Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

LinkedIn applique la censure de Pékin sur le Falun Gong

LinkedIn applique la censure de Pékin sur le Falun Gong

Écrit par Joshua Philipp, Epoch Times
07.07.2014
| A-/A+
  • Jeff Weiner, PDG de LinkedIn, lors d’une rencontre à l’Hôtel de ville de Mauntain View, Californie. LinkedIn a reconnu avoir censuré des profils d’utilisateurs au nom du régime chinois. (Mandel Ngan/AFP/Getty Images)

En juin dernier, LinkedIn a reconnu avoir bloqué en Chine des informations postées par des utilisateurs au sujet du massacre de la Place Tiananmen. Epoch Times a appris que la plus grande plate-forme de médias sociaux pour connecter les professionnels du monde entier censure également un autre sujet considéré comme «sensible » par le régime chinois: le Falun Gong.

Suman Srinivasan, un analyste-développeur confirmé travaillant chez Goldman Sachs et ayant précédemment travaillé comme développeur web pour Epoch Times, a récemment reçu un courrier électronique disant que son profil n’était plus visible en Chine. Il reste cependant visible dans le reste du monde.

Le profil d’utilisateur est le point-clé du service en réseau proposé par LinkedIn. Sur cette page, l’abonné présente des informations sur ses expériences professionnelles et ses intérêts personnels, le genre d’informations essentielles pour créer un réseau de relations personnelles comme le propose LinkedIn.

Lors de conversations téléphoniques avec deux représentants de l’entreprise, Suman Srinivasan a appris que le problème était que son profil LinkedIn mentionnait la persécution menée par le régime chinois contre le Falun Gong, une pratique spirituelle traditionnelle chinoise basée sur les principes d’authenticité, bienveillance et patience.

«Ils m’ont dit que si je retirais les informations critiques envers le régime chinois, ils débloqueraient mon profil», a expliqué M. Srinivasan.

Cette requête de LinkedIn représente un adoucissement de leur politique au sujet du Falun Gong. M. Srinivasan a appris qu’auparavant, LinkedIn bloquait systématiquement toute mention de la pratique.

Suman Srinivasan pratique le Falun Gong et souhaite informer les gens de la façon dont les pratiquants de cette même méthode de méditation sont traités en Chine.

«La persécution en Chine est horrible», a prévenu M. Srinivasan. «Je pense que je dois faire tout ce que je peux pour essayer d’arrêter cela.»

Trois autres utilisateurs, dont deux travaillent pour Epoch Times, ont également reçus des courriers électroniques de LinkedIn les prévenant que leurs profils avaient été censurés. Deux de ces profils mentionnent la persécution du Falun Gong, le troisième mentionne que l’abonnée pratique le Falun Gong.

Ces courriers déclarent qu’«en raison de la présence de contenu spécifique,» leurs profils, commentaires et toutes les informations qu’ils partagent ne peuvent plus être vus par les utilisateurs de LinkedIn en Chine.

«Une tendance généralisée»

Le monde a commencé à prendre conscience de la politique de censure de LinkedIn en juin dernier, après que l’entreprise ait censuré des messages sur le massacre de la Place Tiananmen avant le 25e anniversaire de la répression meurtrière du régime chinois envers les militants pour la démocratie.

Lorsque la censure de LinkedIn envers ces événements a commencé à être rapportée largement par les médias, des représentants de l’entreprise ont accordés de longues interview détaillées par téléphone.

En réaction à une demande d’Epoch Times au sujet de la censure du Falun Gong, ils ont envoyé une déclaration d’un paragraphe.

Doug Madey, directeur des communications de LinkedIn, a répété qu’en février, période à laquelle LinkedIn avait lancé son site en caractères chinois simplifié en Chine continentale, l’entreprise était bien consciente que pour faire des affaires en Chine, ils devraient censurer du contenu en accord avec les souhaits du régime chinois.

Dans un courrier électronique, M. Madey a confié qu’il était «clair pour nous que pour créer une valeur pour nos membres en Chine et dans le monde, nous devrions appliquer les restrictions du régime chinois sur le contenu, au moment requis et dans les limites requises.»

Jillian York, directrice du département de la liberté internationale d’expression pour la Fondation Electronic Frontier, a reconnu que la censure appliquée par des entreprises américaines au nom de gouvernements étrangers est malheureuse et pourtant une tendance commune.

Selon Mme York, les conséquences de la censure sont graves: «Que peut-on accomplir sans liberté d’expression ? »

«Je ne me soucie pas vraiment des intérêts commerciaux des entreprises américaines,» a-t-elle précisé. «Je me soucie qu’elles respectent les principes de la liberté d’expression.»

«Si les entreprises se voient offrir le choix entre être censurées ou être bloquées, je pense qu’elles devraient choisir d’être bloquées,» a encore dit Mme York.

Des voix assourdies

Il y a peu de détails connus sur l’étendue de la politique de censure de LinkedIn. L’entreprise a répondu par un seul mot à un courrier requérant des informations sur les mots-clé ou les phrases déclenchant la procédure de blocage des utilisateurs individuels: «Non.»

On sait que LinkedIn a censuré deux des cinq principales cibles de la répression du régime chinois: les militants pour la démocratie et les pratiquants de Falun Gong.

Les trois autres groupes généralement épinglés par la censure chinoise sont les Tibétains, les Ouïgours et les défenseurs de l’indépendance taïwanaise.

Des représentant des groupes de défense des droits de l’homme pour les Tibétains et les Ouïgours ont écrit dans un courrier électronique qu’à leur connaissance, leurs membres n’ont pas été censurés par LinkedIn.

Michael Courter, thérapeute à Therapeutic Solutions en Californie, a vu son profil LinkedIn censuré après qu’il ait mentionné la persécution du Falun Gong.

Selon Lui, la censure illustre vraiment les réalités de la persécution en Chine. M. Courter a ajouté que, s’il est bien que LinkedIn reste ouvert au sujet de ses politiques, «c’est l’une des premières fois que j’ai été écarté de cette façon.»

«C’est toujours la même chose,» a-t-il poursuivi. «Le régime chinois essaie de contrôler les informations que son propre peuple est autorisé à voir.»

«C’est pour cette même raison qu’ils censurent leurs propres informations,» a-t-il expliqué en se référant à la demande de la Chine que LinkedIn censure ses utilisateurs. «Non seulement, ils veulent que leur propre propagande prévale, mais ils ne veulent pas que les autres opinions soient disponibles.»

Version en anglais: LinkedIn Connects With Beijing, Censors Falun Gong

 

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays

 

 

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.