Le contexte est fondamental pour créer des souvenirs

Écrit par Andy Fell, Université de Californie, Davis
05.04.2014
  • L'activité de l’hippocampe liée à des souvenirs particuliers. (Shutterstock)

Très souvent, nos souvenirs doivent différencier non seulement ce qui s’est passé et où, mais aussi quand un évènement s’est produit et ce qui est venu avant et après.

Une nouvelle étude montre qu’une partie du cerveau appelée l’hippocampe emmagasine les souvenirs selon leur «contexte temporel».

«Nous devons nous rappeler non seulement ce qui s’est passé, mais aussi quand ça s’est passé» énonce Liang-Tien Hsieh (Frank), premier auteur de l’article publié le 5 mars dans la revue Neuron avec Davis, un étudiant de troisième cycle de l’université de Californie.

L’hippocampe est censé être impliqué dans la formation des souvenirs. Mais on ne sait pas si l’hippocampe ne stocke que des représentations d’objets spécifiques ou si il les représente dans leur contexte.

Hsieh et Charan Ranganath, un professeur du département de psychologie et du Centre de Neuroscience, ont observé l’activité de l’hippocampe liée à des souvenirs particuliers.

«Le contexte est fondamental»

Premièrement, ils ont montré à des volontaires une série d’images d’animaux et d’objets. Ensuite ils ont analysé les cerveaux des volontaires tandis qu’ils leur montraient à nouveau la même série, associée à des questions telles que, «Est-ce vivant?» ou «Cela peut-il générer de la chaleur?» .

Les questions ont incité les volontaires à rechercher l’information dans leurs mémoires. Quand les images ont été montrées dans le même ordre que précédemment, les volontaires pouvaient anticiper l’image suivante, produire une réponse plus rapide.

À partir des scans de l’hippocampe de volontaires réalisés tandis qu’ils répondaient aux questions, Hsieh et Ranganath pouvaient identifier des modèles d’activités spécifiques pour chaque image. Mais quand ils ont montré aux bénévoles les mêmes images dans un ordre différent, ils ont obtenu des modèles d’activités différents. En d’autres termes, l’encodage de la mémoire dans l’hippocampe dépend de son contexte et pas seulement de son contenu.

 Selon Ranganath: «Il s’avère que lorsque vous retirez une image de la séquence, le modèle disparaît». «Pour l’hippocampe, le contexte est fondamental, pas le contenu, et l’hippocampe est unique dans sa manière de relier les choses ensembles».

D’autres parties du cerveau emmagasinent les mémoires d’objets indépendamment de leur contexte, précise Ranganath. «Pour les patients présentant des problèmes de mémoire, c’est un gros problème», dit Ranganath. «Ce n’est pas seulement quelque chose qui est utilisé dans la compréhension de la mémoire en bonne santé, cela nous permet de comprendre et d’intervenir au niveau des problèmes de mémoire.» Les Instituts National de la Santé, la Fondation Guggenheim ainsi que l’Institut Médical Howard Hughes, tous en lien avec Ranganath, ont soutenu Hiesh dans son projet.

Source: UC Davis

Version en anglais: Context is Critical for Making Memories

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