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Déménager pour déjouer les injustices du concours d’entrée à l’Université

Écrit par Richard, Global Voices
18.06.2014
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  • Manifestation à Shanghai en 2012 contre l’ouverture du gaokao de la ville aux résidents non-shanghaiens. (Chen Wei Bin)

Source, Global Voice

C’est à nouveau l’heure du gaokao. Chaque année au cours du mois de juin, depuis 1978, des millions de jeunes Chinois passent le redoutable concours national d’entrée dans l’enseignement supérieur. S’y joue l’espoir d’intégrer une université et par là même de gravir l’échelle sociale de la façon reconnue comme la plus méritoire.

Les étudiants se préparent en enchaînant les heures de travail, parfois jusqu’à cumuler d’épuisantes nuits blanches. Les parents font ce qu’ils peuvent, certains de façon plus originale que d’autres.

Le test est supposé donner à tous les étudiants une chance égale d’accéder à l’enseignement supérieur quel que puisse être leur niveau ou lieu de vie. Mais les inégalités entre chaque zone d’examen restent problématiques. Le souci principal tient au système de quotas qui avantage les étudiants originaires de certaines régions de Chine au détriment d’autres. De là de potentiels abus consistant à déménager dans les territoires les plus favorables.

Avec un système de répartition des quotas propres à chaque province, les locaux ne voient pas d’un très bon œil l’augmentation de la concurrence provoquée par les mouvements migratoires des parents d’élèves. En janvier 2014, une figure importante des droits civiques chinois, Xu Zhiyong, a été condamnée à quatre ans de prison pour «outrage à l’ordre public» après avoir aidé des «parents migrants» à organiser une manifestation en 2012 sans l’autorisation des administrations pékinoises responsables de l’éducation, réclamant que leur enfant puisse passer son concours à Pékin.À cette époque néanmoins, se déroulaient dans les principales villes du pays des contre-manifestations s’opposant à l’idée de protéger cette chasse gardée des résidents locaux. Les règles avaient fini par être assouplies de sorte à autoriser quelques étudiants d’autres provinces à passer le concours loin de leur domicile officiel, Pékin faisant alors figure d’exception.

Ce sujet d’inégalités fait l’objet d’une vidéo récemment téléchargée par «Feideshou» (飛碟說). Ce dernier, producteur de vidéos en ligne indépendant, l’a postée sur la principale plate-forme de vidéos chinoise, Youku. Cette explication en vidéo de l’injustice du système a été visionnée plus d’un million de fois et a donné lieu à plus de 1.400 commentaires. Vous pouvez consulter la copie de sauvegarde postée sur Youtube par Feideshou ainsi que les sous-titres traduits par Global Voices.

Dans la partie consacrée aux commentaires, le débat est toujours vif quant à l’équité du gaokao. «Personne ne peut critiquer» (誰都說不得) estime que l’injustice est partie intégrante de nos vies et doit être acceptée: «Cela est injuste. Tous les universités favorisent actuellement les étudiants locaux. Pour ces dernières, qu’un étudiant obtienne 600 ou 550 points revient au même. Il n’y pas de récompense du talent. Ils acceptent les étudiants dès lors qu’ils s’avèrent capables de suivre le programme enseigné. Le fait de favoriser les locaux n’est pas tant affaire de justice qu’une question pratique. La question de l’injustice fait partie de la réalité des choses. Dans les régions littorales, les revenus sont plus élevés que dans les terres. Les gens s’en accommodent en déménageant afin de trouver du travail à Shenzhen et dans le Guangdong. Le système académique ne va pas changer. Chacun doit trouver sa propre manière d’accéder à l’université.»

Le système d’examen américain pourrait être plus équitable que son équivalent communiste chinois: on doit à «oceanswimmer» la remarque sarcastique suivante: «Le SAT américain ne fait pas la différence entre un Pékinois et un résident du Henan. Les universités américaines sélectionnent les meilleurs étudiants. Le plus triste dans cela c’est que le caractère supposément équitable du gaokao se reflète seulement au travers du système éducatif américain. Haha. Ceux qui ont déménagé au Nord afin de passer le gaokao ont profité des lacunes du dispositif. Au long cours, l’Empire du Milieu perd ainsi son esprit d’équité.»

 

Traduit par Rémi Lazaro.

Version en anglais: VIDEO: Why Some Students Migrate to Beat China's ‘Unfair’ University Entrance Exam

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