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Ces sages-femmes qui repoussent les limites

Enrichir son existence en accouchant dignement

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
09.06.2014
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  • Renaud dans les bras de ses parents, le 15 avril 2014 (Manon Allard, artiste-photographe)

En plus d’être factrice, massothérapeute, étudiante en éducation, «cordon-bleu santé», femme d’Aymeric Raguenet Saint-Albin, Geneviève Major est d’abord la mère du petit Keryann (qui aura 18 mois le 15 juin prochain), mais également une femme nettement plus épanouie comme elle a fait le choix d’accoucher grâce aux soins de Sophie, une sage-femme travaillant à la maison de naissance du CSSS de l’Ouest-de-l’Île, à Montréal.

Salvateur pour le couple

«Sophie mettait l’accent sur comment ça va dans le couple. Des familles monoparentales, ce n’est pas trop bon pour la société. Quand on se revoyait chaque deux semaines, elle disait, entre autres, “Comment papa se sent dans tout ça”? Elle possédait cette sagesse de renforcer notre lien intime. Elles sont généralement axées sur le cœur et l’humanité. C’est miraculeux, elles arrivent à avoir cette grande présence même si elles font de 10 à 12 naissances par mois, ce qui est bien en dessous de ce que doit faire un médecin à l’hôpital. La première année est généralement difficile pour le couple. L’homme peut se sentir mis de côté parce que la femme est trop préoccupée par le bébé ou encore il n’a pas assez de place pour s’impliquer. Aymeric s’est senti inclus depuis le début de la grossesse», tient à préciser Geneviève Major.

«Cela a aussi contribué à ce que la connexion avec bébé Keryann soit plus forte. Aymeric a lui-même coupé le cordon ombilical. Il m’aidait dans mes contractions, il n’y avait que nous deux dans la chambre de la maison de naissance à ce moment. Être né avec des parents conscients, qui riaient de temps à autre lors des contractions, il arrive dans cette beauté-là», s’exclame la jeune femme comblée.

Renforcer la confiance en soi

«Si tu es mal accompagnée, la confiance en est ébranlée. Tu vas penser que si ça tourne le moindrement mal, c’est de ta faute. En plus, si tu as un gros néon qui t’éclaire, qu’il fait “frette”, les jambes ouvertes avec le médecin la tête à l’intérieur, tu ne te sens pas très fière», précise Mme Major.

«Cette expérience avec une sage-femme m’a aussi permis de mettre des limites sur la façon dont je veux être traitée dans le domaine de la santé. Le fait d’avoir accès à un endroit qui est convivial, avec des photos sur les murs, toute notre vision du monde au rapport humain change. On ne se fait pas talonner pour faire telle ou telle procédure au nouveau-né, ni se voir offrir des pilules en échantillon pour quand bébé sera né ou comment je dois mal me sentir si je ne veux pas faire vacciner mon enfant. Jamais on n’entend le mot “ventouse”, “forcette” ou “épidurale”, ils ne sortent pas de leur bouche et, de toute façon, elles ne font pas ça. Je fais part à la sage-femme de la manière que je veux accoucher, de la musique que l’on veut entendre, dans quelle position je veux que ça se fasse, etc. Tous les sujets sont abordés si nécessaire. Je veux continuer à avoir ce genre d’approche et de soins dans le futur», insiste la jeune mère de 34 ans.

  • La coupe du cordon ombilical de Félix, le 3 novembre 2013 (Manon Allard, artiste-photographe)

Secouer la politique de la natalité

«Combien de femmes ont eu un accouchement difficile? On te dit seulement de pousser, tu es connectée à un paquet de machines, tu n’as pas le goût de revivre ça. Déjà, c’est douloureux à la base. Tu ne veux pas, en plus, être ballottée d’une chambre à l’autre, d’entendre des ordres se donner au-dessus de ta tête, de vivre ces moments sacrés dans un milieu agressant et inconfortable. De mon côté, j’ai adoré mon expérience d’accouchement dans une maison de naissance. J’accoucherais à nouveau demain. J’ai été très bien entourée. Traitées ainsi, je suis persuadée que les femmes seraient plus ouvertes à avoir plus d’enfants», ose croire Mme Major.

«Nous avons reçu des informations auxquelles on n’aurait pas pensé du tout, par exemple par rapport aux problèmes d’allaitement. On s’est vraiment senti bien encadré et je réalise encore plus aujourd’hui toute la valeur du suivi», signale-t-elle.

Geneviève voit comme une évidence des cours portant sur la naissance au programme scolaire de l’école secondaire. «Les enseignants devraient éclairer les jeunes à travers les rares occasions de parler sérieusement de la sexualité au lieu de se concentrer presque uniquement sur les modes de prévention sexuelle, dont l’interruption de la vie d’un bébé», fait-elle remarquer.

 

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