Le secrétaire d’État américain, John Kerry, a complété un voyage de deux jours en Chine le 15 février, où il a rencontré le chef du Parti communiste, Xi Jinping, ainsi que d’autres hauts responsables. Cette visite ne semble pas avoir produit de grands résultats, alors qu’il y a eu beaucoup de discussions et peu d’accords sur les questions qui définissent la relation entre les deux pays.

Après la visite, les médias chinois ont déclaré que les dirigeants communistes avaient conservé une «position ferme» en réponse aux pressions américaines concernant l’épineuse question des revendications territoriales dans les mers de Chine méridionale et orientale.

Les reportages des agences officielles ont aussi affirmé que les États-Unis ont accepté la vision chinoise définissant la nature des relations entre les deux pays – représentée par le slogan «un nouveau modèle de relations entre superpuissances» – tandis que les déclarations publiques de M. Kerry n’ont aucunement indiqué cela.

Le seul exemple de véritable coopération concernait les changements climatiques, mais cela n’avait rien de nouveau ou de concret. «Nous devons mettre en pratique les initiatives mises de l’avant par le groupe de travail sur les changements climatiques» en avril 2013, a déclaré M. Kerry.

Après la conclusion des rencontres en Chine, les organes officiels ont décidé de présenter leur propre version des faits.

Xinhua, l’agence officielle du régime, a déclaré que les États-Unis avaient appuyé la nouvelle description officielle de leur relation avec la Chine, soit un «nouveau modèle de relations entre superpuissances».

Xinhua a indiqué que M. Kerry «espérait un réel progrès» dans l'établissement d’un «nouveau modèle» avec la Chine.

Il était aussi écrit que Xi Jinping et Barack Obama étaient arrivés à la même conclusion l’année dernière durant le sommet à Sunnylands, Californie, «décidant de créer» le «nouveau modèle» ensemble.

En aucun cas, les déclarations officielles de Washington ont suggéré cela.

«Nouveau modèle» non partagé

En fait, M. Kerry semble avoir cherché à subtilement remodeler le concept dans ses dernières déclarations. «Comme l’ont clairement identifié les présidents Obama et Xi à Sunnylands l’année dernière, ils sont engagés à bâtir une relation bilatérale historique basée sur deux éléments des plus essentiels : un, la coopération pratique et, deux, la gestion constructive des différences.»

M. Kerry a ajouté : «Il y a des différences et nous en avons discuté candidement aujourd’hui.»

L’importance du concept de «nouveau modèle» ramène à qui établit les termes de la relation.

Les observateurs affirment que le «nouveau modèle de relations entre superpuissances» est une tentative de la Chine d’imposer aux États-Unis sa version de souveraineté dans les mers de Chine méridionale et orientale, sur des régions bien au-delà de ses eaux territoriales.

Les revendications chinoises sont une pomme de discorde majeure et une source de conflit potentielle avec ses voisins asiatiques.

M. Kerry a mentionné que le sujet avait été abordé, mais il semble que peu de progrès ait été effectué.

«J’ai également fait part de nos préoccupations concernant le besoin d’essayer d’établir un régime plus calme, fondé davantage sur la primauté du droit et moins conflictuel en ce qui a trait à la mer de Chine méridionale et concernant les questions qui touchent à la fois à la mer de Chine méridionale et à la mer de Chine orientale», a déclaré M. Kerry.

Pékin n’a pas retiré son étrange revendication selon laquelle une immense partie de la mer de Chine méridionale et certaines parties de la mer de Chine orientale – pendant des décennies des eaux internationales ou des zones économiques exclusives de quelques pays – appartiennent à la Chine.

L’agence officielle Xinhua a rapporté que Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères, «a expliqué la position solennelle de la Chine sur le sujet, insistant sur le fait que la Chine est déterminée à suivre une voie pacifique de développement, à tenir une politique de relations amicales entre voisins et à résoudre les disputes par la discussion».

Xinhua a cependant ajouté que «personne ne peut affecter notre détermination à défendre la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la Chine».

Les États-Unis doivent accepter les revendications territoriales de la Chine dans les mers de Chine méridionale et orientale, a mis en garde Xinhua, afin de «sauvegarder la paix dans la région».

Version originale : ‘New Model’ US-China Relations: Maybe, Maybe Not