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Aurélie Filippetti en guerre contre Amazon

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
19.08.2014
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  • Aurélie Filippetti lance un avertissement sur les dangers du géant américain Amazon sur la diversité culturelle et littéraire. (Getty Images)

Un nouveau volet du bras de fer entre le géant américain Amazon et la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a eu lieu le 12 août. La ministre a déclaré dans Le Monde que les pratiques du site internet de vente en ligne constituent «une atteinte inacceptable contre l’accès aux livres». Déjà sous les feux de la critique pour l’évasion fiscale et des conditions inhumaines de travail, le numéro 1 de la vente en ligne, essuie des critiques sur tous les fronts. Donné en exemple pour sa formidable réussite dans un monde économique de plus en plus virtuel, l’un des «quatre grands d’internet» concentre également les effets néfastes d’une logistique moderne.

Le discours politique pour la protection des petites librairies

La promulgation de la loi du 8 juillet 2014 ciblée contre Amazon, qui interdisait d’offrir les frais de port et la réduction de 5% sur le prix des livres, si ceux-ci ne sont pas retirés dans un magasin physique a eu un effet modéré. L’américain s’est empressé de réagir en annonçant à ses clients de fixer le prix des livraisons à 1 centime, le prix minimal autorisé par la loi, ce qui n’a pas manqué de tourner en dérision toute la démarche législative. La ministre s’est défendue en expliquant que c’était «un combat politique» et a qualifié ces initiatives de «banderilles que nous continuerons à planter dans le flanc d’Amazon».

Le 11 décembre 2007, Amazon avait perdu le procès contre le Syndicat de la librairie française (SLF) et avait été condamné à 100.000 euros de dommages et intérêts ainsi que 1.000 euros d’astreinte par jour à cause de ses frais de port gratuits. Le syndicat, dont la mission est la «défense des intérêts moraux et matériels des adhérents en promouvant la diversité culturelle et la valorisation du travail des librairies en tant qu’animateur social et culturel», avait estimé que l’impossibilité du recours au discount préservait la liberté de choix des lecteurs.

À l’image des grands magasins parisiens du début du XIXe siècle, le début du XXIe siècle a été marqué par un bouleversement des habitudes de consommation. Qualifiée de troisième révolution industrielle, l’explosion entre autres des grands sites d’achats en ligne, de systèmes d’exploitation et gestion gérés par des ordinateurs reliés par internet et dits «intelligents» a vu naître «les quatre grands d’internet» dont Apple, Google et Facebook qui ont révolutionné peu à peu l’ensemble des interactions et des activités humaines.

Amazon, le bon élève de la troisième révolution industrielle

Fondée en 1994 par Jeff Bedos comme une librairie en ligne, Amazon s’est vite démarquée par un choix démesuré de titres. L’accessibilité de plusieurs sources en concurrence lui a valu une réputation de neutralité. Son modèle de commerce en ligne, une logistique de ses centres de distribution à la pointe de la technologie moderne pour optimiser ses coûts, ont été jugés comme bénéfiques pour le développement de l’e-commerce en 1999. Cependant, rapidement le côté négatif a commencé à émerger. Concurrence déloyale, conditions de travail inhumaines voire terrorisantes, ambitions gargantuesques.

Récemment un collectif de 900 auteurs parmi les plus vendus de la planète a réclamé à Amazon de «cesser de porter atteinte au gagnepain des auteurs» et d’arrêter de décourager les clients de commander ou de trouver des livres qui ne font pas partie du catalogue de la firme.

Bryce Milligan de Wing Press au Texas est même allé plus loin en déclarant qu’Amazon chercherait à éliminer les distributeurs, puis les éditeurs et les libraires indépendants pour devenir le seul lien entre le lecteur et l’auteur. Un scénario similaire à celui de Google qui en proposant l’accès à tout dans son moteur de recherche a finalement réussi au travers d’algorithmes de sélection, de ne favoriser l’accès qu’aux quelques contenus les plus visités au détriment des autres, laissant la place à une inquiétante hégémonie des grands comptes dans le choix des informations disponibles.

 

 

 

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