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Hong Kong: la répression guette les conflits en cours

Des incidents violents aux abors du Conseil législatif semblent avoir été préparés et mis en scène

Écrit par Lin Yi et Xie Dongyan, Epoch Times
28.06.2014
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  • 14 juin 2014: La police anti-émeute soulèvent des manifestants à proximité du Conseil législatif de Hong Kong. Les manifestants s’opposaient au projet du gouvernement de transformer des terres agricoles en terrains résidentiels. (Philippe Lopez/AFP/Getty Images)

HONG KONG – Une manifestation pacifique a soudainement été troublée lorsque des hommes masqués (qui n’ont pas pu être identifiés) ont surgi de la foule et ont commencé à frapper les murs de l’immeuble du Conseil législatif.

Les habitants de Hong Kong pensent que cet incident, ainsi que d’autres incidents récents, pourraient être le résultat de tentatives menées par le Parti communiste chinois (PCC) de créer le chaos à Hong Kong en guise de prélude à un mouvement de répression.

«Plus le chaos régnera à Hong Kong, plus cela sera facile à régler,» avait annoncé Zeng Qinghong, un ancien cadre du PCC aujourd’hui à la retraite, lors d’une rencontre de coordination entre Hong Kong et Macao. Ces propos avaient été rapportés par une personne familière à cet événement.

L’incident violent visant l’immeuble du Conseil législatif s’est déroulé le 13 juin. À l’intérieur, le Comité des finances du Conseil législatif était en train d’étudier la demande du gouvernement de financer le plan de développement des nouveaux territoires du nord-est du chef de l’exécutif Leung Chun-ying.

Le président du Comité des finances Ng Leung-sing, un supporter de Leung Chun-ying, a demandé que l’opposition à la requête soit levée afin que la proposition du gouvernement puisse être adoptée.

La suggestion de M. Leung-sing a déclenché le mécontentement intense de milliers de manifestants ruraux qui manifestaient pacifiquement devant l’immeuble du Conseil législatif. Alors que les manifestants commençaient à exprimer leur irritation, les hommes masqués ont mystérieusement surgi et ont frappé les murs du Conseil législatif avec une barrière portable en métal.

Les hommes ont essayé de briser la porte de verre, mais d’autres manifestants et des assistants de membres pro-démocrates du Conseil législatif les ont arrêtés. Quelques manifestants et d’autres groupes politiques ont décrit les hommes comme ayant un comportement très étrange et très différent de celui de personnes participant aux manifestations politiques à Hong Kong.

La police anti-émeute a été déployée et a utilisé des bombes lacrymogènes pour éloigner les manifestants, dont 21 auraient été arrêtés.

Des citoyens en colère

Malgré le fort mécontentement public, le chef de l’exécutif Leung Chun-ying n’a pas suspendu le plan de développement du gouvernement pour les nouveaux territoires. Avant d’assister à une réunion du Conseil exécutif le 17 juin, le chef de l’exécutif avait dit que Hong Kong devrait établir de nouvelles cités territoriales et ne pourraient pas éviter de déplacer des habitants ou de détruire leurs domiciles.

De nombreux Hongkongais se sont demandés si M. Chun-ying, un sympathisant du PCC soupçonné d’être un membre du Parti, visait à intensifier les conflits déjà existants avec ses commentaires.

Suite à la déclaration de M. Chun-ying, 23 membres pan-démocrates du Conseil législatif ont immédiatement publié une déclaration commune condamnant la position de M. Chun-ying ignorant l’appel public. Kwok Ka-ki, un membre du Parti civique du Conseil législatif a dénoncé le recours par l’administration de Leung Chun-ying à la police pour réprimer les manifestants. M. Ka-ki a dit que cela ne ferait qu’aviver la résistance et pourrait diviser Hong Kong. Davantage de conflits sociaux ne pourraient bénéficier qu’à Leung Chun-ying, a-t-il ajouté.

  • 13 juin 2014: Ng Leung-shing, sympathisant de Leung Chun-ying, président du Comité des finances: son appel à lever les oppositions a provoqué le mécontentement des manifestants à l’extérieur du Conseil législatif. (Epoch Times)

Cheung Chiu-hung, un membre du Conseil législatif du Parti travailliste, a déclaré que les manifestations du 13 juin étaient les plus grandes qui se soient produites devant le Conseil législatif depuis 1997. Il a ajouté qu’il se sentait inquiet des remarques provocatrices de Leung Chun-ying et du recours à la police anti-émeute.

Immédiatement après l’incident, les médias officiels du PCC ont rapporté qu’il s’agissait de l’attaque la plus violente de l’histoire envers le Conseil législatif et ont conclu à une répétition miniature des manifestations baptisées «Occupy Central» que les citoyens ont planifié pour le mois de juillet. Les médias ont ajouté que si les citoyens s’impliquaient dans ce mouvement «Occupy Central», cela aurait des conséquences néfastes.

Elsie Leung Oi-sie, une sympathisante du PCC et vice-directrice du Comité de la Loi fondamentale, a également prédit que les manifestations «Occupy Central» débuteraient sous un jour pacifique avant d’évoluer vers une fin violente. Elle a également précisé que la Loi fondamentale de Hong Kong permet à son gouvernement de demander à la garnison de l’Armée populaire de libération (APL) du régime chinois basée à Hong Kong de réprimer le mouvement.

De nombreux citoyens de Hong Kong – parmi lesquels Leung Kwok-hung, le président emprisonné de la Ligue social-démocrate, Jimmy Lai Chi-ying, président de Next Media Limited, et Li Wei-ling, un commentateur populaire – ont questionné le contexte et les motifs des actes violents des hommes masqués.

Un certain nombre d’habitants de Hong Kong ont confié à Epoch Times qu’ils craignent que les hommes masqués aient été utilisés par le PCC pour aggraver la situation et créer les bases d’un mouvement de répression.

Un referendum sous attaque

Le 20 juin, le serveur du système de vote du referendum civil organisé par «Occupy Central» a été piraté. L’ampleur de l’attaque semble inédite pour Hong Kong et l’entreprise informatique américaine CloudFlare l’a qualifiée de «l’une des plus grandes et plus persistantes attaques par déni de service (Ddos) de l’histoire d’Internet».

Après que le système ait été ouvert au pré-enregistrement et à la simulation de vote, le serveur de nom de domaine a enregistré plus de 10 milliards de requêtes en moins de 20 heures, inondant le système.

Le mouvement «Occupy Central» a utilisé le Programme d’opinion publique de l’Université de Hong Kong pour conduire ce referendum public, présentant différentes propositions pour employer le suffrage universel pour élire le chef de l’exécutif de Hong Kong.

Le referendum devait initialement se dérouler entre le 20 et le 22 juin, mais cette période a été étendue jusqu’au 29 juin pour permettre à toutes les personnes empêchées par l’attaque informatique de voter.

Chan Kin-man, l’organisateur d’«Occupy Central», a dit qu’il n’écartait pas la possibilité que l’attaque informatique ait été soutenue par le gouvernement. Selon lui, l’immense attaque équivalait à 20% de l’usage d’Internet de Hong Kong.

«En plus des ressources et de la technologies, quelques très fortes parties devaient être impliquées en arrière-plan,» a expliqué Chan Kin-man.

Son Éminence le cardinal Zen Ze-kiun, qui a parcouru la ville à pied pour encourager les gens à voter pour le referendum, a exprimé sa tristesse envers les pirates qui ont paralysé le système de vote électronique.

«Ils ont utilisé la machine d’État pour nous attaquer,» a-t-il dit. «Non seulement le principe ‘un pays, deux systèmes’ a disparu, mais ils nous ont aussi considéré comme des étrangers, n’est-ce pas?»

  • 13 juin 2014: Après l’incident, la police anti-émeute a été déployée autour du Conseil législatif. (Epoch Times)

Martin Lee Chu-ming, un membre fondateur du Parti démocrate, pense que l’attaque sur le serveur a été dirigée par l’Armée populaire de libération.

«Nous ne devons pas être effrayés parce que le PCC peut déployer ses plans et ses tours,» a dit M. Lee. «La justice est de notre côté et le mal ne triomphera pas du bien.»

Le 18 juin, le réseau Next Media, qui avait exprimé son soutien envers le referendum, a également connu de fortes attaques Ddos. Les sites du Apple Daily maintenus par Next Media à Hong Kong et Taïwan ont également été affectés.

Autres exemples

Selon une personne interne aux cercles du pouvoir du PCC, un nombre d’événements qui se sont récemment déroulés à Hong Kong sont liés à la lutte de pouvoir opposant l’actuel dirigeant chinois Xi Jingping et la faction loyale à l’ancien dirigeant Jiang Zemin.

Le Livre blanc sur Hong Kong publié le 10 juin par le Bureau chinois de la propagande à l’étranger a déclenché la colère des Hongkongais en déclarant que le PCC a l’autorité suffisante pour ignorer la Loi fondamentale, le texte de la constitution de Hong Kong. Le Bureau de la propagande étrangère est dirigé par Liu Yunshan, membre du Comité permanent du Politburo et membre de la faction de Jiang Zemin.

Zeng Qinghong, un éminent et puissant membre de la faction de Jiang Zemin, a été longtemps responsable des décisions pour Hong Kong et Macau. Selon des sources d’Epoch Times, Zeng Qinghong a organisé les activités de l’Association de la jeunesse de Hong Kong qui a commencé à harceler les pratiquants du Falun Gong à Hong Kong en juin 2012.

Zeng Qinghong espérait utiliser l’Association de la jeunesse de Hong Kong pour provoquer les pratiquants du Falun Gong de façon à donner un prétexte à Leung Chun-ying pour fermer officiellement les stands d’information autour desquels les pratiquants expliquent au public la persécution qui vise la pratique spirituelle en Chine.

La faction de Xi Jinping a réagi au sujet de Hong Kong au cours de la visite de Li Keqiang, un membre de la même faction, lors de sa visite au Royaume-Uni.

Le 17 juin, la Chine et la Grande-Bretagne ont publié une déclaration commune selon laquelle, en regard du principe «un pays, deux systèmes», maintenir la Loi fondamentale de Hong Kong et promouvoir la prospérité et la stabilité de Hong Kong desservent les intérêts mutuels des deux parties.

Cette déclaration ne mentionnait pas le Livre blanc et le gouvernement britannique n’a pas explicitement condamné celui-ci, mais la Déclaration constituait un clair reproche exprimé envers la position du Livre blanc.

Traduit du chinois par Susan Wang. Réécrit en anglais par Sally Appert. 

Version en anglais: Hong Kong People: Conflicts May Usher in Repression

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