Plus de 100 membres d’une faculté de l’Université de Chicago ont exprimé leurs inquiétudes au sujet de l’existence d’une initiative éducative soutenue par le Parti communiste chinois. Il s’agit de l’Institut Confucius et selon une remarque que les dirigeants chinois ne changeront probablement jamais, de tels établissements forment une «partie importante du système de propagande chinoise à l’étranger».

Cette remarque a été faite par l’ancien patron de la propagande chinoise Li Changchun en 2009. Et même si l’administration de l’Université de Chicago et les membres de la faculté soutenant l’Institut Confucius, semblent avoir fait ce qu’ils pouvaient pour empêcher l’Institut local d’exercer tout contrôle politique ou idéologique, de nombreux membres restent très méfiants.

Une pétition lancée la semaine dernière exprime toute une série d’inquiétude.

«L’Université de Chicago participe à un projet mondial politico-pédagogique qui est contraire dans de nombreux aspects à ses propres valeurs académiques,» dit la pétition. «En effet, en prêtant son nom au projet d’Institut Confucius, l’Université, qu’elle le veuille ou non, aide à promouvoir une entreprise compromettant l’intégrité académique de nombreuses universités dans le monde entier».

Une des inquiétudes exprimées est que «la pratique douteuse de permettre à une institution extérieure d’organiser des cours académiques à l’intérieur de l’Université» est dans ce cas exacerbée par le fait que l’entité de surveillance de l’Institut Confucius, appelé Hanban, est dirigée par des commissaires politiques du Parti communiste chinois.

Hanban, qui définit les règles que les Instituts Confucius du monde entier doivent suivre, inclut également des exigences de recrutement contraires aux lois définissant les discriminations en milieu professionnel dans les pays occidentaux et des valeurs essentielles comme la liberté de croyance et d’expression.

Les personnes favorables à l’Institut Confucius, ainsi que l’université, n’ont cependant pas répondu au contenu de ces inquiétudes, selon lesquelles les instituts sont un véhicule de l’influence de l’état chinois, contrôlés par un Parti communiste très secret qui cherche à établir sa légitimité dans le monde entier par le biais d’initiatives en apparences inoffensives, tout en censurant les individus et les points de vue qu’il juge inconvenants. Les détracteurs du projet avancent qu’en étant simplement présent sur le campus et en y dispensant des fonds, un Institut Confucius peut provoquer l’auto-censure.

Selon le Pr John Mark Hansen, Président du conseil de direction de l’Institut Confucius, «la liberté académique a toujours été une valeur incontournable de l’Université de Chicago et les membres de la faculté sont profondément dévoués à la recherche libre,» y compris ceux impliqués dans l’Institut Confucius.

Dans un courriel, le Pr Hansen a précisé que l’Institut Confucius de l’Université de Chicago soutient d’abord la recherche et que tous ses enseignements et activités de recherche sont supervisées et contrôlées par la faculté de l’université.

Au Canada, le conflit le plus intense de ce genre s’est déroulé à l’Université McMaster en Ontario. L’université avait reçu des plaintes du Tribunal des droits de l’homme de l’Ontario après qu’il ait été découvert que Sonia Zhao, une enseignante de l’Institut, avait été forcée à cacher qu’elle pratiquait le Falun Gong, une méthode spirituelle persécutée en Chine. Mme Zhao avait expliqué qu’on lui avait indiqué comment éviter les sujets politiquement sensibles lors de sa formation à Pékin. La vague de mauvaise publicité pour l’Université McMaster s’était conclue par la décision de ne pas renouveler le contrat de 5 ans avec l’Institut qui s’est terminé le 31 juillet de l’an dernier.

D’autre part, l’Université de Chicago semble prête à prolonger son contrat avec l’Institut Confucius. Ce contrat sera automatiquement reconduit en septembre, à moins qu’une des parties ne décide de l’annuler en respectant un préavis de 90 jours. Une réunion aura lieu le 16 mai prochain, mais il n’y aura pas de vote sur le sujet. Les administrateurs de l’université n’ont fait aucun commentaire.

Version en anglais: A Call in Chicago to Cancel a Confucius Institute

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays