stabilité.

  • Charles Lebon, 30 ans, bloggeur, du Togo, vivant à Pittsburgh, Pa, États-Unis. (Avec l’aimable autorisation de Charles Lebon)

Catherine Samba-Panza a été élue comme présidente par intérim de la RCA par les mêmes personnes qui ont élu le dernier, Djotodia. La première différence est qu’elle est chrétienne [Djotodia est musulman], comme 80 pour cent des personnes en RCA; de plus, son élection a été approuvée par ceux qui voulaient évincer Bozize, ou qui ne voulaient pas l’aider à rester à la tête du pays (Sassou Nguesso, président du Congo et Idriss Deby, Président du Tchad. Tous deux ont agi avec l’accord de la France, ancienne puissance coloniale). Comme dans de nombreux pays en Afrique, le pouvoir appartient à ceux qui détiennent le pouvoir militaire. Elle a des alliés stratégiques et le peuple (chrétiens) avec elle. Enfin, elle doit s’adresser au peuple entier de la RCA et restaurer l’unité entre les chrétiens et les musulmans, et entre les pro-Bozize et les pro-Séleka.

Nous avons assisté à une crise politique majeure en RCA, qui rappelle la crise du Rwanda de 1994. L’intervention militaire rebelle pour renverser rapidement le Président Bozize est rapidement devenue un cauchemar pour la population. Le chaos et un pays profondément divisé constituent l’héritage que Catherine Samba-Panza, présidente par intérim nouvellement élue de la RCA, a reçu de ses prédécesseurs Bozize et Djotodjia. Sa première tâche devrait être de guérir ce pays blessé en apportant une véritable paix et une véritable réconciliation. Cette mission semble être très difficile et demande une personnalité particulière. Le fait qu’elle ne soit pas affiliée avec les parties impliquées dans la crise en fait de loin, la meilleure personne pour mener le processus de réconciliation en douceur. Elle a montré clairement dans sa première déclaration, après avoir été élue, qu’elle comprend sa mission: apporter la paix et réconcilier sa nation et profiter de son statut de femme et de mère.

  • Fanfa Nsumpi, 33 ans, journaliste, vivant à Kinshasa, République démocratique du Congo. (Avec l’aimable autorisation de Fanfa Nsumpi)

Les femmes dans la culture africaine sont la clé de la paix et de la réconciliation. Elles sont représentées dans quelques cultures par une calebasse, qui est utilisées pour porter de l’eau et peut être vue comme un symbole de paix. Dans de nombreuses cultures, ce sont uniquement les femmes qui portent cette eau et les femmes peuvent avoir un impact plus important que les hommes pour exprimer un appel pour la paix. Cette appréhension psychologique des femmes enracinée dans notre culture pourrait aider Samba-Panza à réussir sa mission de porter la paix et la réconciliation. De plus, le fait qu’elle soit chrétienne mais parle bien aussi l’arabe, pourrait aider à combler le fossé entre les chrétiens et les musulmans. Cependant, la personnalité, le statut et la bonne volonté de Catherine ne sont pas suffisants pour reconstruire la République de Centrafrique. La paix en RCA dépend aussi de facteurs internes et externes. En retour, les dirigeants politiques doivent venir ensemble et travailler avec elle. La paix en RCA dépend aussi de la stabilité de la République du Tchad, de la République du Soudan et du Sud Soudan.

Catherine Samba-Panza est un cadeau. Elle représente une chance pour la RCA de surmonter ce moment douloureux. Elle est une femme, une mére qui peut rassembler ses enfants. Pour réussir, elle a besoin du soutien, non seulement de ses compatriotes, mais aussi des partenaires d’Afrique Centrale. Les institutions internationales comme l’Union Africaine, les Nations Unies et l’Union Européenne doivent s’impliquer dans la réconciliation pacifique de ce beau pays.

La présidente peut parvenir à maitriser la situation, car elle a le soutien de la communauté internationale et en particulier de la région centrale de l’Afrique. Une seule anxiété demeure la réconciliation des deux communautés – musulmane et chrétienne. Nous pensons que la tâche à laquelle fait face le Premier ministre est très délicate – former le nouveau gouvernement et organiser rapidement de nouvelles élections.

Version en anglais: African Voices on Central African Republic’s New Interim President

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