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ÉDITO

Tous indigènes

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
29.09.2014
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  • Grand comme deux fois la France, ce territoire de l’océan Pacifique sera maintenant protégé de toute activité de pêche commerciale, de toute exploitation minière ou pétrolière. Océan Pacifique. (John Moore/Getty Images).

Dans ce monde qui perd la tête, où le nouveau jeu à la mode est de la retirer à certains pour compter ensuite le nombre de «clics» générés sur internet, les flots de sang et la loi du «buzz» finissent par masquer des informations de sens plus grand et la possibilité d’espoir.

La semaine qui vient de passer nous en a donné des exemples précieux qui auraient mérité de longues heures de diffusion télévisuelle. Par exemple l’annonce, le 25 septembre,  de la création par les États-Unis du plus grand sanctuaire marin au monde. Grand comme deux fois la France, ce territoire de l’océan Pacifique sera maintenant protégé de toute activité de pêche commerciale, de toute exploitation minière ou pétrolière. Plus de 130 monts sous-marins et leur écosystème – des récifs coralliens aux oiseaux marins vont ainsi reprendre une vie quasi-normale et voir croître à nouveau leurs populations animales et végétales.

Cette même semaine, le sommet des Nations unies sur le climat a produit, contre toute attente un résultat tangible. Au vu de ce que tout le monde (n’) en attendait (pas) après les échecs à répétition des sommets précédents, cet événement, préparatoire à celui que la France accueillera en 2015, a agréablement surpris. Du côté du verre à moitié vide,  bien sûr les principaux pollueurs mondiaux – Chine et Inde – ont boudé les discussions. La Chine ne s’inquiète pas encore assez de voir l’immense majorité de ses terres polluées et son auto-suffisance alimentaire faire déjà partie du passé. Sa population peut bien continuer à manger du riz au cadmium, nous dit le régime communiste. Bien sûr aussi, le nouveau ministre de l’Environnement indien a développé une vision toute personnelle de la responsabilité des États face au changement climatique: «Quelles réductions [des émissions de CO2]? (…) Ceci est bon pour les pays développés. On ne peut mettre de côté le principe moral de responsabilité historique». Comprenez que la pollution actuelle ayant été créée par le développement de l’Occident, c’est donc bien à lui de fournir des efforts plutôt qu’aux pays émergents.

Malgré cela,  ce sommet a su faire naître un nouvel accord sur la déforestation, qui prévoit de diviser par deux d’ici à 2020 le nombre d’hectares déboisés, et de faire cesser totalement l’activité de coupe en 2030. Si le Brésil ne l’a pas signé, l’Indonésie l’a fait, de façon presque surprenante après des années de dévastation des forêts vierges, liées au développement d’une filière de production d’huile de palme.

Les mécanismes de la construction de cet accord donnent de vraies pistes en préparation au Sommet de Paris. Le Jakarta Post, dédiant un éditorial à cette décision, rappelle que 60% des émissions de carbone en Indonésie sont liées à la déforestation et que celle-ci a mis «la sécurité alimentaire du pays en danger, avec des chutes des productions agricoles et marines, les agriculteurs et les pêcheurs ne pouvant plus ramener assez. Les populations indigènes nous rappellent aussi constamment qu’elles ont leur mot à dire quand les décisions sur l’environnement impactent leur environnement de vie.»

Individuellement comme collectivement, la procrastination environnementale viendrait donc de nos cerveaux et le bon sens de nos ventres: l’aspiration à boire une eau claire et à pouvoir s’alimenter sainement pourrait finir par valoir plus que les promesses non tenues de la modernité, et l’appel de base des populations plus que la vision mondialiste de leurs gouvernants.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.