Désaccord entre la famille de Zhao et le gouvernement, les obsèques sont retardées indéfiniment
Le 23 janvier, sept jours après la mort de Zhao Ziyang, « ancien Secrétaire Général du Parti Communiste », le gouvernement chinois n’a toujours pas annoncé la tenue de funérailles officielles. Habituellement, selon les coutumes du pays, les obsèques se tiennent sept jours après le décès. Le fils aîné de Zhao, Zhao Dajun, confirme pour la première fois, que la famille de Zhao et le gouvernement ont des opinions très divergentes sur la manière d’évaluer la vie de Zhao. C'est pour cela qu'il ne s’attendait pas à ce que des funérailles officielles soient tenues le 23 janvier: aucune date n’a été déterminée. |
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Selon un reportage de l’Oriental Daily, Zhao Dajun ainsi que toute sa famille, voudraient que l’enterrement de Zhao Ziyang se fasse le plus tôt possible. Il a déclaré: « Nous n’avons pas à nous entendre sur toute la ligne, mais notre famille n’acceptera pas les termes s’ils sont trop éloignés des pensées de mon père. » Zhao Dajun n’a pas indiqué si son père défunt avait espéré que le gouvernement restaure sa position, depuis le massacre de la Place Tian An Men. Une nécrologie résumant la vie de Zhao doit être lue aux funérailles. La principale controverse est l’appui donné par Zhao, au mouvement étudiant, avant le massacre sur Tian An Men. Le gouvernement a insisté disant que Zhao « appuyait les troubles et la division du parti », une allégation critiquée avec véhémence par la famille de Zhao. L’absence d’un terrain d’entente a retardé l’établissement d’une date pour la tenue de funérailles officielles. Le gouvernement a augmenté la sécurité autour de l’ancienne résidence de Zhao et dans la ruelle Fuqian, lieu temporairement utilisé pour offrir les condoléances. Au moins 40 policiers en civil ont été dépêchés sur le site et plus de 10 voitures de police sont stationnées dans les environs. Tous les passages d’accès à la ruelle Fuqian sont surveillés. Selon Associated Press, un membre de la famille de Zhao, qui désire conserver l’anonymat, a envoyé, le 22 janvier, un message à partir de son cellulaire, disant: « il y a de nombreux postes de contrôle et de nombreux policiers. Tous les visiteurs venus exprimer leurs condoléances ont été emmenés dans un café pour être enregistré avant d’entrer dans la maison du défunt. » Certains dissidents venus pleurer la mort de Zhao ont été menacés et battus. Le 23 janvier, un nombre de lettrés et de dissidents ont déposé une demande d’application au gouvernement, pour organiser un cortège allant de l’Université Tsinghua jusqu’à la résidence de Zhao. Ces organisateurs surveillés par la police ont perdu leur liberté et le cortège a été refusé. Pékin tarde toujours à annoncer la tenue de funérailles officielles. Selon l’Oriental Daily, des sources rapportent que certains anciens fonctionnaires chinois, incluant l’ancien chef du Congrès national du peuple, l’ancien Premier ministre Zhu Rongji ainsi que, l’ancien dirigeant de la Conférence politique consultative du peuple chinois Li Ruihuan, auraient tous demandé d’y assister. Wang Zhihua, le gendre de Zhao, dit que la famille Zhao n’a reçu de condoléances ni du Président Hu Jintao ni du Premier ministre Wen Jiabao. Il n’y a que Zeng Qinghong du Bureau central du Parti communiste chinois qui aurait rendu visite à Zhao avant sa mort. Toutefois, Zeng a quitté Pékin le 22 janvier pour visiter cinq pays incluant le Mexique. Il ne sera pas de retour en Chine avant le 2 février. Wang affirme avoir entendu parler d’une cérémonie commémorative et d’une veillée aux chandelles ayant eu lieu à Hong Kong le 21 janvier. Ces événements avaient attiré près de 10.000 personnes, mais il n’en connaissait pas les détails. « Il est maintenant très difficile pour nous d’obtenir quelques informations venant de l’extérieur » dit Wang. |