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La campagne anticorruption cible les sociétés d’État chinoises

Avec la purge de hauts responsables fidèles à l’ex-dirigeant Jiang Zemin, la campagne se penche maintenant sur ses tentacules dans l’économie chinoise

Écrit par Frank Fang, Epoch Times
02.03.2015
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  • La société d’État chinoise China Unicom, partenaire d’Apple en Chine, a récemment été accusée d’être un nid de sexe et de corruption par l’organe de discipline du Parti communiste chinois. (Liu Jin/AFP/Getty Images)

Le chef du Parti communiste chinois, Xi Jinping, pesait ses mots lorsqu’il a dénoncé la lourde bureaucratie, le népotisme et les pratiques d’affaires douteuses des sociétés d’État et de leurs gestionnaires lors d’une réunion de la Commission centrale d’inspection de la discipline (CCID) du Parti le 13 janvier dernier.

Environ un mois après son allocution à la CCID, cette dernière a publié des rapports d’enquête sur sept sociétés d’État, dont le géant des télécommunications China Unicom, la compagnie de transport China Shipping et la pétrolière Sinopec. Le patron de la CCID, Wang Qishan, a également annoncé le 11 février que 26 autres sociétés d’État allaient être enquêtées par la CCID.

Ces compagnies, qu’elles appartiennent aux gouvernements locaux ou à un organe d’État, sont toutes considérées comme des sociétés d’État. Ces dernières qui appartiennent au gouvernement central constituent habituellement une sous-catégorie d’entreprises d’État qui sont supervisées par la Commission de supervision et d’administration des actifs d’État. Elles œuvrent normalement dans des secteurs clés de l’économie.

Les 26 compagnies ciblées œuvrent dans différents secteurs, dont le pétrole, le nucléaire, l’électricité, les télécommunications, le transport, l’acier, les mines, la construction et la finance.

Pour faire écho aux propos de Xi Jinping en janvier, l’édition à l'extérieur de la Chine du Quotidien du peuple, organe officiel du Parti communiste chinois (PCC), a publié le 12 février un article intitulé Il est temps pour les sociétés d’État de trembler de peur.

Il semble déjà clair que cette enquête va provoquer la chute de nouveaux «tigres» (terme utilisé pour désigner les hauts responsables du PCC), puisque les équipes d’enquête de la CCID ne reviennent jamais bredouilles, annonce le Quotidien du peuple.

  • Le président chinois, Xi Jinping, en compagnie du secrétaire de la Commission centrale de l’inspection de la discipline, Wang Qishan, le 30 septembre 2014 à Pékin (Feng Li/Getty Images)

Un avertissement de Xi

«Le Parti va intensifier l’orientation et la supervision des cadres qui travaillent dans les entreprises d’État et il va aussi augmenter les inspections et les vérifications de ces entreprises d’État», avait déclaré Xi Jinping le 13 janvier, tout en commentant que la campagne anticorruption continuait d’être sévère et compliquée.

Pour expliquer les propos du dirigeant chinois, Gao Po, sous-secrétaire au Centre des études anticorruption de l’Académie chinoise des sciences sociales, a publié le 13 janvier dans l’agence officielle Xinhua que les gestionnaires des entreprises d’État allaient devoir montrer un sens plus élevé des responsabilités, tout en établissant un système de reddition de comptes durable.

Afin d’appuyer Xi Jinping avec des statistiques, Xinhua a également publié un commentaire le 7 février intitulé Les termites d’État ne doivent plus piller nos ressources nationales.

En 2014, les sociétés d’État ont généré une augmentation des profits de 3,4 % comparativement à l’année précédente, mais du même coup elles ont accumulé une dette totalisant 13,18 mille milliards de dollars, selon Xinhua.

Pas de pause dans le Nouvel An lunaire

China Unicom, la troisième plus grande compagnie de télécommunications au monde, cédait déjà sous la pression de la campagne anticorruption en décembre 2014 lorsque deux de ses hauts gestionnaires ont été renvoyés. En février, la CCID a rapporté que les pots-de-vin, les faveurs sexuelles et la corruption étaient répandus au sein de l’entreprise.

Le régime chinois a maintenu la pression sur China Unicom. Deux jours avant le Nouvel An chinois, Xinhua a annoncé que le géant des télécommunications allait publier un rapport fin-mars ou début-avril sur la manière de résoudre les problèmes identifiés par la CCID.

«Les médias officiels ont choisi la période d’une fête traditionnelle chinoise pour s’attaquer à une compagnie contrôlée par Jiang Zemin et sa famille», souligne en entrevue le spécialiste de la Chine Shi Shi, établi aux États-Unis. Beaucoup estiment que la campagne anticorruption est en fait une purge politique, puisqu’elle cible en général le réseau de l’ex-dirigeant Jiang Zemin.

«L’objectif est de baisser de quelques crans l’arrogance de Jiang tout en augmentant la pression sur lui et sur sa famille», ajoute Shi Shi.

Le fils aîné de Jiang Zemin, Jiang Mianheng, tire beaucoup de ficelles dans l’industrie chinoise des télécommunications.

«China Telecom et China Mobile sont parmi les 26 compagnies qui seront enquêtées par la CCID en 2015», indique Shi Shi. «On s’attend à ce que les associés qui ont des liens avec Jiang Mianheng soient purgés, avec la possibilité que Jiang Mianheng soit lui-même pris pour cible.»

Version en anglais : Anti-Corruption Campaign Targets China’s State-Owned Enterprises

 

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