Écrit par David Vives, Epoch Times

La pression américaine se renforce sur Poutine. Dimanche, des images satellites montrant le tir de roquettes provenant de l’Est de la Russie ont été publiées et diffusées. Celles-ci indiquent également que des engins d’artillerie lourde à destination des séparatistes ont traversé la frontière.

Les images proviennent du directeur du Renseignement National américain, et ne peuvent être vérifiées de façon indépendante par l’Associated Press. On y distingue des traînées de fumée provenant de roquettes à l’endroit où celles-ci ont été tirées, et des cratères là où elles ont atterri. Les autorités américaines estiment que ces tirs d’armes lourdes ont eu lieu entre le 21 et le 26 juillet –bien après le crash de l’avion de Malaysia Airlines.

Le mémo de quatre pages émane de l’administration d’Obama, et souligne la volonté du président de demander des comptes à la Russie pour ses actes envers l’Ukraine. Ces publications pourraient aussi aider l’Amérique à persuader ses alliés européens d’appliquer des sanctions plus sévères envers la Russie.

La rapidité avec laquelle les informations ont été divulguées est également un geste pour dissuader la Russie de s’engager dans une action militaire plus agressive. Le Pentagone a enregistré il y a quelques jours le mouvement de machines d’artillerie de gros calibres Russes, et a déclaré que leur passage de la frontière Ukrainienne était «imminent».

Moscou a nié avec colère les allégations de l’implication de la Russie dans l’Est de l’Ukraine. Tout au long du week-end, le Ministère des Affaires Étrangères Russe a accusé les États-Unis de «mener une campagne incessante de calomnie contre la Russie», et de «s’appuyer de plus en plus sur des mensonges ouverts».

Ce dimanche, d’après un responsable de département de l’État américain, le Secrétaire d’État John Kerry a parlé par téléphone avec le ministre Russe des Affaires Étrangères Sergueï Lavrov, et a enjoint ce dernier à «arrêter d’envoyer des armes lourdes et de l’artillerie en Ukraine. Il a aussi appelé la Russie à arrêter ses tirs d’artillerie en Ukraine». «Le général Russe a refusé d’admettre que les armes provenant de Russie aggravent le conflit; une réponse peu satisfaisante pour John Kerry», rapporte le responsable de département, qui n’a parlé que sous condition de tenir son identité secrète.

Moscou n’a pas souhaité faire plus de commentaires.

Ce que nous apprennent les images des satellites américains

Les images américaines prétendent montrer de nombreux lance-roquettes tirant sur les forces ukrainiennes depuis la zone contrôlée par les rebelles, ainsi que depuis le sol russe. Une image montre des dizaines de cratères autour d’une unité ukrainienne. Le trajet de certaines de ces roquettes peut atteindre jusqu’à 11km.

La note américaine indique qu’une des images fournie est la preuve que «les forces russes ont lancé des roquettes contre les forces ukrainiennes depuis la Russie, et que les séparatistes ont utilisé l’artillerie lourde fournie par la Russie dans leurs attaques contre les forces ukrainiennes».

La note mentionne également une autre image satellite indiquant de «multiples cratères sur plusieurs sites de lancement de roquettes situés côté russe de la frontière, et dont l’orientation pointe en direction des forces militaires ukrainiennes».

Le New York Times a rapporté dimanche que les responsables de la Défense et du Renseignement ont travaillé sur un plan qui permettrait à l’administration Obama de donner à l’Ukraine la location précise des sites de missiles surface-air contrôlés par les séparatistes et soutenu par les forces russes. Ce plan, s’il est appliqué, permettrait au gouvernement ukrainien de cibler ces endroits.

Citant des sources américaines, le Times indique qu’il est difficile de savoir si le président Barack Obama a l’intention de donner d’autres informations plus précises sur des cibles militaires éventuelles. Cela reviendrait à impliquer davantage l’Amérique dans le conflit.

Les tensions sont très élevées dans cette région depuis que la Russie a saisi la Crimée en mars dernier. Washington demeure très critique du comportement du président Vladimir Poutine.

Plus récemment, les responsables du renseignement américain ont annoncé avoir ce qu’ils appellent une preuve circonstancielle solide que les séparatistes russes  de l’Est de l’Ukraine ont détruit l’appareil de ligne de Malaysia Airlines. Citant l’imagerie par satellite, les conversations interceptées et les posts provenant de médias sociaux, les autorités attribuent l’explosion de l’avion à un missile Sol-Air de fabrication Russe.

Moscou a nié toute implication dans l’attaque.

Les responsables américains déclarent qu’ils ne savent toujours pas qui a tiré le missile, ou si des officiers Russes étaient présents à ce moment. Mais jusqu’à dimanche, ils n’étaient pas disposé à partager les preuves en leurs possessions.