Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times

Après une poursuite de 10 ans, elles ont réussi à se rencontrer. La sonde spatiale européenne Rosetta et la comète Churyumov – Gerasimenko sont proches. Elles se trouvent à 405 millions de kilomètres de la Terre, à mi-distance entre les orbites de Jupiter et de Mars. Elles se dirigent vers le système solaire interne à une vitesse de presque 55.000 km/h. Dans son expédition, Rosetta accompagnera la comète pendant plus d’une année autour du Soleil. Actuellement elles sont à 100 km l’une de l’autre et vont encore se rapprocher durant les six prochaines semaines. Rosetta évoluera sur deux trajectoires triangulaires face à la comète, s’approchant jusqu’à 50 km, selon les scientifiques.

Des découvertes en perspective

Le directeur général de l’ESA, Jean-Jacques Dordain a déclaré: «Ainsi, après dix ans, cinq mois et quatre jours de voyage, cinq passages à proximité du Soleil et 6,4 milliards de kilomètres parcourus, nous avons le plaisir d’annoncer que notre but est enfin atteint. La sonde européenne Rosetta est désormais le premier véhicule spatial de l’histoire à avoir effectué un rendez-vous cométaire, ce qui constitue un jalon majeur dans l’exploration de nos origines. C’est maintenant que les découvertes vont vraiment commencer!»

Aujourd’hui, Rosetta entre dans une nouvelle phase. Elle prépare sa mise en orbite finale et doit choisir le meilleur site pour l’atterrissage de Philae sur la comète, un moment fort de la mission. Philae est un robot, une sorte de laboratoire miniature, conçu pour l’observation de la comète et de son noyau et pour comprendre son comportement à l’approche du Soleil. Le but de cette mission est de faire avancer nos connaissances sur les comètes et sur nos origines. Mais maintenant, il s’agit de faire atterrir le robot, de trouver un site approprié. Rosetta essaiera de se placer sur une orbite rapprochée quasi circulaire à 30 km de la comète, voire plus près, ceci en fonction de l’activité de la comète.

Sylvain Lodiot, responsable de la conduite des opérations de Rosetta à l’ESA a précisé à ce sujet: «Cette approche n’est que la première étape d’une aventure encore  plus extraordinaire qui va comporter de nombreux autres défis à mesure que nous apprendrons comment travailler dans cet environnement inexploré, comment évoluer en orbite autour de la comète et comment faire atterrir un engin à sa surface». Pas moins de cinq sites  d’atterrissage possibles seront identifiés d’ici à la fin du mois d’août. Actuellement, l’atterrissage de Philae est prévu pour le 11 novembre prochain, une confirmation sera donnée à la mi-octobre.

Les premières observations de Churyumov Gerasimenko

L’instrument VIRTIS, un spectromètre de cartographie thermique, révélait une température moyenne de l’ordre de -70°C, ce qui correspond à une étendue complètement sombre et poussiéreuse plutôt que propre et glacée.

Puis, des images étonnantes ont été prises à une distance d’environ 12.000 km, elles ont commencé à  montrer que le noyau de la comète est constitué de deux segments distincts reliés par un étranglement, comme deux lobes réunis. «Cette structure bilobée résulte-t-elle de la rencontre de deux comètes distinctes à un moment de l’histoire du système solaire ou s’agit-il d’une comète qui a connu une érosion spectaculaire et asymétrique au fil du temps? Avec ses instruments, Rosetta est parfaitement positionnée pour étudier au mieux un corps céleste aussi exceptionnel», a indiqué Matt Taylor, responsable scientifique de la mission Rosetta à l’ESA.

Les comètes témoins de la naissance du système solaire

Les comètes intriguent les astrophysiciens, ils ont hâte de les examiner de plus près car elles sont considérées comme des témoins de l’époque de la naissance du système  solaire. Ce sont des sortes de fossiles, la matière à partir de laquelle s’est formé le système solaire, il y a plus de 4 milliards d’années. Les comètes sont considérées comme des éléments essentiels du système solaire. On pense qu’elles pourraient être à l’origine de l’eau sur Terre et qu’elles auraient apporté à notre planète les ingrédients nécessaires au développement de la vie. Ainsi, par l’étude détaillée des comètes, la mission Rosetta pourra aider les scientifiques à comprendre leur rôle dans l’évolution du système solaire. Certaines théories prétendent qu’elles auraient permis l’apparition de la vie sur la Terre en apportant de l’eau et des molécules organiques.

Préparation de l’atterrissage

L’équipe de l’ESA commence les préparatifs pour l’atterrissage de Philae sur la comète. Matt Taylor, le scientifique du projet Rosetta de l’ESA, a conclu «qu’après l’atterrissage, Rosetta accompagnera la comète jusqu’en août 2015 et au-delà lorsqu’elle atteindra son point le plus proche du Soleil. On observera son comportement de près pour offrir une perspective unique et en temps réel sur la manière dont fonctionne une comète en orbite autour du Soleil».