Le Coût élevé des Laogai en Chine
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Le Coût élevé des Laogai en Chine
Riordan Galluccio Epoch Times | 18 Nov, 2004 |
Avec
ses dents craquelées et ses mains ensanglantées, Wan Guifu arrive
difficilement à séparer une graine de melon d'eau de plus avec ses
dents. Pour lui, travailler à l'extérieur dans un froid glacial plus de
10 heures par jour n'était pas vraiment un choix. Il devait soit
travailler pour la production de graines de melon choisies à la main
pour le camp de travail ou être battu jusqu'à l'inconscience. À l'âge
de 57 ans, Wan a travaillé jusqu'à ce qu'il ne puisse plus accomplir sa
tâche brutale et fut battu à mort par les détenus au centre de
détention numéro 1 de Lanzhou en Chine.
Les graines de melon que Wan
était forcé de produire, soit les graines de melon de Zhengli choisies
à la main, sont maintenant exportées aux États-Unis, au Canada, en
Australie, en Asie du sud ouest et à Taiwan. Parce qu'elle utilise
cette forme de travail d'esclave, la Lanzhou Zhenglin Foods Ltd. est
devenue le plus grand producteur de noix rôties avec des ventes
atteignant 460 millions de Yuan. (55 millions US).
Des travailleurs pour rien et en quantité illimitée
L'économie
en expansion de la Chine continue de grandir à cause de l'utilisation
du travail d'esclaves ou aux camps de Laogai. Le mot « Laogai » veut
dire "réformer à travers le travail". C'est un système de manufactures
en prison et de centres de détention mis sur pied par l'ancien leader
chinois Mao Zedong durant les années 50 comme moyen de rééduquer à
travers le travail et d'augmenter l'économie de la République Populaire
de Chine. Depuis 1979, il y a apparemment quelques milliers de
personnes obligées de travailler dans le système de Laogai.
Aujourd'hui, c'est devenu une énorme source de travailleurs gratuits et
de profit pour le gouvernement chinois. Selon les estimations de la
fondation de recherche Laogai, il y a 6.8 millions de personnes
incarcérées dans les 1100 institutions de travail de Chine.
Ceux
qui sont incarcérés dans ces institutions, doivent faire face à de
longues heures de travail et de traitement brutal avec peu de sommeil
et de nourriture. Selon un rapport de Stephen D. Marshall intitulé « Le
Laogai Chinois: un rôle caché dans le développement du Tibet » certains
travaillent 20 heures par jour avec des forces oppressives violentes ce
qui a forcé certains détenus à choisir le suicide plutôt que d'être
battus, de mourir de faim ou de travailler jusqu'à la mort. D’autres se
mutilent ou se blessent pour éviter de travailler. Des détenus qui sont
plus lents ou refusent de travailler reçoivent des chocs électriques,
sont battus, agressés sexuellement ou mis en isolement. Parmi les
prisonniers de ces camps de travail, on retrouve des criminels, des
prisonniers politiques et des pratiquants du Falun Gong qui maintenant
composent jusqu’à la moitié de ceux détenus dans le camp de Laogai.
Qui utilise le travail d’esclaves?
Les
camps de travaux forcés sont à la fois une forme de torture et une
source énorme de profit pour la Chine. Avec la quantité incroyable de
main-d’œuvre gratuite qui vient du camp de Laogai, la Chine a leurré
plusieurs entreprises extérieures avec son système de « profit avec le
travail d’esclaves ». Avec des coûts en gros ridiculement bas,
plusieurs ne peuvent résister à l’appât et sans le savoir encouragent
cette pratique illégale.
Des produits d’usage commun comme des
arbres de Noël, des ampoules pour arbres de Noël, des bracelets, des
outils, de la nourriture sont parmi les produits manufacturés et
exportés. Selon un rapport d’un Comité de la Chambre des communes sur
les relations internationales, les compagnies qui avaient ou ont des
produits faits au camp de Laogai sont Midas, Staples, Chrysler,
Nestlea. Un rapport récent d’un détenu du camp de travail de Changii
dans les états de Zinjiang mentionne que la Tianshan Wooltex Stock
Corporation Ltd, un contractant du camp de travail de Changji
manufacture des produits pour des compagnies à l’étranger telle que
Banana Republic, Neiman Marcus, Bon Genie, Holt Renfrew, French
Connection et d’autres. Pour la compagnie Banana Republic, les
commandes sont entre 200000 et 280000 pièces par jour.
Les
produits manufacturés dans ces endroits sont faits par des gens qui
sont contraints de travailler dans des milieux peu sécuritaires et dans
des conditions malsaines. Des détenus de Laogai ont dit qu’à cause de
la malnutrition, la privation de sommeil, ils en viennent à avoir des
poux ou la gale et à souffrir d’hépatite, de tuberculose et autres
malaises. Les détenus sont forcés de travailler même s’ils sont
malades. Plusieurs ne peuvent pas prendre de douche durant de longues
périodes de sorte que leurs fluides corporels viennent en contact avec
les produits qu’ils manufacturent. Ces produits sont ensuite envoyés
partout à travers le monde.
Comment arrêter les produits de Laogai
Les
lois qui invalident sur le papier le travail d’esclaves n’ont pas pu
arrêter la vague de produits manufacturés de façon inhumaine et qui
sont envoyés et commercialisés à travers le monde. Par exemple, depuis
1983, il est illégal d’importer des biens aux États-Unis qui ont été
manufacturés par le biais de travaux d’esclaves. Selon la Fondation de
recherche de Laogai, le gouvernement chinois a garanti publiquement
l’arrêt de l’exportation de produits venant de travaux d’esclaves en
octobre 2001.
En 1992, la Chine et les États-Unis ont signé le «
Memorandum of Understanding » (MOU) dans un effort qui permettait aux
É.U. d’avoir accès à l’information nécessaire pour contrôler les
produits bannis venant du travail de prisonniers. Selon le MOU, le
gouvernement chinois s’est engagé à enquêter sur toutes les plaintes de
travail d’esclave.
Cette entente n’a pas eu de résultat réel vu
les profits que la Chine risquait de perdre avec sa source de
travailleurs gratuits que le système de Laogai produit. Mettant de côté
les demandes des États-Unis de réponses sur ce sujet, la Chine montre
des camps « sanitaires » pour les inspecteurs. Parmi les autres
tactiques pour s’assurer que la production continue à avoir lieu,
notons des fausses compagnies, le changement d’adresse, et le mélange
de camp de travail et des choses qui n’ont rien à voir avec les
affaires.
En plus, des organisations telles que la Fondation de
recherche de Laogai et l’Organisation mondiale pour l’investigation des
persécutions du Falun Gong continuent de rechercher au sein du
gouvernement chinois l’utilisation de travail d’esclaves comme une
source de croissance économique et de montrer à tous les produits
manufacturés à Laogai.Malgré le fait que la Chine continue pour
l’instant à bénéficier de « l’économie des prisons », il se pourrait
bien que ce soit les consommateurs du monde entier qui viennent à bout
du destin de Laogai. Dès que le monde entier viendra à réaliser toutes
les souffrances qui ont mené à la production des produits qu’ils
achètent, ils ne le feront pas aussi facilement, malgré le bas prix.