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La France peut-elle se passer de la Russie?

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
25.08.2014
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  • Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius et son homologue russe Sergueï Lavrov lors d’une rencontre diplomatique au sujet de l’Ukraine le 31 mars 2014. (Fred Dufour/AFP/Getty Images)

Les récents évènements en Ukraine ont conduit l’Union européenne et les États-Unis à imposer des sanctions économiques à la Russie. Jugées nécessaires par le président Hollande, celles-ci sont un signe fort envers le Kremlin, qui voit la liste des sanctions s’allonger à mesure de la progression des convois militaires russes. La France a déjà émis une réserve, au travers de la livraison du bateau militaire Mistral «Vladivostok», une perte certes intenable pour l’économie et l’emploi, mais qualifiée de justifiée par les alliés de la France. La Russie de son côté n’a pas manqué de rétorquer avec un embargo sur les produits européens, qui soulève d’ores et déjà des inquiétudes du côté des maraîchers français.

Un été glacial

Les grandes manifestations ukrainiennes, la destitution du président Ianoukovitch et son exil immédiat en Russie ont mis à jour les intérêts géopolitiques de la Russie. L’annexion de la Crimée par un coup d’État à peine déguisé pouvait être qualifiée de prévisible en raison de sa position stratégique dans la mer Noire, abritant notamment l’un des principaux ports de la marine militaire russe de la ville de Sébastopol. D’un autre côté, elle représente aussi une région majeure dans l’extension de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) pour lequel un rapprochement de l’Ukraine donnerait une meilleure position dans la région et un affaiblissement de la position russe.

Les manœuvres russes déguisées semblaient déjà s’inspirer de la guerre froide, mais c’est l’improbable crash du vol civil MH 17, soupçonné avoir été abattu par les factions séparatistes pro-russes, qui a déclenché les sanctions massives de la part des États-Unis et l’Europe dans plusieurs domaines: des sanctions économiques interdisant le commerce d’actions russes, des sanctions militaires interdisant l’exportation et l’achat d’armes en provenance de Russie qui sont le plus à même de contrarier les intérêts français, et enfin des sanctions technologiques et énergétiques pour contrôler la procuration des équipements relatifs à l’énergie. Le marché russe perdant ainsi en stabilité, certaines entreprises craignent le pire, notamment Renault qui y réalise 10% de ses résultats ou le groupe parapétrolier français CGG réalisant 15% de ses profits sur le marché russe. De plus, la livraison compromise du deuxième bateau Mistral «Sébastopol» met en danger près de 1.000 emplois.

Un embargo tiède

L’annonce de l’embargo russe en réponse aux sanctions, le 6 août, a fait des remous dans les rangs des exportateurs des fruits et légumes français. La Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles  a annoncé par le biais de son président Xavier Beulin une estimation de pertes à hauteur de 500 millions d’euros et l’agence de presse russe Ria Novosti annonce un cauchemar politique et économique pour l’UE, s’appuyant sur les déclarations du représentant européen Vyugaudas Usackas chiffrant à 12 milliards d’euros les pertes directes liées à l’embargo. 

Cependant, le magazine Forbes a précisé que l’agroalimentaire ne représentait que 0,01% du PIB européen et que l’embargo ciblé sur certaines denrées aurait un impact limité. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a précisé qu’il faudra mesurer l’impact de cet embargo qui du côté français concerne plus d’un 1,1 milliard d’euros d’exportations. François Hollande a souligné la nécessité de compensations pour les agriculteurs, ce qui a pris effet le 18 août avec le déblocage de 125 millions d’euros pour les maraîchers européens. 

Enfin, l’embargo ne concerne pas 40% des exportations françaises qui sont des vins et des spiritueux. Jouant la surenchère, la Russie pourrait essuyer le revers de sa médaille car elle importe 35% de sa consommation alimentaire, ce qui risque de mettre en branle l’embargo avant même la fin de sa validité fixée à un an.  

    

 

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