Robert K. Sweeney, un membre de l’Assemblée de Lindenhurst, à New York, veut interdire la vente d’ivoire dans l’État de New York. Cela s’applique à la fois à l’ivoire neuf et ancien. Les répercussions d’une telle action sont énormes et je tiens à en souligner quelques-unes d’entre elles.

Cependant, je tiens à mentionner que je suis allé au Metropolitan Museum of Art dimanche dernier et j’ai commencé à prendre des photos de toutes les pièces en ivoires exposées avec mon téléphone. Il n’y en a pas des milliers, mais beaucoup. C’est notre patrimoine culturel qui y est exposé et l’ivoire est l’un des matériaux les plus utilisés.

L’effet de l’interdiction de la vente d’ivoire serait catastrophique pour les courtiers impliqués dans les arts décoratifs européens des 600 dernières années. Le commerce des antiquités, les spécialistes asiatiques, et mon commerce de meubles anglais, seraient également affectés.

L’Ivoire est utilisé comme support pour la peinture de miniatures, et également broyé pour créer du pigment blanc, une substance utilisée dans un grand nombre de peintures de la Renaissance illégales. Il y a une longue liste et même si nos métiers ne sont pas très répandus, nous fournissons un service unique en son genre. Nous savons apprécier les objets du passé de la façon dont peu de gens, sauf les conservateurs, peuvent le faire. Arrêter ce type de commerce ne servirait à rien pour sauver  les éléphants.

L’aspect vraiment négatif de cette loi est que les propriétaires de pièces en ivoire, ou les héritiers de ces collections, n’auront aucune façon d’écouler leurs objets. En substance, ce serait mettre ces personnes dans la position de s’orienter vers ou de créer un marché noir, ou de déprécier ces pièces.

Je le répète, c’est de notre culture dont nous parlons. Rejeter les choses dans le vain espoir d’arrêter l’abattage des éléphants n’est pas très logique. Cela revient à dire à Louis Vuitton, nous arrêterons la vente des copies en interdisant la vente de tous les sacs Louis Vuitton. C’est absurde!

Je comprends aisément la difficulté à laquelle fait face la douane américaine. Comment quelqu’un qui n’est pas un expert pourrait-il déterminer l’âge d’un objet? Cependant, je ne pense pas que cela soit la principale difficulté.

Je suggère que des mesures draconiennes soient prises envers les expéditeurs, et même les navires, qui transportent illicitement l’ivoire. Mais même cela ne règle pas le vrai problème qui est la pauvreté de l’Afrique source d’un tel horrible massacre.

Les réponses sont nécessairement complexes, il n’y en a pas de simples. L’interdiction de la vente de l’ivoire semble être une mesure simple et efficace. De la même manière que l’interdiction de l’alcool et de la marijuana a réduit leurs consommations pendant un certain temps, mais à finalement peu fait pour diminuer l’appétit pour ces deux substances.

Clinton Howell est un courtier en meubles antiques anglais du 18^ème siècle basé à New York.

Cet article est d’abord paru sur AAD, www.art-antiques-design.com

Version en anglais: Banning Ivory Will Not Save Elephants

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