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Qualité de l’air à Paris: retenez votre souffle

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
12.03.2014
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  • Vendredi dernier, l’Ile-de-France a connu un nouveau seuil d’alerte à la pollution aux particules fines. (Jan Will/PHOTOS.COM)

Vendredi dernier, les automobilistes de la capitale ont pu voir sur les panneaux d’affichage de leur autoroute préférée, une mise en garde contre la pollution atmosphérique les invitant à réduire leur vitesse. C’est après deux jours consécutifs d’air particulièrement pollué, qu’Airparif a déclenché à la fin de la semaine le «seuil d’alerte».

Dernièrement, Paris a vu se multiplier ces «pics de pollution», situation jugée inadmissible par l’association Écologie sans frontières (ESF), qui dépose plainte contre X mardi auprès du procureur de la République. Les limites de tolérance à la pollution atmosphérique se font de plus en plus sentir, à l’heure où les gouvernements appliquent des mesures régionales à une problématique d’envergure mondiale.

La population prise au piège

L’association régionale de surveillance de qualité de l’air a déclenché la mise en garde contre la forte concentration de particules en suspension en Ile-de-France. Celle-ci a dépassé le seuil de 80 microgrammes par mètre cube d’air pour les particules au diamètre inférieur à 10 microns ou PM10, qui sont les causes d’apparition d’asthme et d’autres maladies respiratoires ou cardiovasculaires. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ces particules élèvent la mortalité due aux maladies respiratoires et cardiovasculaires de 15 à 20% dans les villes polluées. Plus la taille des particules est microscopique, plus elles se révèlent néfastes – les PM2,5 sont ainsi des cancérigènes certifiés sur les populations citadines.

Solutions à demi-mesure

Pour 2014, Philippe Martin, ministre de l’Environnement, a annoncé l’utilisation de la circulation alternée pour diviser par deux le nombre de voitures les jours de grande pollution. Cette mesure est déjà très ancienne et existe depuis les années 90. «Mais elle n’a été appliquée qu’une seule fois», explique Isabelle Roussel, présidente de l’association pour la prévention de la pollution atmosphérique. Plus tôt cette année, le gouvernement avait mis en application la réduction de 10 km/h sur le périphérique parisien, jugée utile par la Fédération nationale des usagers des transports (FNAUT), ajoutant que «des mesures de fond restent indispensables», rappelant, entre autres, que le plan d’urgence pour la qualité de l’air publié en 2013 par Delphine Batho, ex-ministre de l’Écologie, ne s’est traduit par aucune mesure concrète.

  • L’u00cele-de-France a dépassé le seuil de 80 microgrammes par mètre cube d’air pour les particules au diamètre inférieur à 10 microns ou PM10. (Stephane De Sakutin/AFP/GETTY IMAGES)

Le vieillissant protocole de Kyoto, jamais ratifié par les plus gros pollueurs, représentait une avancée pour le respect de l’environnement, mais ne concernait que certains polluants axés sur les gaz à effet de serre. Le débat public s’est depuis tourné sur l’existence de la cause humaine dans le réchauffement climatique alors que la pollution par des composés chimiques soufrés, azotés et par des microparticules en suspension, toutes températures confondues, constituent le noyau du problème et présentent les plus grands risques pour la santé.

Quel avenir pour nos poumons?

La prévalence de l’asthme a progressé de 40% chez les jeunes en 15 ans en France (bulletin d’information IRDES en 2000). Depuis, les nouveaux cas d’asthme et autres maladies respiratoires ne cessent d’accabler les populations des pays industrialisés. En France, en vingt ans, l’asthme est passé de 2 à 7% chez l’adulte et jusqu’à 10% chez l’enfant de moins de dix ans (d’après les données épidémiologiques de Delmas en 2010).

Les pays en voie développement souffrent principalement de la pollution aux composés soufrés due aux industries lourdes, mais les polluants azotés issus du trafic routier et du chauffage urbain sont en nette progression. C’est en Chine, à Pékin, qu’a été battu le triste record en début de cette année, avec 27 fois le taux recommandé par l’OMS de microparticules PM2.5 en suspens dans l’air. Cette information a été révélée par l’ambassade américaine, seule source fiable de mesure du taux de particules. Chen Yuyu, professeur à l’université de Pékin, a révélé dans une étude sino-américaine pour CNN, que 12 à 24% de la pollution par sulfate sur la côte ouest des États-Unis provenait de la Chine. «Si le monde n’aide pas la Chine, il ne sera pas épargné», a-t-il prévenu, montrant ainsi que la pollution atmosphérique est une problématique à l’échelle planétaire.

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