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Aux portes de la troisième guerre mondiale

Écrit par Robert McGarvey
13.03.2014
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  • Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk (D) s’adresse aux médias, accompagné de Olexandr Turchynov, président du Parlement et président par intérim de pays, après la fermeture de la session du Parlement à Kiev, ce 2 mars 2014…(Anatolii Stepanov/AFP/Getty Images)

«Il s’agit d’une alerte rouge ... c’est donc une déclaration de guerre contre mon pays».

Dimanche dernier, le Premier ministre ukrainien Arseniy Yatseniuk a tapé du point sur la table. Il ne s’agit pas ici d’une simple rébellion locale, ni d’un banal acte agressif d’intimidation. Les troupes russes ont envahi le territoire souverain de l’Ukraine et ont rapidement occuper les points stratégiques dans le sud et l’est du pays.

Nous n’avons plus vu un acte aussi flagrant de criminalité internationale au cœur de l’Europe depuis l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Union soviétique en 1968, à l’apogée de la guerre froide. Plus sinistrement, cette invasion apparaît clairement comme un coup d’Etat militaire bien planifiée d’un Etat indépendant.

Les masques sont entrain de tomber: les «snipers» non identifiés qui ont tiré et tué d’innocents manifestants ukrainiens sur la place de l’Indépendance sont maintenant identifiés comme étant russes; la semaine dernière, en Crimée les «partisans» qui ont occupé les bâtiments publics sont maintenant identifiés comme étant à l’évidence des troupes d’élite de l’armée russe. Des populations russes traversent la frontière en grand nombre, en violation de tous les principes de la diplomatie moderne.

Il est clair qu’après avoir échoué dans sa tentative de tirer les ficelles de la gouvernance ukrainienne, l’invasion militaire russe va créer de facto une zone d’influence dans des domaines clés de l’Ukraine. Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l’OTAN, a déclaré que les «agissements» russes en Ukraine «violent les principes de la Charte des Nations Unies. Ils menacent la paix et la sécurité en Europe. La Russie doit mettre fin à ses activités militaires et à ses menaces».

Mais quelles sont donc les principes des Nations Unies que les armées de Vladimir Poutine violent?

C’est suites aux impondérables de la guerre que les Nations Unies sont nées. En 1944, les puissances alliées (bientôt victorieuses) dont l’Union soviétique, ont donné naissance à l’idée d’une institution de sécurité transnationale d’après-guerre. L’institution devrait assurer la sécurité collective de l’Europe (et du monde) après les horreurs de la seconde guerre mondiale. Au cours de la guerre, il existait un fort consensus sur le rôle des Nations Unies. Malheureusement, ce consensus s’est rapidement effrité avec la montée de la guerre froide.

Les Principes de l’ONU

Néanmoins trois principes importants en sont nés et forment la pierre angulaire de la sécurité d’après-guerre. Ce sont (1) le principe de la souveraineté de l’État, (2) le principe de la non-intervention et (3) le principe de l’autodétermination.

Le principe de la souveraineté de l’Etat était simple, du moins en théorie. L’état «souverain» (juridiquement indépendante) serait l’unité fondamentale du nouvel ordre mondial. Autrement dit, ce sont les pays (et non plus les empires) qui forment les entités juridiques d’organisation politique nationale. Très simple en théorie, mais dans les faits, la souveraineté de l’État est difficile à définir, puisqu’à la fin de la guerre, de nombreuses frontières étatiques avaient bougé, changé ou ont été redéfini suite à des agressions violentes. Les limites juridiques ne reflètent pas nécessairement les réalités ethniques.

Pareil pour le principe de non-intervention, si simple en théorie. Aucun n’Etat ne devrait envahir le territoire d’un autre Etat souverain, sauf s’il y avait une urgence humanitaire flagrante. Si, un Etat de manière systématique mène une guerre de génocide contre un groupe ethnique, alors une intervention pourrait être justifiée. Cependant, les preuves des abus devraient être apportées et l’intervenir est approuvée par le Conseil de Sécurité afin de garantir le respect du principe de la souveraineté de l’Etat.

Le troisième principe, l’autodétermination (ou droit des peuples à disposer d’eux mêmes) est peut-être le plus problématique. Ce principe empiète clairement et dans certaines circonstances, contredit la primauté de la souveraineté de l’Etat. Dans les cas où, une minorité éthique est systématiquement désavantagée culturellement, privée de l’accès aux ressources ou est abusée politiquement, cette minorité peut en théorie, se séparer de l’Etat souverain. Ce type d’action n’est pas préconisé, mais il est autorisé en vertu de la Charte des Nations Unies.

Les violations commises par la Russie

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, viole tous ces trois principes.

L’objectif déclaré de l’invasion russe était de «garantir les droits et l’intégrité culturelle de la minorité russophone de l’Ukraine». C’est donc le principe de l’autodétermination.

Ce raisonnement se tient. La péninsule de Crimée est effectivement très éloignée de l’Ukraine, et Khrouchtchev l’a transféré à l’Ukraine en 1954 pour des raisons administratives. L’histoire, la culture et la langue de la Crimée  sont ainsi russes, et aussi loin que l’on peut voir dans le brouillard de la guerre, les récents évènements réjouissent la Crimée.

Mais ce seul fait ne justifie pas une invasion militaire.

Les Russes ont parfaitement le droit de défendre les droits des minorités russes vivant en Ukraine et, s’ils disposent des preuves de génocide ou d’autres violations flagrantes des droits de l’homme, ils peuvent prendre des mesures pour protéger les minorités ethniques. Toutefois, pour justifier une intervention, la Russie aurait besoin de prouver ces allégations devant le Conseil de sécurité et d’obtenir l’approbation de cette dernière pour son action militaire.

Si la Russie ne justifie pas son l’intervention et n’en sent pas le besoin, c’est à cause des vrais raisons de son invasion. En clair pour Vladimir Poutine, les principes de l’Organisation des Nations Unies ne s’appliquent plus; la raison du plus fort étant la meilleure. Les Russes peuvent et vont – si personne ne réagit – prendre le contrôle de l’État souverain d’Ukraine dans une démonstration de la puissance et de la brutalité russe.

Si l’on suit la nouvelle doctrine du pouvoir de Poutine jusqu’au bout, on verra bientôt Viktor Ianoukovitch, le Premier ministre ukrainien déchu, – faire un retour triomphal à Kiev, avec l’aide de ses amis russes – et renverser la bande de criminels non élue qui occupent son pouvoir légitime.

Nous serons alors aux portes la troisième guerre mondiale.

Robert McGarvey, spécialiste de l’histoire de l’économie est co-fondateur de the Genuine Wealth Institute, un groupe de réflexion installé en Alberta, et qui conseille les entreprises, les communautés et les États à bâtir des collectivités de bien-être. Robert est l’auteur de «The Creative Revolution» un guide historique sur l’avenir du capitalisme.

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Version en anglais: One Step Closer to World War III

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