Un livre révèle les tortures sexuelles infligées dans le camp de travail de Masanjia

Écrit par Lu Chen, Epoch Times
05.08.2014
  • Du Bin, autrefois photo-journaliste pour le New York Times, a publié son nouvel ouvrage Vaginal Coma à Hong Kong le 21 juillet dernier. Ce livre révèle les tortures et les violences sexuelles que subissent les femmes détenues au camp de travail de Masanjia, en Chine continentale. (Yu Gang/Epoch Times)

Vaginal Coma, un nouvel ouvrage qui révèle la cruauté des violences sexuelles subies par les femmes pétitionnaires et les pratiquantes du Falun Gong détenues dans le camp de travail de Masanjia en Chine, a été publié à Hong Kong le 21 juillet dernier.

L’auteur de cet ouvrage est Du Bin, un ancien photo-journaliste pour le New York Times. En mai 2013 à Hong Kong, Du Bin avait sorti un documentaire abordant ce même thème intitulé Au dessus des têtes de fantômes: les femmes du camp de travail de Masanjia. En 2011, Du Bin a publié un autre ouvrage à Taïwan intitulé Brosse à dents, traitant de la torture des pratiquants du Falun Gong.

«En tant qu’être humain, il n’existe aucune raison ni excuse pour tolérer les atrocités commises au camp de travail pour femmes de Masanjia, notamment l’usage répété d’un dilatateur utérin pour alimenter de force les femmes, les forcer à s’allonger dans leurs propres excréments, lier plusieurs brosses à dents pour les insérer et les faire tourner dans leurs vagins, introduire du poivre en poudre dans leurs vagins, les électrocuter à l’aide de matraques électriques sur la poitrine et le vagin ou les enfermer dans des cellules avec des hommes…» a écrit l’auteur sur Twitter après la publication du livre.

Le livre rassemble les témoignages détaillés de plusieurs dizaines de survivantes du camp de travail de Masanjia, qui ont été victimes ou témoins de ces violences. L’une des sources les plus importantes de ce livre est un journal écrit par Liu Hua, une ancienne détenue qui a été témoin des tortures infligées aux pétitionnaires et aux pratiquantes du Falun Gong. Liu Hua dit avoir fait sortir son journal du camp de travail de Masanjia en le cachant dans son vagin.

«C’est tout simplement l’enfer sur terre» a confié Liu Hua à la chaîne de télévision New Tang Dynasty basée à New York. «Je suis un être humain, j’ai une conscience et je fais preuve d’humanité. J’ai ainsi répertorié ces cas un à un et je les ai dénoncés après avoir été libérée.»

  • Du Bin, autrefois photo-journaliste pour le New York Times, a publié son nouvel ouvrage Vaginal Coma à Hong Kong le 21 juillet dernier. Ce livre révèle les tortures et les violences sexuelles que subissent les femmes détenues au camp de travail de Masanjia, en Chine continentale. (Yu Gang/Epoch Times)

Dans un autre tweet, M. Du a écrit: «Nous sommes des êtres humains, pas des animaux… Ce livre est fait pour rappeler les humiliations et la tragédie que subissent ces femmes, grâce à qui l’espèce humaine peut perdurer.» Les ouvrages de Du Bin ne sont pas disponibles en Chine continentale en raison de la censure.

M. Du a été détenu par les autorités chinoises le 31 mai dernier pendant 37 jours, après la sortie de son documentaire Au-dessus des têtes de fantômes à Hong Kong. Son ouvrage Le massacre de la Place Tiananmen traitant du mouvement démocratique de 1989 a également été publié à Hong Kong en mai dernier avant son arrestation.

En avril dernier, le magazine de Chine continentale Lens Magazine a publié un rapport d’enquête détaillé qui révélait pour la première fois en Chine les violences et les tortures du camp de travail de Masanjia.

Plus tard en juin, le New York Times a interviewé une dizaine de victimes qui avaient été détenues à Masanjia et dans d’autres camps de travail du pays. Le journal indiquait que les traitements les plus graves et les plus longs étaient infligés aux pratiquants du Falun Gong mais que d’autres groupes subissaient également ces abus.

Le Falun Gong est une pratique spirituelle qui a été bannie en Chine en juillet 1999 par le dirigeant de l’époque, Jiang Zemin. Ce dernier considérait cette pratique comme une menace envers son pouvoir en raison du nombre grandissant de pratiquants, qui avait atteint 70 millions de personnes en 1999.

  • 27 avril 2013 : Du Bin lors de la projection à Hong Kong du film documentaire Au-dessus des têtes de fantômes: le camp de travail pour femmes de Masanjia. (Pan Zaishu/Epoch Times)

Le 20 juillet 1999, Jiang Zemin a déclenché une campagne nationale contre le Falun Gong. Depuis, plusieurs millions de personnes auraient été détenues, selon le site Minghui.org, un site web d’informations sur le Falun Gong. Il a été confirmé que plus de 3 700 pratiquants du Falun Gong ont été tués sous la torture et les mauvais traitements, mais le nombre de morts est probablement bien plus élevé en raison de la censure des informations en Chine. Des chercheurs estiment que des dizaines de milliers de pratiquants du Falun Gong ont été tués alors que leurs organes étaient prélevés de force pour être revendus en vue d’une transplantation.

Aujourd’hui, le camp de travail de Masanjia a été fermé et le système de réforme par le travail a été officiellement aboli à la fin de l’an dernier. Cependant, les médias ont rapporté que certains camps de travail avaient simplement changé de nom et continuaient à opérer. Un camp de travail pourrait ainsi être rebaptisé en «camp de désintoxication».

Certains avocats et militants chinois ont demandé aux autorités de dédommager les détenus qui avaient été torturés, mais les autorités n’ont pas réagi.

Le site Minghui.org publie chaque jour un rapport sur l’arrestation et la détention de pratiquants du Falun Gong en Chine continentale, en rassemblant des informations fournies directement par leurs familles. Des dizaines de cas sont rapportés chaque jour sur des pratiquants du Falun Gong arrêtés et torturés dans des centres de détention, faussement appelés centres de désintoxication ou centres de formation juridique pour tenter de leur faire subir un lavage de cerveau et les forcer à renoncer à leurs convictions spirituelles.

Version en anglais: New Book Exposes Inhuman Sexual Torture in Masanjia Labor Camp