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L’étau se resserre autour de l’ancien responsable de la sécurité chinoise

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
28.02.2014
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  • Défilé de la police militaire chinoise sur la place Tiananmen à Pékin le 16 mai 2012. Zhou Yongkang, l’ancien dirigeant des services de sécurité, est au centre d’une enquête menaçant de plus en plus son entourage. (Mark Ralston/AFP/GettyImages)

Un certain nombre de nouvelles arrestations de responsables du Parti communiste chinois de haut niveau, tous associés à Zhou Yongkang, indique que les dirigeants actuels du Parti progressent rapidement dans leur enquête visant l’ancien dirigeant de la sécurité chinoise. Les dirigeants du Parti marquent publiquement chaque étape de cette campagne systématique visant à démanteler le réseau autrefois chapeauté par Zhou Yongkang, avant de s’occuper de ce dernier.

La dernière arrestation en date est celle de Liang Ke. Celui-ci a été directeur du Bureau (ou Ministère) de la Sécurité d’État pour la municipalité de Pékin, l’une des forces politiques et policières secrètes de Chine. Le Bureau de la sécurité d’état est une agence de renseignements responsable de l’espionnage international ainsi que de la surveillance et de la répression des citoyens ou groupes de citoyens chinois considérés par le Parti communiste comme une menace à l’encontre de son pouvoir.

L’arrestation de Liang Ke a été rendue publique sur les principaux sites officiels du pays. Les questions concernant les services de sécurité sont habituellement tenues soigneusement secrètes. La publication de cette série d’arrestations semble vouloir avertir tous les rangs du Parti communiste de l’avancement de l’enquête autour de Zhou Yongkang.

Liang Ke aurait transmis à Zhou Yongkang des informations obtenues grâce à son réseau d’espionnage, d’écoutes téléphoniques et son accès aux secrets de l’élite communiste dirigeant le pays. Selon le New York Times, un  conseiller politique et ancien responsable de la sécurité aurait déclaré que Liang Ke est soupçonné d’avoir aidé Zhou Yongkang «au-delà des moyens et des filières approuvées».

Zhou Yongkang, âgé de 71 ans, est l’un des plus hauts cadres du Parti communiste à être mêlé à une enquête de ce type depuis la prise du pouvoir du Parti en 1949.

Avant d’approfondir l’enquête sur les forces de sécurité, les dirigeants du Parti avaient déjà écarté les réseaux politiques de Zhou Yongkang dans le secteur national du pétrole ainsi que  ses réseaux dans le domaine de l’énergie de la province du Sichuan.

Un vice-gouverneur provincial sous le feu des projecteurs

La semaine dernière, les autorités avaient annoncé la mise en examen de Ji Wenlin, le vice-gouverneur de la province de Hainan, une île au sud de la Chine.

Les nouvelles de l’arrestation de Ji Wenlin ont été largement suivies par les observateurs politiques en raison de ses liens étroits avec Zhou Yongkang. Durant une dizaine d’années, entre 1998 et 2008, il a été l’assistant personnel de Zhou Yongkang et a accompagné ce dernier au fil de ses fonctions, de l’industrie du pétrole au système de sécurité.

Après que Zhou Yongkang soit devenu directeur du Comité des affaires politiques et judiciaires, Ji Wenlin est devenu directeur adjoint du Bureau central pour le maintien de la stabilité, un poste placé sous la responsabilité de Zhou Yongkang qui supervisait l’ensemble du système tentaculaire de la sécurité chinoise.

Après l’annonce de l’arrestation de Ji Wenlin, les bulletins d’informations en Chine continentale ont été inhabituellement explicites sur sa connexion avec Zhou Yongkang. En temps normal, si un cas est jugé politiquement sensible, toutes les références défavorables sont éliminées de l’Internet par les censeurs du Parti communiste.

Les observateurs y ont donc perçu un autre signe indiquant que le vent avait tourné pour Zhou Yongkang, autrefois l’un des cadres les plus puissants du Parti.

Zhou Yongkang a été à la tête de l’appareil de sécurité du Parti communiste jusqu’en novembre 2012. Avec la mise en place du gouvernement de Xi Jinping, les réseaux politiques que Zhou Yongkang et ses alliés avaient soigneusement établis pendant plus de dix ans ont été démantelés l’un après l’autre.

Les nouveaux dirigeants s’affirment

La destruction de Zhou Yongkang est un événement marquant dans la politique chinoise, démontrant la force des nouveaux dirigeants du pays et la rapidité avec laquelle ils se sont emparés des leviers du pouvoir de la Chine communiste. Zhou Yongkang est considéré comme une cible de première importance pour les dirigeants actuels en raison de ses liens étroits avec Bo Xilai, l’ancien membre du Politburo déjà emprisonné aussi en raison du pouvoir qu’il avait accumulé à la tête des forces de sécurité.

Zhou Yongkang avait été nommé à la tête de l’appareil de sécurité nationale par l’ancien dirigeant du régime Jiang Zemin qui avait besoin d’un homme de confiance pour maintenir l’application de sa campagne de persécution contre le Falun Gong lancée en 1999.

Pour Bo Xilai, Zhou Yongkang, Jiang Zemin et d’autres responsables en lien avec eux, la répression du Falun Gong était une entreprise dont ils pouvaient bénéficier personnellement et politiquement. Leurs activités politiques étaient motivées par le besoin de s’assurer que les nouveaux dirigeants communistes ne retournent pas cette campagne de persécution et ne révèlent pas les violences extrêmes qui y sont associées (exécutions sommaires, tortures organisées, prélèvements forcés d’organes sur des personnes vivantes pour le commerce lucratif). Leurs comportements de plus en plus irresponsables a abouti à la chute de Bo Xilai en 2012.

Après l’accès de Xi Jinping au pouvoir fin 2012, le système de rééducation par les camps de travail installé en Chine depuis les années 1950 a été démantelé (bien que de nombreuses installations fonctionnent encore sous d’autres noms) et Li Dongsheng, le directeur du Bureau 610, une unité de police secrète responsable de l’application de la campagne contre le Falun Gong, a été arrêté et mis en examen. Cependant, les observateurs politiques attribuent ces mesures prises par Xi Jinping moins à une tentative de défendre le Falun Gong qu’à un moyen efficace de faire face à ses adversaires politiques.

Wu Wei, un ancien responsable communiste cité par le New York Times au sujet de l’exclusion de Zhou Yongkang par le démantèlement de son réseau, aurait dit: «Cela revient à arracher les dents du tigre pour en faire un chat malade». Xi Jinping, avait prévenu que sa grande campagne anti-corruption ciblerait aussi bien les «tigres» que les «mouches», visant par ces paroles les responsables de tous les niveaux de l’administration chinoise.

Ces manœuvres politiques interviennent peu de temps avant les «deux assemblées» qui réuniront en mars prochain comme chaque année à Pékin la législature du Parti et son organe consultatif.

Hua Po, un analyste politique indépendant, a déclaré pour NTD Television qu’«il y aura des luttes à mort entre les deux factions lors des deux assemblées. Pour veiller au bon déroulement des réunions, ils pourraient commencer par dénoncer Zhou Yongkang et le punir».

Version en anglais: Noose Appears to Tighten Around Former Chinese Security Commissar

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