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La complexité de l’identité clownesque

Entrevue avec Krin Haglund: la mine d’or intérieure du clown

Écrit par Kathia-Myriam Guay et Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
07.07.2014
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  • Emmêlée dans les perles, la clown Krin Haglund. (Lino Cipresso)

Maîtrisant l’art du comique, le tissu aérien, la jonglerie, la roue Cyr et même le japonais, Krin Maren Haglund est une artiste de cirque accomplie, spécialisée en art clownesque. Originaire des États-Unis, elle a été une des membres du spectacle Rain du Cirque Éloize en 2000, elle a fait partie de la compagnie Les 7 doigts de la main où elle chantait et faisait du trapèze. Elle a aussi fait partie de la distribution du Cirque du Soleil et de bien d’autres spectacles, troupes et collectifs de renom. Du 7 au 9 juillet au Théâtre de Quat'sous, elle présente The rendez-vous dans le cadre de Montréal Complètement Cirque. Dans son premier spectacle solo, attendez-vous à rencontrer une femme coquette, excentrique et légèrement timbrée, cette même femme qui, hors scène, parle avec profondeur de son formidable gagne-pain.

«Le clown doit avoir la qualité de partager une partie de lui-même, de son propre voyage avec les spectateurs. Je pense que si tu as trop de maquillage, un costume trop frappant, on ne verra pas assez l’être humain qui se trouve derrière le clown. Quand tu arrives à partager une partie de toi sur la scène, les gens peuvent reconnaître une partie d’eux-mêmes en toi. Plus tu es subtil, plus tu joues avec ton “intérieur”, plus tu connectes avec le public. L’art clownesque permet de célébrer l’unicité de l’individu. Ce qui te rend différent et unique dans la vie, ton corps, tes habiletés, c’est ce qui doit être développé sur scène», recommande la jeune femme.

Vers la pureté

«J’ai un fils de 4 ans que je prends pour modèle. Quand les petits enfants sont seulement eux-mêmes, ils peuvent être si drôles! Quand ils essaient très fort d’être drôles, ils ne sont pas si drôles. Quand on demande à un enfant de sourire et qu’il te renvoie un faux sourire, ce n’est pas le même sourire qu’il t’a fait il y a quelque temps. Ils sont “non sophistiqués”. Ils comprennent plus profondément que l’on peut le croire. Les jeunes sont toujours prêts à rire, ce qui peut être aussi l’état idéal du spectateur comme du clown», fait part Krin.

  • L’artiste clown Krin Haglund dans toute sa flexibilité, son excentricité… et une baguette de pain (Gracieusté de Krin Maren Haglund)

«Si tu as l’intention de donner avec générosité ce que tu as de bon en toi au public, tu vas être intéressant à voir. En Europe et dans certaines traditions, le “clown” est considéré à un haut niveau comme une figure très spéciale. Pour moi, le mot “clown” est presque sacré et je ne me considère pas encore de la sorte tellement c’est grand. Je pense que tout le monde a le potentiel d’être drôle, mais pas nécessairement clown», constate l’artiste de cirque multidisciplinaire.



«La fragilité est la plus belle qualité du clown. On veut ses failles. Quelque part, on veut le voir se débattre. La capacité de rire de soi et la tendance à l’humilité peuvent propulser les clowns dans leur puissance comique et de tendresse. Quand tu sais faire ça, c’est aussi très libérateur. Après tout, l’art clownesque, c’est l’art du “maintenant”. Ils n’arrivent pas sur scène avec une grande histoire qui les soutient comme au théâtre par exemple», avoue une des têtes d’affiche de Montréal Complètement Cirque.

«Comme les clowns sont des miroirs, on voit que leurs soucis, leurs façons de passer, de s’en sortir, sont un peu comme les nôtres et on ne peut faire autrement qu’en rire. Ça peut être apaisant, permettre une certaine guérison. C’est un aspect très opérant que l’on retrouve chez les clowns, ce n’est pas juste de mettre un nez rouge», rappelle Krin Maren Haglund.

«Le cirque et la clownerie demandent d’être créatif. Montréal est très fertile pour y arriver, notamment avec Cirque Éloize. La métropole est l’un des endroits où il y a le plus d’aide pour les arts, au Canada et au Québec. J’irais jusqu’à dire une des meilleures places en Amérique du Nord pour être un artiste», pointe Krin.

Semence de clown

«J’étais très attirée par le trapèze dès l’âge de 4 ans. Je trouvais ces personnes si sérieuses, si parfaites, si belles. J’ai été danseuse, j’ai également étudié en chimie à l’université. Bien éloignée de l’art clownesque, je sentais que si je ne plongeais pas dans cette carrière comique, je l’aurais regretté à l’âge de 80 ans. Un des moments saisissants qui m’a fait comprendre ma voie, c’est quand j’ai vu un spectacle appelé Excentricus du Cirque Éloize, lors de ma dernière année de collège. Je peux me rappeler que, durant ce spectacle, j’ai senti que ça a été le moment où j’ai été la plus heureuse dans ma vie. Je suis devenue une admiratrice de cirques, tous types confondus. J’ai commencé tard à faire du cirque, ce qui m’amène à dire qu’il n’est jamais trop tard pour commencer. Dans ce genre de cas particulier, l’expérience de vie est spécialement importante», précise l’artiste comique accomplie.

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