Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Élections Québec 2014

Un dévouement pour le Québec au-delà du vote populaire


De la caravane de la CAQ – jour 14

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
24.03.2014
| A-/A+
  • Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, s'adresse aux médias à la suite du débat des chefs de jeudi dernier à Montréal. (Presse Canadienne/Ryan Remiorz)

La Coalition avenir Québec (CAQ) promet de faire entrer le Québec dans une ère nouvelle, brisant l’immobilisme politique et lui permettant d’évoluer à juste raison. La CAQ promet un Québec fort, dynamique et fier légué aux prochaines générations, où elles pourront rêver et avoir tous les outils pour déployer leur potentiel. Le parti est présenté comme sans étiquette idéologique et suivant la ligne de ce que les Québécois veulent vivre comme changement.

Visiblement lassé par le «vieux» débat référendaire, M. François Legault, chef de la deuxième opposition officielle, souhaite ardemment que l’emploi et l’économie soient des thèmes saillants de cette campagne. Sa priorité demeure les familles de la classe moyenne, ce qu’il appuie avec la sortie de son rapport Cap sur nos familles ou encore sa «charte des contribuables». Des tarifs de garderie et d’électricité stables, moins de taxes, des baisses d’impôts et faire en sorte que les services publics cessent de se dégrader sont souhaités.

M. Legault se définit comme un nationaliste et non un fédéraliste ou un souverainiste. «Les deux options se valent», dit-il. Il laisse la porte ouverte à l’idée de voir le Québec devenir un pays, mais dans une fenêtre de 10 à 15 ans. «Si demain matin il y avait un référendum, je voterais non […] Mais je crois que ce n’est pas le bon moment», a-t-il fait savoir.

Bien qu’entrée dans une spirale descendante depuis la parution du premier sondage, la CAQ est depuis le 18 mars (sondage CROP) à 13 % des intentions de vote, mais le chef ne semble pas vouloir jeter la serviette et demeure serein. Il n’a nullement l’intention de faire une campagne de peur comme le font Couillard et Marois, selon ses dires.

Sa grande crainte : «C’est que les gens semblent prêts à élire un gouvernement libéral qui a mal géré. Ils sont prêts à élire M. Couillard qui ne semble pas avoir le courage de mettre de l’ordre dans la maison.»   

Son cheval de bataille : se battre pour faire élire le plus de députés de la CAQ.

La vision de la campagne actuelle : une lutte dure et loin d’être gagnée d’avance.

Son arme de prédilection : son livre Cap sur un Québec gagnant.

9 h 30

Lors de la conférence de presse de la CAQ, M. Legault et son député François Bonnardel ont expliqué leur position sur la «charte des contribuables» et sur leurs orientations par rapport à Hydro-Québec. Dans une petite boîte d’environ 15 x 24 pieds carrés, bondée de médias, se trouvent aussi quelques partisans de la CAQ, visiblement des retraités entre 60 et 80 ans, encore très actifs et lucides. Pendant l’élocution de MM. Legault et Bonnardel, ils écoutent, mais ne s’empêchent pas de faire quelques blagues et de manifester leur attrait à la gent féminine, peu présente à cette rencontre en matinée. Marc Blais, René-Jean Fournier, Jean-Marie et Jerry en avaient long à dire. «En 1998, on avait eu 25 % du vote à Granby avec l’ADQ. Ça fait longtemps qu’on a compris», partage Marc Blais, toujours travailleur autonome dans le domaine de l’énergie.

«J’ai lu le livre de M. Legault [Cap sur un Québec gagnant], le Saint-Laurent est vraiment la richesse la plus sous-développée au Québec. M. Legault est trop brillant pour être premier ministre du Québec. Il est extrêmement brillant», explique René-Jean Fournier. Alors je lui demande ce qu’il devrait faire, il me répond : «Premier ministre du Québec». Tout le monde a éclaté de rire.

«On ne veut pas entendre la vérité. Elle fait mal. Les gens aiment mieux les potins. On préfère les promesses en l’air. Prenons un exemple. Les parents qui aiment avoir un peu la paix, qui gâtent trop et donnent toutes sortes de bonbons à leurs enfants les transformant en enfants-rois. Les autres partis traitent les Québécois comme des enfants et en font des enfants-rois souvent comme leurs propres enfants. Ils n’ont aucun jugement, de pensée venant des enfants. C’est la même chose avec les électeurs. Il y a toujours des bonbons pour eux. Ils achètent des votes de cette façon. On vient de retomber au temps de Maurice Duplessis : “On va faire un bout de route si vous votez pour nous.” Aux prochaines élections, ce sera la même chose. On va continuer la route. […]», raconte Jerry.

Marc Blais, René-Jean et Jerry discutent entre eux d’éoliennes comme l’on jaserait de la dernière partie du Canadien de Montréal. Ils ont plusieurs faits et chiffres en tête, même différents constats de professionnels du milieu dans leur famille ou sortis de leur expérience professionnelle. Coût de maintenance, durée de vie, coût de remplacement, les adresses locales pour l’éolien, non-viabilité d’un tel projet, etc.

«Il faut que tu aies un idéal et des chiffres pour l’accompagner, c’est ce qu’on me disait quand j’étais étudiant. […] Je ne le cache pas, j’étais péquiste dans le temps de René Lévesque. Je l’écoutais parler et il était inspirant. J’écoute M. Legault et je trouve qu’il connaît son affaire et voit en avant de son temps», exprime René-Jean.

«J’aime mieux être le “suivi” que le “suiveux”. Les Québécois sont des “suiveux”. Le projet Saint-Laurent de M. Legault, le Parti libéral et le Parti québécois ont fait un copier-coller de plusieurs idées de M. Legault. Ils ne sont pas assez intelligents pour avoir leurs propres idées, avoir leurs propres idéaux. Ils sont obligés de les voler aux autres. J’aime autant aller avec Legault, un gars qui sait où il s’en va, qui a fait ses preuves en affaires, alors que les autres ce sont des fonctionnaires de longue date. […] L’autre chose qui est difficile à avaler, même si Legault est élu premier ministre du Québec, ce sont les fonctionnaires qui sont responsables de beaucoup de décisions. Autant en éducation, en santé, dans tous les domaines, il faut supprimer des postes inutiles qui empêchent l’évolution du Québec», lance Jerry.

«Il y a un Français à Radio-Canada qui a été interviewé sur la mentalité qu’ont les Français. “Les gens sont moroses”, avait-il dit. Je dirais qu’au Québec, les gens sont frustrés, socialement parlant. On ne peut pas raisonner des gens frustrés», se désole René-Jean.

«On retrouve pas mal les mêmes idées que l’ADQ dans la Coalition (CAQ). Je dirais que M. Legault a réussi à mieux s’entourer que Mario Dumont (ADQ), tandis que M. Dumont était plus concret», croit Marc.

«Une des choses qui m’a frappé dans son livre Cap sur un Québec gagnant, c’est qu’il nomme toujours les collaborateurs qui l’ont amené à progresser dans sa pensée. Le gars n’a pas peur de dire qu’il est en équipe», constate René-Jean.

11 h 55 à 13 h 35

M. Legault et plusieurs de ses candidats de la CAQ prennent le dîner au restaurant Dame Tartine à Chambly, franchise que l’on retrouve aussi sur la rue Ontario à Montréal. Endroit coquet, champêtre, ni trop petit, ni trop grand. On entend souvent M. Legault rire et lancer quelques blagues. Dans cette ambiance qui semble légère, il est toujours prêt à discuter de certains enjeux qui concernent son parti.

15 h 40

Point de presse conjoint de la CAQ et du président de l’UPA (Union des producteurs agricoles) à Chambly.

Cette autre rencontre médiatique a pu faire voir davantage cette tristesse sourde et rêveuse de M. Legault, similaire à celle qu’avait Richard Bergeron de Projet Montréal à la fin de la dernière campagne municipale. M. Legault ne masque pas sa déception et s’accroche à la valeur et à la qualité de ses idées. Selon lui, la CAQ serait une des victimes du cynisme toujours présent des Québécois envers la politique. 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.