McDonald’s France réalise le meilleur début d’année de son histoire

Écrit par Laurent Gey, Epoch Times
05.08.2014

  • McDonald’s France a fait une progression historique de 4,8% au premier semestre (KENZO TRIBOUILLARD/AFP/Getty Images)

La nouvelle devrait faire frémir la plupart des défenseurs de la bonne cuisine. L’enseigne de restauration rapide McDonald’s France est en passe de réaliser la meilleure année de son histoire avec les résultats de son premier semestre 2014. Avec une stratégie marketing omniprésente et des aménagements répondant aux besoins des clients, le leader américain du burger semble vouloir concurrencer la gastronomie française. Pas sûr que ce soit le cas en fin de compte, mais des enseignements sont sûrement à tirer.

Quand la cuisine devient commerciale

Depuis son arrivée en France en 1979, McDonald’s a su jouer d’une stratégie marketing agressive pour conquérir des parts de marché. S’il s’était agi d’une recette de cuisine: d’abord toucher les enfants en prenant un clown comme mascotte, en leur proposant des aires de jeux et des menus personnalisés avec des jouets gratuits changeant tous les mois; ensuite vendre une nourriture grasse, salée et sucrée, facile et rapide à manger; mettre le tout dans un décor aux couleurs vives avec une musique répétitive étudiés scientifiquement pour pousser davantage à la consommation; proposer des services numériques et des gammes de produits mimant les attentes gastronomiques des consommateurs; finir par une campagne de publicité et de communication omniprésente et vous obtenez en quelques dizaines d’années un groupe américain leader de la restauration en France avec près de 80% du marché du hamburger et 12,5% de celui de la restauration commerciale – incluant les restaurants traditionnels.

Face à une telle machine de guerre commerciale, la restauration française se prend les pieds dans le tapis en subissant une baisse de près 1% de la fréquentation au premier semestre 2014. Une baisse qui s’explique également par la mauvaise publicité due aux récents scandales alimentaires, la hausse de la TVA, passée de 7 à 10% au 1er janvier et une restauration à base de plats préparés décongelés de plus en plus présente au détriment du savoir-faire gastronomique.

Un groupe en bonne santé financière

Alors que Mc Donald’s au Canada et aux États-Unis connaît un ralentissement de 0,64% de son chiffre d’affaire au premier trimestre, c’est la France qui fait office de bon élève.

Alors que la santé de ses clients semble diminuer, le groupe quant à lui va de mieux en mieux avec une hausse historique de 4,8% de ses ventes au premier semestre 2014 et un chiffre d’affaire de 4,46 milliards d’euros en 2013 (hors taxe, et franchisés compris). Le bilan du spécialiste mondial du burger a en effet de quoi laisser rêveur tout bon économiste, le groupe employant 72 000 personnes en France, créant 9 000 postes nets en CDI depuis 2 ans et ouvrant 40 à 50 nouveaux restaurants chaque année.

«La France est la deuxième filiale derrière les États-Unis en termes de rentabilité, et 2014 sera notre meilleure année en valeur absolue», expliquait Jean-Pierre Petit, PDG de Mc Donald’s France, dans Le Figaro.

«Malbouffe» versus gastronomie traditionnelle

Comment comparer cette culture de la «malbouffe» américaine avec une gastronomie classée au patrimoine culturel immatériel de l’humanité? Sur le fond, le burger-frites ne fait pas le poids face à un héritage culturel et régional tel qu’il existe en France. On ne peut parcourir les campagnes de France sans trouver des spécialités locales et des restaurants étoilés. Pourtant cet héritage immatériel, cette connaissance des produits et de leur diversité, sont toujours en danger face à des industries alimentaires balayant tout sur leur passage au détriment de la qualité, de la santé et du savoir-faire.