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Municipalités et élections provinciales

Les municipalités veulent qu’on essuie leurs dégâts

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
01.04.2014
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  • Danielle Pilette, professeure associée au département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM (Gracieuseté de Danielle Pilette)

«Avec les perspectives d’un gouvernement minoritaire, qu’il soit libéral ou péquiste, ou même dans la perspective d’un gouvernement majoritaire, il faudra ramener le projet de loi portant sur les régimes de retraite des employés municipaux.  Un tel projet de loi vise le partage égal, 50 %-50 %, du déficit actuel des régimes entre les municipalités et les employés. La majorité des moyennes et grandes villes du Québec sont concernées, soit toutes celles dont les indices de solvabilité des régimes n’atteignent pas 85 % ainsi que celles qui subventionnent les départs à la retraite d’employés sous l’âge de 55 ans. Le projet de loi accorderait un délai de moins de deux ans pour laisser place à la négociation entre municipalités et employés et pour conclure un processus de conciliation en cas d’échec de la négociation.»

Rappelons-nous que les municipalités ont récemment déclaré clairement vouloir se débarrasser du carcan provincial, d’avoir des «cités-État» pouvoirs (lire l’article en ligne de la semaine passée L’incroyable Montréal se découvre). D’un autre côté, on demande au futur gouvernement de régler une situation qui a émergé à cause des élus municipaux en place. Si les régimes de retraite sont en déficit, c’est bien parce que des élus municipaux ont accordé des conditions parfois invraisemblables à des employés municipaux, comme des pleines retraites à l’âge de 55 ans. On s’entend pour dire que ce ne sera pas le même nombre de paiements qu’une personne qui prendra sa retraite à 70 ou 80 ans.»

«Les élus municipaux ont été très “politiciens” en ne voulant pas se faire d’ennemis et ont fait des passe-droits mais, aujourd’hui, on demande au gouvernement du Québec de régler la situation. Par ailleurs, on réclame des nouveaux pouvoirs (lire l’article en ligne de la semaine passée, L’incroyable Montréal se découvre). Est-ce qu’ils exerceraient avec de nouveaux pouvoirs de manière plus éclairée? Rien n’indique que ce soit le cas... ou non. M. Coderre réclame à nouveau au gouvernement provincial, via l’UPAC [Unité permanente anticorruption], l’argent de la collusion/corruption, comme elle vient principalement des excès de confiance envers la municipalité elle-même [dans le cas présent Montréal], des processus laxistes de cette dernière, en plus des politiciens de différents niveaux et des fonctionnaires. La commission Charbonneau l’a abondamment démontré.»

«On n’a pas de preuves très concrètes de ce redressement des municipalités, mais elles se redressent tranquillement. Il est légitime d’avoir certaines inquiétudes. Qu’est-ce qu’on a comme garanties qu’on va vraiment améliorer les choses avec seulement un inspecteur général à la Ville de Montréal? Les questions d’infrastructures vont nécessairement revenir à l’ordre du jour comme beaucoup d’entre elles sont vieillissantes.»

«Il y a quand même des progrès dans le dossier, tout spécialement parce qu’il y a des progrès dans les marchés boursiers. Depuis 2013, plusieurs effets de la crise des marchés financiers et immobiliers américains se sont estompés et on note une reprise économique surprenante aux États-Unis avec, comme résultat, une progression notable des rendements en bourse. Les fonds des régimes de retraite ont bénéficié de cette conjoncture de reprise et ont amélioré leur performance financière et leur indice de solvabilité. La question est “est-ce que ça va durer” et “est-ce suffisant pour compenser les conditions excessives qui donnent les résultats que nous connaissons aujourd’hui?”»

«[…] Les maires devraient au moins s’engager, à l’avenir, à ne pas répéter ces conditions-là quand les conventions collectives seront renégociées, ils devraient au moins présenter un plan cadre, du moins à Montréal.»

«Dans la métropole, on a négocié certains redressements, mais le problème est qu’il y a bien des différences dans les conventions collectives : il y a plusieurs quarts de travail bien distincts les uns des autres. Il y en a huit à peu près. Le problème, dans certains domaines, est de maintenir les gens au travail passé un certain âge. Il faut prévoir des transitions, ça ne fait pas vraiment l’affaire de la Ville de Montréal étant donné que le tout est ardu à gérer. Dans certains quarts de travail, les gens prennent leur retraite assez tôt. Ça vaut pour certains cols bleus. Il peut être difficile de travailler jusqu’à 60-65 ans dans des métiers plus risqués et exigeants physiquement. C’est le cas des pompiers et policiers. Il faut prévoir des cheminements progressifs, flexibilité difficile à avoir dans les municipalités.»

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.