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Le courage de refuser de la jeunesse israélienne

Écrit par Dr César Chelala
05.04.2014
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  • Un soldat israélien sur un véhicule de l’armée stationné à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, le 13 mars 2014. (Jack Guez/AFP/Getty Images)

Dans une lettre adressée au Premier ministre Benjamin Netanyahu, des dizaines de jeunes Israéliens ont fustigé les Forces de défense israéliennes (FDI), l’accusant d’«interférence avec la vie civile, ce qui renforce le chauvinisme, le militarisme, la violence, l’inégalité et le racisme dans le pays.»

Yesh Gvul, une association qui défend les objecteurs de conscience, a déclaré en réponse à la publication: «Le refus est une décision personnelle de toute personne appartenant à une société démocratique.»

Les objecteurs de conscience en Israël sont classés comme «sarvanim», ce qui peut être traduit par «Refuznik». Les 58 israéliens signataires de la lettre à Netanyahu sont nés entre 1993 et 1998. Contrairement à certains de leurs prédécesseurs, ils n’expriment pas le refus de servir uniquement dans les territoires occupés, mais plutôt de servir dans l’armée israélienne, dans son ensemble.

Ceci est le dernier exemple de citoyens civils ayant refusé de servir dans l’armée pour des raisons de pacifisme, de philosophie religieuse, ou de désaccord politique, en particulier sur des questions telles que l’occupation des territoires palestiniens.

Cette lettre se situe 44 ans après la lettre des premiers lycéens en fin de cycle envoyée aux autorités israéliennes. Le 28 avril 1970, un groupe d’élèves envoient une lettre au Premier ministre Golda Meir afin d’exprimer leurs réserves quant à l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza, la guerre d’usure et l’échec du gouvernement à éviter le conflit.

En 1987, un nouveau groupe s’est formé, composé d’élèves du secondaire ayant refusé de servir dans les territoires occupés. Ils s’appelaient eux-mêmes les «Shministim», littéralement «les élèves de douzième», nom ensuite repris par les médias. En 2001, un autre groupe d’élèves objecteurs de conscience a suivi leur exemple. Aujourd’hui, on estime à plus de 3.000 le nombre de jeunes étudiants israéliens, membres des Shministim.

La réponse habituelle des autorités israéliennes envers les membres de ce groupe se traduit par des peines de prison de plusieurs semaines. Omer Goldman, la fille d’un haut fonctionnaire du Mossad, fait partie de ces membres les plus éminents ayant écopé d’une peine de prison. En 2008, une campagne mondiale a été lancée pour demander sa libération.

Bien que les objecteurs de conscience aient trouvé un soutien dans les partis de gauche et arabes en Israël, le Parti travailliste israélien critique ses actions. Ce dernier déclare que, bien que leurs protestations contre l’occupation soient valables et compréhensibles, ils utilisent la mauvaise façon de les exprimer. Les politiques de droite, pour leur part, estiment que les actions des dissidents incitent au sentiment anti-israélien.

Les jeunes Israéliens ne se laissent pas décourager pas cette critique. Dans leur dernière lettre, ils disent: «Nous demandons à ceux qui lisent cette lettre de mettre de côté ce qui est évident et de reconsidérer la signification de servir dans l’armée. Nous, les signataires de cette lettre, avons l’intention de refuser de servir sous le drapeau, et la principale raison de notre refus est notre opposition à l’occupation des territoires palestiniens par l’armée».

En 2002, la Haute Cour de Justice d’Israël a jugé le refus de servir comme étant légal pour raison de pacifisme absolu, mais «le refus sélectif» d’accepter certaines obligations et d’en refuser d’autres est, lui, illégal. Le tribunal a également déclaré que le refus sélectif «peut affaiblir les liens qui nous unissent en tant que nation».

Yair Lapid, le ministre des Finances a également été très critique envers les récents écrits des lycéens. «Ce n’est pas du refus, c’est de l’insoumission», écrit M. Lapid dans sa page Facebook, puis d’ajouter, «un projet laïque n’est pas une idéologie. C’est une indulgence pour des jeunes gens repus qui pensent qu’ils ont tous les droits et qu’il y en a d’autres – vos enfants,  les miens – qui doivent servir à leur place. J’ai honte d’eux». Curieuse critique venant de M. Lapid, qui n’a pas effectué son service militaire sur le front, mais à écrire pour Bamahane, le journal de Tsahal.

Cet avis n’est pas partagé par l’organisation Yesh Gvul, qui a déclaré: «Nous sommes fiers de ces jeunes gens qui refusent de participer à l’oppression et demandent au gouvernement d’Israël de s’asseoir avec le gouvernement palestinien et la fin de l’occupation. Un autre monde est possible pour nous tous, ainsi que pour les Palestiniens et nous avons tous mérités une paix véritable, et non la paix telle que définie par le gouvernement israélien».

M. César Chelala est co-lauréat d’un prix descerné par l’Overseas Press Club of America.

Version en anglais: Israeli Youth’s Courage to Refuse

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