2014, une année «hors normes» pour l’agriculture en Île-de-France

Écrit par Sarita Modmesaib, Epoch Times
07.08.2014
  • La moisson cette année en Île-de-France est anormalement productive alors que la qualité en protéine est en forte baisse. (Jacques Demarthon/AFP/Getty Images)

Avec ses quelque 11,9 millions d’habitants, soit 19% de la population nationale, il serait aisé de penser que l’agriculture tient une place quasi inexistante dans la région Île-de-France.

Et pourtant, la population francilienne n’occupe que 21% du territoire. Les 79% restant se répartissent entre les bois et forêts à 23%, les terres agricoles à 50% et 6% de surfaces diverses.

C’est la Seine-et-Marne qui concentre les plus grands espaces agricoles avec 56% de sa superficie totale, suivie de l’Essonne (45%), du Val-d’Oise (44%) et des Yvelines (39%). On y cultive avant tout des céréales tels que le blé tendre, le maïs ou l’orge, des oléagineux (tel que le colza), la betterave, mais aussi des productions maraîchères et horticoles – en baisse depuis 1988, mais encore présentes dans la Petite Couronne. L’Île-de-France se place au premier rang national quant à la production de cresson et de persil et au quatrième pour la production de laitue.

2014, une année «hors norme»

Cette année 2014 restera marquée par une récolte dite «hors norme», les conditions climatiques exceptionnelles – un automne trop humide, l’absence de gel en hiver et un printemps sec – ont favorisé l’abondance des récoltes, mais aussi la dégradation de la qualité des céréales et du taux des protéines.

D’après le site Terre-net.fr, «alors que les rendements semblent au rendez-vous pour les colzas, orges et blés, la qualité est au centre des préoccupations des agriculteurs et organismes stockeurs». 20% du blé des départements de l’Essonne, des Yvelines et du Val d’Oise ont été récoltés, révélant quelques inquiétudes d’une baisse de la qualité nutritionnelle. La production française de blé étant pour la moitié exportée, cette perte en qualité pourrait jouer en faveur des grands producteurs de blés venant des plaines de Russie et de la Mer Noire. Un constat peut-être à rapprocher d’une agriculture intensive et de pesticides associés qui appauvrissent chaque année les sols.

En parallèle à ce constat, la préoccupation première des agriculteurs franciliens tient dans l’avancée de l’urbanisation: en 50 ans, ce sont 100.000 hectares de terre agricole qui ont disparu au profit de l’expansion parisienne. Chaque année, 2.000 hectares de terre sont transformés en espaces urbains. C’est le cas actuel de la plaine de Montesson qui abrite un sol particulièrement propice à la culture maraichère, mais dont les terres agricoles fertiles risquent le déclassement au profit d’une zone d’aménagement concertée, alors que cette même région comporte des terres en friches qui, elles, ne seront pas exploitées.

Intégrer l’agriculture dans le quotidien urbain

Afin de promouvoir la vente du producteur au consommateur la Chambre Interdépartementale d’Agriculture de l’Île-de-France met en place de nombreux projets favorisant la prise de contact et le rapprochement des citadins avec les agriculteurs franciliens.

Les rencontres Ville-Campagne, permettent aux élèves de CM1 et de CM2 des départements du Val d’Oise, des Yvelines et de l’Essonne de découvrir le métier d’agriculteur. La Balade du Goût les 18 et 19 octobre prochains, permettra aux familles de se rendre dans l’une des 87 fermes participantes pour découvrir et déguster les produits régionaux. La Poste des Yvelines propose, quant à elle, de livrer directement à domicile des colis de fruits et légumes de saison venant des petits producteurs de la région. Si l’expérience est concluante, elle sera étendue aux autres départements de l’Île-de-France.