Le régime chinois tremble

Écrit par Noé Chartier La Grande Époque
24.10.2005
  • Manifestante chinoise à New York(攝影: / 大紀元)

La semaine dernière, le nombre de démissions du Parti communiste chinois et de ses organisations a franchi la barre des cinq millions. Des activités pour souligner ce nouveau nombre ont été tenues à travers le Canada et dans certaines grandes villes américaines, comme New York et Washington. Lieux différents et gens d’horizons variés, mais un seul même message pour le peuple chinois : la chute du Parti communiste est imminente, quittez le parti avant qu’il ne soit trop tard. Malgré l’ampleur du phénomène reliée aux démissions, la nouvelle n’a pas encore fait de vagues à travers la communauté internationale. Certains médias s’attardent davantage, pour des raisons commerciales, à discuter des opportunités d’affaires qui s’ouvrent aux entreprises et investisseurs.

Néanmoins, les signes d’un bouleversement sont de plus en plus reconnus. Selon les statistiques officielles du gouvernement, plus de 74 000 manifestations, émeutes ou formes d’agitations civiles ont eu lieu l’année dernière, déclenchées la plupart du temps par la corruption généralisée des fonctionnaires à tous les niveaux, par la pollution environnementale qui détruit les habitats, par les évictions forcées sans compensation et par toutes formes de persécutions prévalant dans la société chinoise depuis la prise du pouvoir par les communistes en 1949.

La colère des gens se heurte inévitablement à une fin de non-recevoir et est réprimée sévèrement, comme le démontre le récent cas du village de Taishi dans la province du Guangdong où des journalistes étrangers ont été tabassés et un activiste chinois, Lu Banglie, a frôlé la mort. Le magazine Newsweek rapportait la semaine dernière qu’une grève des aciéristes de Chongqing a été brisée par la police, faisant trois morts. Le Dajiyuan affirmait quant à lui que deux des morts étaient des femmes de 50 et 70 ans.

Outre ce contact direct des gens avec l’oppression, qui marque de douleur l’instant présent, une vision claire de l’histoire du dernier siècle par les Chinois représente la menace directe au règne communiste. La vague de démissions formelles du parti a pris son essor suite à la publication de la série éditoriale Neuf commentaires sur le Parti communiste par le journal Dajiyuan (version chinoise de La Grande Époque) en novembre 2004.

Depuis ce temps, près de 20 000 personnes par jour annoncent leur démission en publiant une déclaration sur un site Internet prévu à cette fin. En voici un exemple traduit du chinois, publié le 12 octobre sur le site :

«J’ai 46 ans cette année et je suis un travailleur ordinaire. Le Parti communiste chinois (PCC) est corrompu à la racine. Le Ciel l’a déjà jugé et bientôt détruira le PCC, libérant la Chine de son règne pervers.

J’ai adhéré aux Jeunes pionniers du PCC lorsque j’étais à l’école primaire et à la Ligue des jeunes communistes lorsque j’étais au secondaire. Je déclare solennellement mon retrait de ces deux organisations communistes et de toutes les autres vicieuses organisations communistes dont j’ai fait partie. J’espère aussi que le peuple chinois qui a tant souffert puisse faire le même choix raisonnable.

Zhao Weiqing, Chine, 12 octobre 2005»

La censure d’Internet en Chine est inégalée à travers le monde, alors les gens qui de là-bas publient leur démission le font en utilisant des logiciels capables de contourner le blocus, comme DynaWeb de la compagnie Dynamic Internet Technologies. Ceux qui n’ont pas accès à Internet affichent leur déclaration de démission sur les murs des édifices ou sur les poteaux des villes. D’autres encore demandent à un proche vivant à l’étranger de publier les démissions de toutes les personnes de leur entourage qui veulent rompre avec le PCC. Certains utilisent des pseudonymes pour éviter la répression et d’autres, au péril de leur vie, signent de leur vrai nom.

Par exemple, le policier Han Xinlei de la ville de Xi’an, province de Shanxi, a démissionné du parti et de son poste après avoir lu les Neuf commentaires. Peu de temps après, il a été assassiné.

Le geste de démission s’effectue premièrement par une prise de conscience de la nature perverse du PCC déclenchant la nécessité de s’en dissocier. C’est d’abord et avant tout un choix très personnel qui, réuni à d’autres, crée cette vague qui désagrège rapidement la toile étouffante qui a été maintenue jusqu’à ce jour sur la Chine.

Rares sont ceux qui affirment que le Parti communiste pourra se maintenir encore très longtemps. Le débat se fait plutôt autour du «combien de temps avant l’effondrement». Lorsque le Bloc de l’Est s’est désintégré au début des années 1990, cela s’est fait dans un coup de vent, prenant le monde entier par surprise. La même chose pourrait survenir avec la Chine, aussi stable que ses élites veulent le laisser croire.